« Sarah, Susanne et l’écrivain » d’Eric Reinhardt

Aujourd’hui, je vais partager avec vous une « désillusion cruelle » avec ce roman qui m’est tombé des mains :

Ce roman était disponible à la médiathèque, et pour une fois il n’y avait pas foule dans la liste de réservations : j’étais la seule, cela aurait peut-être dû m’alerter…

Sarah confie son histoire familiale à un écrivain qu’elle admire afin qu’il la transforme en roman, avec une consigne : changer le prénom de l’héroïne et modifier un peu le contexte afin de ne heurter personne dans son entourage…

Idée intéressante et comme j’avais bien aimé « L’amour et les forêts » je me suis laissée tenter. Quinze jours plus tard, j’en étais à la page 95, car je me perdais dans les histoires de Sarah et Susanne et je m’ennuyais prodigieusement.

J’ai tenté de persévérer et comme aucun lecteur ou lectrice ne piaffait au bureau des réservations, la bibliothécaire a prolongé mon emprunt ! Mais quand cela ne veut pas fonctionner… J’en suis restée définitivement à la page 95 !

J’aime l’écriture d’Éric Reinhardt, mais cela ne suffit pas, ou alors ma concentration est demeurée au « ras des pâquerettes », ce dont je doute car j’ai lu des livres plus ardus sans problème.

Susanne lui crie sa souffrance et son mari s’éloigne, prend peur. Ils sont sur deux planètes. Elle a l’impression de faire seule cette immense traversée. De ne pouvoir se raccrocher à rien. Même l’art s’absente, la beauté momentanément, la privant de tout recours. P 21

« Vivre vite » de Brigitte Giraud

Une fois n’est pas coutume place au dernier Goncourt avec :

Ce que j’en pense :

Ce roman ne me tentait pas, en général le choix des Goncourt ne me séduit pas et j’avais décidé de m’abstenir, mais le passage de l’auteure à La Grande Librairie et l’enthousiasme d’Augustin Trapenard m’ont poussée à tenter quand même l’expérience.

Erreur fatale, et pourtant je me suis accrochée, la démarche semblait intéressante : se pencher sur tous les actes et évènements ayant conduit à la mort de Claude, l’époux de l’auteur, décédé en 1999 d’un accident de moto, façon effet domino, loi de Murphy etc. etc.

Ainsi commence toute une série de « Si », 23 au total pour refaire l’histoire. Seulement avec des « Si », on mettrait Paris en bouteille ou Lutèce en amphore. De plus, le côté « parlez- moi de moi ; il n’y a que cela qui m’intéresse » est rapidement devenu pesant et à la page 99, j’ai refermé le livre. La perte d’un proche est toujours une rude épreuve, mais en faire un roman qui en plus reçoit un prix littéraire les bras m’en tombent.

On est quand même à des années-lumière de Marcel Proust, Romain Gary, (Émile Ajar), Andreï Makine, Maurice Druon, André Malraux, ou plus récemment le soleil des Scorta ou Rouge Brésil … ou la plus secrète mémoire des hommes en 2021: non, non! je ne suis pas dans la mouvance c’était mieux avant j’aime seulement les bons livres!

Deux extraits :

J’avais décidé que la maison serait ce qui me relierait à Claude. Ce qui donnerait un cadre à cette nouvelle vie que notre fils et moi n’avions pas choisi. Il s’agissait encore de notre fils alors qu’il faudrait apprendre à dire mon fils. Comme il faudrait finir par dire je à la place de ce nous qui m’avait portée. Ce je qui m’écorchera, qui dira cette solitude que je n’ai pas voulue, cette entorse à la vérité.

Merci maman. C’est normal, j’aurais fait la même chose, ce zèle des familles qui rend les uns dépendants des autres. Ce sont les vases communicants. C’est la définition d’une famille. Être une mère, c’est rendre la vie équitable, veiller à ce que Brigitte n’ait pas plus de purée que David. C’est faire en sorte que Brigitte, l’aînée, prête ses affaires à David…

Abandonné à la page 99 en janvier 2023

« Le retournement » de Manuel Carcassonne

Je vous parle aujourd’hui d’un livre qui me tentait mais quand cela ne veut pas, cela ne veut pas et pourtant je lui ai laissé plusieurs chances :

Résumé de l’éditeur :

« L’idée que les mains brunes de mon fils fouillent un jour, au son des pétards de la fête mariale du 15 août, mes ossements français ironiques, et les dispersent au pied du Mont Hermon, où des chiens faméliques les retourneront d’une patte indécise, me rend de bonne humeur. »
 
Le Retournement tient à la fois de l’archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l’autofiction et aux sujets d’actualité (l’identité, le genre, la religion…) pour mieux les subvertir.

Comment le juif honteux de l’enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ?

Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d’Achrafieh, née à Boulogne, d’origine grecque-catholique. D’un côté, des minorités persécutées ; de l’autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! ls ont en partage l’aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d’une histoire d’amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d’Ormesson par la grâce d’un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban « Abou Hadri » : le père d’Hadrien

L’auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l’ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d’ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux.

Placé sous le signe d’une inquiétude mêlée d’ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l’assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.

Ce que j’en pense :

Étant donné mon intérêt pour tout ce qui concerne la Shoah, l’histoire du peuple juif, sa religion, ce roman aurait dû me plaire mais après 3 tentatives j’ai abandonné…ce qui est rare chez moi, d’habitude je laisse toujours une chance. Il faut reconnaître que le résumé était tentant, sinon prometteur…

Son analyse des massacres de Sabra et Chatila (mes souvenirs étant assez limités) me tentait, mais le style de narration qui vire au catalogue trop vite, le ton un peu geignard de l’auteur avec tendance à la victimisation, ont eu raison de mon empathie.

J’ai posé le livre, je l’ai repris, reposé, et à la troisième tentative, n’ayant progressé que de dix pages, j’ai renoncé tant j’étais épuisée …  Et dire que je l’ai téléchargé début janvier ! soit je suis complètement passée à côté car ce n’était pas le bon moment, soit il n’était simplement pas pour moi.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LeRetournement #NetGalleyFrance !

Autres avis: https://vagabondageautourdesoi.com/2022/01/06/manuel-carcassonne/

ou encore: https://netsdevoyages.car.blog/page/2/

Abandonné en mai 2022

« Ces orages-là » de Sandrine Collette

Je voulais découvrir un roman audio avec ce livre, mais cela fut compliqué :

C’était ma première expérience de lecture audio et…  Ce fut la catastrophe…

J’ai tenté à quatre reprises d’écouter ce récit, que j’ai téléchargé en mai dernier, mais je ne suis pas arrivée à fixer mon attention. Ma mémoire est visuelle avant tout, je le savais en tentant l’expérience. C’était déjà la même chose à la Fac.

Dans une version écrite, papier ou liseuse, on peut toujours revenir en arrière, quand quelque chose échappe, ou pour mieux mémoriser les noms des protagonistes ou encore on peut noter des citations.

Version orale, même si la voix était sympathique, agréable à l’oreille, mon attention s’est rapidement fait la malle, tentative après tentative. J’ai l’impression de m’être, une fois, endormie, le cas sur les oreilles. J’ai essayé, et veni, vidi, mais pas vici hélas alors je n’aurai pas de regret…

Je tenterai une version écrite de ce roman, car je déteste ne pas aller au bout d’une expérience et aussi pour voir l’histoire elle-même y est pour quelque chose. Cela fonctionnerait peut-être mieux avec un thriller, mais je n’en suis pas si sûre…

Un grand merci, néanmoins à NetGalley et à Audiolib qui m’ont permis de tenter l’expérience…

#Cesorageslà #NetGalleyFrance

« Nous étions les reines » de Laurie Elizabeth Flynn

Je vous parle aujourd’hui d’un livre, choisi pour me permettre de respirer un peu, car mes dernières lectures ont été souvent des coups de cœur (certaines chroniques sont encore à venir) et voilà ce qu’il advint de ladite expérience…

Résumé de l’éditeur :

QUATORZE ANS PLUS TÔT, LEURS JEUX PERVERS ONT BRISÉ DES VIES. AUJOURD’HUI, C’EST À ELLES DE RENDRE DES COMPTES.

À leur retour sur le campus, dix ans après l’avoir quitté, deux anciennes amies de fac réalisent que quelqu’un cherche à se venger de ce qu’elles y ont fait à l’époque – et que cette personne ne reculera devant rien pour arriver à ses fins.

Un thriller psychologique aussi subtil qu’efficace sur l’ambition, les amitiés toxiques et les désirs mortels. Un premier roman impressionnant et magistral.

Depuis qu’Ambrosia Wellington a quitté la fac, elle s’est donnée beaucoup de mal pour s’inventer une nouvelle vie et laisser le passé derrière elle. Lorsqu’elle reçoit un mail l’invitant à la célébration des dix ans de sa promo, son instinct la pousse d’abord à refuser. Jusqu’à ce qu’arrive un étrange message anonyme :  » Nous devons parler de ce que nous avons fait cette nuit-là. « 

Les secrets qu’Ambrosia pensait enfouis ne le sont pas. Quelqu’un sait. Quelqu’un sait que l’amitié entre Ambrosia et l’extravagante Sloane « Sully’ Sullivan les a poussées à jouer à des jeux de séduction de plus en plus troubles, de plus en plus pervers. Mais comment résister au charme vénéneux de Sully, capable de faire faire ce qu’elle voulait à toutes celles et tous ceux que ce charme envoûtait ?

De retour sur le campus, assaillies par les souvenirs et par les remords, Ambrosia et Sully reçoivent des messages de plus en plus menaçants. Celui ou celle qui les écrit ne cherche pas seulement à connaître la vérité, mais à se venger. À se venger de ce que les deux filles ont fait à l’époque, et dont Ambrosia réalise enfin toute la cruauté.

Alternant entre le récit du premier semestre d’Ambrosia sur le campus et celui de son retour quatorze ans plus tard, Nous étions les reines mêle thriller, tragédie, trouble et trahison pour décrire avec brio la brutalité et la perversité des jeux amoureux et la cruauté des jeunes filles entre elles, à un âge où l’on ne réalise pas qu’il n’y a parfois qu’un souffle ténu entre l’amour et la mort.

Ce que j’en pense :

Ambrosia Wellington, mariée à Adrian, couple improbable, reçoit une invitation pour célébrer les dix ans de la promotion à l’université. Or, il s’est passé quelque chose comme le dit si bien le résumé !!!! et elle craint le retour de la vengeance…

Dès les premiers chapitres, malgré l’alternance présent-passé (quatorze ans plus tôt), j’ai vraiment fait des efforts pour m’accrocher, mais il règne un tel degré de perversité, perversion ne sait même plus quel terme employé chez Amb et son amie Sloane, alias Sully, sur fond de sexualité débridée, malsaine que…. Il m’est tombé des mains.

En gros, c’est sexe pur et dur, langage cru, mettre le grappin sur le compagnon d’une autre, sans vergogne, le tout sur fond d’alcool et de joints, puis cocaïne.

Trop c’est trop, nausées permanentes, ces filles feraient bon ménage avec tous les mecs tordus, style Weinstein, Epstein et comparses… j’avais déjà des nausées XXL à cause d’une intolérance à un antalgique alors, pas eu envie d’insister, ni même savoir qui s’était réellement passé quatorze ans auparavant… On se demande en quoi consistent les études supérieures aux USA…

Je m’attendais à un thriller, et je me suis retrouvée dans une quatrième ou cinquième dimension… certes, c’est le premier livre de l’auteure et elle trouvera probablement son public…

Le résumé de l’éditeur, en dit trop, et j’aurais dû m’en tenir à sa lecture…. Je préfère encore entendre Goebbels pérorer sur l’utilisation de la musique, à des fins de propagande que cette soit disant « lecture détente ». Je vais m’empresser de l’oublier…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Hugo Thriller qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure qui visiblement n’est pas pour moi…

#Nousétionslesreines #NetGalleyFrance

Tombé des mains ou plutôt jeté contre le mur mais j’aurais abîmé ma liseuse et c’eût été fort dommage.

Extraits :

Un jour, un poing s’est refermé sur notre monde, en expulsant toute lumière. Cette scène de carnage à laquelle nous avons assisté, massés devant notre résidence universitaire, nous l’avions couvée en notre sein. Une pulsion de destruction qui a anéanti notre capacité de création. P 2

C’était ça, Wesleyan, une université toujours prête à sauver le monde, mais remplie de filles qui ne pouvaient pas se sauver elles-mêmes.

De toute façon, a continué Sully, on est toutes les mêmes pour eux. On a le même corps. C’est ce qu’on fait avec qui compte. Pourquoi tu penses qu’ils sont si nombreux à céder à la tentation ? Pourquoi tu crois que les enterrements de vie de garçon génèrent, genre, des milliards de dollars ? C’est une industrie qui repose sur l’idée que presque tous les hommes vont tromper leur copine à un moment ou un autre…

Abandonné en septembre 2021

« Méridien Zéro » de Mourabeau

Je vous parle aujourd’hui d’un livre que j’ai choisi lors de l’opération masse critique organisée par Babelio, le mois dernier, intriguée par la quatrième de couverture :

Résumé de l’éditeur :

Bleu, larvé dans son canapé, déambule avec paresse devant les programmes insignifiants du télécran. Le président est mort sous des mégaoctets d’insultes mais il s’en inquiète peu, il est en rade de clopes.

Au travail règne l’ambiance tortionnaire des cols blancs rangés en batterie, répondant à des ordres brûlants depuis leurs cubiques.

 Il se sent claquemuré dans cette ville ravagée. Bientôt elle l’aura englouti comme ces millions d’existences anonymes.

 Un documentaire lui murmure « TA-HI-TI » et ces trois syllabes font tilt dans sa tête de branlomane végétatif. Intérieurement, c’est l’appel de la forêt.

Dehors — le déluge. Lui rêve de troquer une nécropole pour de délicieux jardins abandonnés mais ni Rose, sa belle revenue en train du Sud, ni Trézor son bichon maltais obsédé, ne semblent convaincus par ces idées saugrenues. Leur embrigadement spontané en quête de pays neuf reste conditionné par l’avachissement moutonnier de nos aventuriers autoproclamés.

Ce que j’en pense :

 Bleu est être désocialisé, avachi dans son canapé, ingurgitant des émissions télé toutes plus idiotes les unes que les autres, ou alors la variantes jeux. Il se rend au travail, du moins au début de l’histoire, toujours en retard, habillé n’importe comment, jusqu’au jour où, pris sur le fait, il est convoqué par la direction et… Il donne sa démission car il veut « vivre sa vie », faire quelque chose d’intéressant. Il n’a jamais eu trop besoin de trimer dans sa courte existence, car il est atteint du syndrome de Tanguy.

Il veut fêter le début de sa nouvelle vie, avec sushis commandés au traiteur, et projette de passer une bonne soirée, voire une nuit torride. Mais, ce ne va pas se dérouler de cette façon, car sa démission ne ravit pas sa compagne, Rose alors la soirée tourne court.

Il promet de chercher du travail ! s’ensuit alors un programme chargé, devant la télé, en compagnie du chien Trézor… et un chat, Gustave, qui passe son temps à disparaître.

J’ai essayé d’insister, car je n’aime pas faire une chronique concernant un livre offert grâce à une opération masse critique, j’ai dû négocier avec moi-même, allez, encore 10 pages, prends ce roman au second degré ou au troisième, pour découvrir l’histoire de Rose… « Mais, quand ça veut pas, ça veut pas » comme on dit.

Entre une torture de chaton, l’ecstasy dans la gamelle du chien, les émissions de téléréalité pour animaux, le détour en banlieue pour se procurer du shit, et voilà, je deviens aussi vulgaire que lui, cela doit déteindre… le tout arrosé d’un pessimisme impressionnant et d’une vision du couple qui donne envie de sauter du viaduc de Millau, de se précipiter sur la première boite de prozac qui passe, ou de sombrer dans l’alcool (où est la bouteille de Chartreuse ?), ou pourquoi pas les trois à la fois, d’en finir avec panache quoi…

Je lui ai laissé un maximum de chance, le laissant reposer sur la table de nuit en espérant le déclic miraculeux… qui n’est pas venu. J’ai tenu jusqu’à la page 109 et il y en a 242..

Certes il y a des choses drôles, ce que l’auteur dit à propose de la télévision qui lobotomise tout le monde, par exemple le chien Trézor qui adore regarder « ça se discute » ou encore « L’amour est dans le camp » où il s’agit de former des couples de réfugiés…  Ou encore le reportage sur l’École nationale des liquidateurs… On peut remarquer aussi que la Terre un peu pelée de la page de couverture ressemble étrangement au virus au Sars-CoV-2 responsable de la « grippette » (le virus est plus joli quand même !)

J’espère que ce roman trouvera son public, mais entre Bleu qui passe son temps à buller, Rose qui est certes plus dynamique, mais sans plus, ce n’était pas le bon choix. Déjà, cela commençait mal car je me suis oubliée le matin de masse critique et comme j’avais aperçu le livre et qu’il était disponible à quatorze heures… J’ai voulu y voir un signe… En tout cas, j’ai bien programmé mon radio-réveil pour être pile à l’heure à masse critique spéciale « romans graphiques, BD ».

Je vais le laisser encore un peu à portée de main, perfectionnisme culpabilisant oblige, mais c’est quand même trop un pensum par les temps qui courent.

Une phrase sort du lot, qui est prononcée par un intello au cours d’une émission de débats, à la suite de l’assassinat du PDG de la région France… je pense qu’il s’agit d’un coup de griffe bien senti à ces intellos imbus d’eux-mêmes que l’on peut apercevoir sur nos écrans :

« La civilisation est un processus de domestication complexe et long. Un rapport dialectique entre maîtres et esclaves, dominants et dominés, actionnaires et salariés, chômeurs et rentiers… Ça ne se déroule jamais sans quelques conflictualités. Les évènements d’aujourd’hui ne sont que le symptôme de cette relation qui négocie, à travers la confrontation, le rapport entre l’élite managériale et la base… managérée si on peut dire. » 

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Pacifiques au vent des îles, car j’ai découvert un auteur et essayer de pénétrer dans son univers, mais ce n’était peut-être pas le bon moment.

L’auteur :

Né à Tahiti, d’un père Breton alcoolique auto-terminé et d’une mère Chinoise, bourgeoise assumée. Il fêtait ses deux mois d’existence à la chute de l’URSS, a été télé-témoin de la France de 1998, du 11 septembre et de Lehman-Brothers.

Il a grandi sur une île paumée et a étudié sans conviction ni docilité dans une grande école quelconque.

Fonctionnaire éphémère, il a démissionné pour répondre à l’appel de la Start-up Nation.

Extraits :

Qu’est-ce que vous m’inventez encore ? C’est typiquement français, ça ! Inventer tout un tas d’excuses pour se plaindre, puis faire la grève pour après se plaindre de la grève en faisant la grève. Et puis, comme c’est la grève, les gens se plaignent… et font la grève. Résultat ? ça devient incontrôlable ! Blocage général ! Le pays est sur le carreau ! Alors, vous comprenez, la grève, c’est comme la douleur, c’est dans la tête.

Cette génération, comme toute génération, croyait vivre la fin de l’histoire en enterrant l’ancienne. Elle venait au monde, dernière arrivée, en se considérant comme l’avant-garde qui allait creuser la tombe de la précédente. Mais, même les avant-gardes les plus sublimes sont frappées d’obsolescence (programmée). Vingt ans d’écart et on parle déjà de préhistoire.

Centaines de chaînes, même programme. Bleu mit TV Lobotomie pour Trézor.  Trézor adorait le programme comme de la bonne came. Son truc, c’était les talk-shows. Il jubilait de voir des primates se mettre sur la gueule pour des problèmes de société, à coups de joutes verbales.

Lu en mars-avril 2021

Quelques mots pour évoquer ces deux romans:

Je vais évoquer, aujourd’hui, deux livres que j’ai tenté en vain de lire, mais, malgré plusieurs tentatives, car je suis du genre têtu, j’ai fini par renoncer.

En général, l’autofiction et moi, au départ, déjà cela fait deux, mais j’ai voulu tenter de sortir de ma zone de confort, probablement parce que mes neurones avaient besoin d’évasion en ces périodes troublées…

« Soit dit en passant » de Woody Allen

Selon le résumé de l’éditeur (version abrégée) :

Né en 1935 à Brooklyn, Woody Allen se lance dans le show-business à l’âge de seize ans en rédigeant des gags pour des chroniques dans différents journaux de Broadway, avant d’écrire pour la radio, la télévision, le théâtre, le cinéma et le New Yorker. Il quitte ensuite la solitude du bureau de l’écrivain pour devenir humoriste dans divers clubs, puis le célèbre réalisateur que l’on sait.

Durant les quelque soixante ans de sa carrière cinématographique, il a écrit et tourné cinquante films dont il est souvent aussi l’acteur principal. Il a reçu de nombreuses récompenses nationales et internationales, et a vu des statues érigées en son honneur (sans jamais d’ailleurs comprendre ce qui lui avait valu pareil hommage), et ses films ont été mis au programme d’écoles et d’universités dans le monde entier…

Mon ressenti :

J’ai choisi ce livre sur NetGalley, car j’aime beaucoup le cinéma de Woody Allen et le personnage me surprend toujours.

Les Media nous intoxiquant régulièrement avec les déclarations de Mia Farrow, je voulais, en fait, connaître l’avis de Woody Allen sur toute cette histoire, autant que l’histoire de sa vie.

Au début, cette autobiographie est assez drôle, car l’auteur nous raconte avec sa verve habituelle, ses talents de sportifs, ses expériences en tant qu’humoriste. Cependant, les choses ont commencé à se gâter car, parmi tous les comiques faisant du « seul en scène » dont il parle, je n’en connais pratiquement aucun…

Donc, je me suis vite lassée, car cette logorrhée si caractéristique de Woody Allen qui m’amuse tant dans ses films, devient totalement indigeste quand il s’agit d’un livre.

Peut-être que je retenterai l’expérience dans quelques mois ou quelques années, mais pour l’instant, je vais m’en tenir à Woody Cinéaste.

J’aurais peut-être dû me méfier en voyant la couverture …

« Mon dernier roman » de Latomus

Selon le résumé :

Alors qu’une maladie invalidante force Jim, tailleur de pierres quinquagénaire, à poser le maillet, il se décide à coucher sur papier l’histoire de sa vie, encouragé par celle qui soigne ses maux et qu’il considère comme la femme de sa vie. C’est assis sur le banc en noyer de la table monastère de sa petite maison lovée dans la garrigue que Jim prend la plume pour en découdre avec son passé. Sans réserve, il nous livre tout de ses souvenirs d’enfant et d’adolescent en manque d’amour, de sa crise existentielle et nous entraîne dans son bonheur retrouvé. Un bonheur éphémère ? Sous le pseudonyme Latomus, l’auteur signe ici une autofiction unique en son genre à l’épilogue inattendu.

Mon ressenti :

Attirée par ce résumé, j’ai accepté de découvrir ce roman que me proposait l’auteur : en effet, souffrant moi-même d’une maladie chronique, cela m’intéressait de voir son impact sur la vie de l’auteur et comment il arrivait à vivre avec, voire en rire.

Au début, le ton m’a plu, notamment celui du préambule, mais ensuite quand il raconte sa naissance, sa famille, le sourire s’est un peu effacé, je dois le reconnaître.

L’auteur essaie d’être drôle, mais son humour grince un peu, et souvent il y a une note pour s’excuser ou justifier : je n’aurais peut-être pas dû écrire cela, cela risque de heurter ou encore je devrais reformuler ceci… 

Les notes en question sont en caractères gras et surdimensionnées par rapport au texte, ce qui est déroutant. Je ne sais pas si cela est dû à la version électronique, je me suis posée la question.

J’ai fait une pause et retenter la lecture quelques semaines plus tard, mais comme avec Woody Allen, cela n’est pas passé. Peut-être que j’essaierai dans quelques mois, quand la vie aura repris un cours normal, si toutefois cela arrive un jour.

Conclusion :

Comme je l’ai déjà exprimé à plusieurs reprises sur ce blog, depuis l’irruption de ce maudit virus dans nos vies, ma concentration et ma motivation ne sont plus ce qu’elles étaient, et même si je tente d’explorer d’autres styles, l’autofiction n’arrive toujours pas à accrocher mon attention. Je préfère revenir à un bon polar ou à un classique du XIXe pour conserver le plaisir de la lecture.

Et, de surcroît, WordPress joue avec mes nerfs en ce moment, en me proposant une version en anglais pour structurer mes paragraphes alors que mon antivirus fait du zèle en bloquant à tour de bras… GRRRRRRRRRRRR  je vous laisse je vais me coucher, avant de tout envoyer promener!

Lectures en panne en mars 2021

« Mon année de repos et de détente » de Ottessa Moshfegh

Encore un choix inadéquat, en espérant rire un peu pendant le confinement avec :

Résumé de l’éditeur :

« J’avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l’an 2000. J’avais vingt-six ans… J’ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais – c’était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l’époque – qu’une fois que j’aurais assez dormi, j’irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée… Ma vie passée ne serait qu’un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j’aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente.»


Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l’université de Columbia, l’héroïne du nouveau roman d’Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s’assommant de somnifères. Tandis que l’on passe de l’hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d’un bout à l’autre du récit, la romancière s’attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle.

Ce que j’en pense :

J’ai tenté de résister mais j’ai fini par baisser les bras, au bout de deux chapitres…

L’héroïne (tout à fait le terme qu’il convient, vu ce qu’elle ingurgite !) a tout pour elle : WASP, riche car elle a hérité de ses parents avec lesquels les relations n’étaient pas au beau fixe, mais cela n’a jamais empêcher d’accepter un héritage) mince, blonde, garde-robe qui va avec, décide de faire un « break » : dormir pendant un an, par n’importe quel moyen.

Une amie boulimique alcoolique continue à venir la voir malgré tout, ce qui donne des échanges au ras des pâquerettes. Pour avoir des médicaments elle consulte un psychiatre, le Dr Tuttle, complètement cinglée, qui délivre plusieurs ordonnances à la fois, toutes plus démentes les unes que les autres. Au niveau déontologie, comme au niveau prescriptions, c’est vraiment limite.

On début, on sourit un peu, mais contrairement à ce qu suggère le résumé, on ne rit même pas jaune, tant c’est affligeant.

On visite toute la pharmacopée des anxiolytiques, aux somnifères en passant par les neuroleptiques et les médicaments inconnus au bataillon … Mieux vaut relire le Vidal c’est plus drôle.

Et dire que le résumé promettait ceci en guise d’appréciation : « Le meilleur roman existentialiste qui n’ait pas été écrit par un auteur français. » selon Kirkus Review

Je pensais m’amuser un peu, c’est râpé, ce style de littérature n’est vraiment pas pour moi, confinement ou pas… et en plus,la couverture était peu engageante, j’aurais dû hésiter…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir cette auteure …

#MonAnnéeDeReposEtDeDétente #NetGalleyFrance

Extraits :

Il se passait bien des choses à New York – il s’en passe toujours – mais rien ne m’affectait. C’était toute la beauté du sommeil – la réalité se détachait et se manifestait dans mon cerveau aussi fortuitement qu’un film ou un rêve. Il m’était facile d’être indifférente aux choses qui ne me concernaient pas. Les employés du métro se mettaient en grève. Un cyclone arrivait, s’en allait. Aucune importance. Des extraterrestres auraient pu nous envahir, des sauterelles déferler, je l’aurais remarqué, mais je ne m’en serais pas inquiétée.

Si j’avais besoin de cachets supplémentaires, je m’aventurais jusqu’à la pharmacie Rite Aid à trois rues de chez moi. C’était toujours une expédition. Quand je remontais la Première Avenue, tout me faisait tressaillir. J’étais comme un bébé au moment de sa naissance – l’air me faisait mal, la lumière me faisait mal, les détails du monde me semblaient effrayants, hostiles. Je misais sur l’alcool uniquement les jours de ces sorties-là – un verre de vodka avant de partir et de passer devant tous les petits bistros, cafés et magasins que je fréquentais à l’époque où je sortais, où je faisais semblant d’avoir une vie. Autrement, j’essayais de me limiter à un rayon d’une rue autour de mon appartement.

Avril 2020

« Tel père, telle fille » de Fabrice Rose

Place à un polar, aujourd’hui avec ce livre que je n’ai même pas pu terminer:

Résumé de l’éditeur :

Visite au parloir de la maison d’arrêt de Fresnes. Alexandra, vingt-quatre ans, exige de son père l’impensable : qu’il abandonne sa vie de braqueur et devienne le père dont elle a toujours rêvé. Mais comment résister à une existence dopée à l’adrénaline ? Deux mois plus tard, Marc Man s’évade.

Contrairement aux apparences, pour Alexandra, c’est un coup de chance : quand Marc apprend qu’elle est menacée par une bande de racketteurs fous dangereux, il organise une chasse à l’homme d’une rare férocité. Et, tant qu’à faire, il monte un casse spectaculaire. Dans la canicule d’août, chacun révèle sa vraie nature et les cadavres commencent à s’aligner.

« Plongez dans les ténèbres avec ce père prêt à tout pour sauver sa fille ! » Olivier Marchal.

Ce que j’en pense :

Le roman démarre plutôt bien : Alex vient voir son père au parloir. Il est en prison depuis qu’elle est enfant, détenu classé dangereux car auteur de vols à mains armée, évasions spectaculaires…

Elle est venue sans le prévenir et souhaite lui dire son ras-le-bol de cette situation et qu’elle veut un vrai père, donc qu’il arrête…

Le prologue est très intéressant car promet une réflexion sur la difficulté d’être la fille d’un braqueur, et son envie de construire une vraie relation.

Ensuite, tout part en vrille : son père s’évade une nouvelle fois et son ami Ludo disparaît, lui laissant un sac contenant une grosse somme d’argent.

Mais, il s’agit, ni plus ni mins que de la « Zakat » l’impôt musulman (270 720 euros en coupures de 500, 200, 100, 50, 20 et 10) que payent les fidèles.

Évidemment, Ludo se fait coincer par l’Émir et ses sbires et on a droit à des scènes de violence, (le terme tortures serait plus adapté).

A la page 36 (sur un livre qui en compte de 236 !) j’ai décidé que cela suffisait, avec des clichés comme « l’Émir qui torture, puis se lave les mains rajoute une prière pour que cet acte de torture sur un mécréant soit absous ipso facto !) …

Définitivement pas pour moi… J’ai choisi ce polar, d’après le résumé de l’éditeur, et la petite phrase d’Olivier Marchal, figurant sur le bandeau « plongez dans les ténèbres ». Certes côté ténèbres j’ai été servie, mais je ne m’attendais pas du tout à cela.

A l’exception d’Alex, tous les personnages sortent de l’imagination de l’auteur nous précise-t-on d’emblée.

Un grand merci, néanmoins à NetGalley et aux Editions Robert Laffont La bête noire qui m’ont permis de découvrir ce roman d’un auteur que je n’avais encore jamais lu…

#Telpèretellefille #NetGalleyFrance

L’auteur :

Fabrice Rose est né en 1953, d’un père français, pilote de chasse, héros discret de la Seconde Guerre mondiale, et d’une mère anglaise. Ancien braqueur, il a toujours obéi à ces deux principes légués par son père : « Jamais le sang ne doit couler pour de l’argent » et « La parole vaut l’homme ». Parce que sa fille le lui demandait, il a renoncé à sa vie d’incarcérations et de libertés. Le romancier qu’il est devenu s’est nourri de cette promesse. Sans être autobiographique, cette histoire est un peu la sienne.

Extraits :

Les extraits émanent tous du prologue….

Blonde, cheveux très courts, de grands yeux bleus dans un visage poupin, un corps élancé sapé vintage, Alex est le type de jolie fille que l’on imagine plus facilement dans une BD que mêlée à la chorale des proches venant voir leur détenu.

Elle tente de gouverner sa vie sans la verrouiller à l’amour mille-feuille qu’elle ressent pour son père. Un amour qui s’émiette parfois quand le souvenir de ses désertions afflue. Adolescente, Alex lui a exprimé ses colères noires, elle lui a dessiné ses douleurs d’enfant, lui a même signifié à quinze ans qu’il n’était qu’un père biologique, mais jamais elle n’a rompu le lien…

Elle n’était pas plus haute que trois golden quand sa mère l’y a amenée pour la première fois, puis elle se revoit adolescente y revenir seule. Rien n’a changé, ils ont juste ôté les plexis.

Elle ne l’a pas averti, elle veut lui parler, a besoin de ce huis clos pour lui dire combien sa vie altère la sienne.

Alex… il en a souri malgré son opposition à ce qu’elle vienne s’humilier ici. Le sang ne trahit pas, et qu’il l’admette ou pas, son émoi en la voyant adoucit la dureté habituelle de son regard.

Je ne peux rien gommer de ma vie, tu espères quoi ?

— Que tu arrêtes, que tu sois là, que je ne souffre plus de t’imaginer enfermé, recherché ou abattu. Je veux que tu arrêtes, je veux un père présent, je veux mon père…

Silencieux il la regarde droit dans les yeux, regard qu’elle soutient, comme elle s’appuie à l’amertume des plaisirs simples qu’ils ne vivent jamais ensemble. L’armure de son père se lézarde, il a beau garder une distance lucide avec les reproches d’Alex, il savait qu’un jour ou l’autre elle les lui balancerait.

Tombé des mains en février 2020

« Coexistence » de Richard de Clausade

Je vous parle aujourd’hui d’un essai que j’ai choisi en accès direct sur NetGalley, attirée par la très jolie couverture et le résumé :

Résumé de l’éditeur :

Bonjour,

Très tôt dans la vie, je me suis aperçu qu’au fond, depuis toujours, j’étais en colère et, mieux encore, que du plus puissant au plus petit d’entre nous, j’étais loin d’être le seul !

Mais en colère pourquoi ? Contre qui ? Contre quoi ?

Tout simplement contre le monde, puisque, somme toute, il est mal foutu.

N’est-ce pas d’ailleurs la raison qui fait que chaque génération dépense une énergie considérable :

– pour les uns, à vouloir le changer…

– et pour les autres, à vouloir nous changer…

Le tout… sans jamais y parvenir ?

Mais alors pourquoi, malgré le temps passé, l’expérience acquise, l’intelligence, la sagesse, la religion, la philosophie, les arts, la science, le progrès… voire les révolutions, les guerres, les massacres… le monde s’obstine-t-il, encore et toujours, à être mal foutu et nous, encore et toujours, imparfaits ?

Voilà une bonne question ! Et pourquoi, à défaut d’y répondre, ne pas tenter d’y réfléchir ?

Ce que j’en pense :

Cela commençait plutôt bien avec cette citation pleine d’humour :

« Réfléchir ne rapporte souvent rien, mais ne pas réfléchir coûte toujours très cher »

(vieux philosophe chinois qui n’a jamais voulu dire son nom même sous la torture…

L’auteur dit « bonjour » à son lecteur en lui expliquant qu’il était depuis toujours en colère

« Tout simplement contre tout le monde, puisque, somme toute, il est mal foutu. »

Ce livre comporte quatre parties dont les titres semblaient prometteurs, notamment la première : « la théorie des poissons rouges » : on met des poissons dans un aquarium, avec des plantes, des pierres ou coquillages et on voit ce qui se passe : s’ils ne s’entendent pas, doit-on modifier le contenu de l’aquarium ou séparer les poissons ? agir sur le contenant ou sur l’individu si on veut extrapoler.

Et par conséquent, comment faire le tri ? séparer ce qui revient à l’individu et ce qui revient au collectif, pour en arriver à la notion d’individu collectif : individu car entité unique, collectif, car ne pouvant pas se passer d’autrui…

Puis petite explication sur l’inné et l’acquis, considérations sur l’alimentation : manger pour vivre ou vivre pour manger, en gros, ou la nécessité d’autrui ou encore, la capacité de nuisance…

Et soudain, la phrase de trop :

La « mise en relation » crée donc une interaction entre tous les membres de « l’ensemble », d’où émerge une interdépendance absolue entre eux.

Là, stop, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec ces élucubrations, et j’ai laissé tomber à la page 20 (117 pages en tout). Soit, je suis allergique à la « sociologie » soit ce n’était pas le bon moment, je ne vais même pas chercher à me poser la question.

Un grand merci à Netgalley pour cet acte (choix) manqué, une fois n’est pas coutume !

Extraits :

Mais alors pourquoi, malgré le temps passé, l’expérience acquise, l’intelligence, la sagesse, la religion, la philosophie, les arts, la science, le progrès… voire les révolutions, les guerres, les massacres… le monde s’obstine-t-il, encore et toujours, à être mal foutu et nous, encore et toujours, imparfaits ?

On le comprend, s’il a un pouvoir de vie et de mort sur les poissons rouges, le collectionneur n’a ni le pouvoir de les améliorer, ni celui de les concilier ou même de les réconcilier.

C’est ici que se situe la différence entre l’inné (nécessité et capacité) et l’acquis (expérience, connaissance).

 En effet, nous pouvons utiliser nos capacités :

– soit pour simplement soulager nos nécessités : il faut manger pour vivre ;

– soit pour faire de l’assouvissement de ces nécessités une source de plaisir : l’art culinaire, qui n’est rien d’autre que le résultat de notre capacité à choisir et accommoder les aliments, ne fait-il pas évoluer l’assouvissement de notre nécessité de manger, du simple soulagement… au plaisir ?

   – soit encore pour augmenter nos capacités de nuisance : la connaissance des aliments ne nous permet-elle pas d’empoisonner qui nous voulons 

Si je ne veux pas que mon voisin m’agresse, je dois moi-même renoncer à l’agresser.

Il en découle qu’on ne demeure « ensemble » que si les termes de la nature « d’individu collectif » de chacun trouvent à s’assouvir dans le « jeu social ».

Abandonné au bout d’une heure le 19 février 2020