« L’antre du diable » de Douglas Preston et Lincoln Child

Aujourd’hui, je vous propose un petit tour dans le monde des ovnis, avec ce tome 3 de la série des aventures de Nora Kelly, que j’ai découverte avec « La tombes des oubliés » et « le dard du scorpion » et beaucoup apprécié :

Résumé de l’éditeur

Sept décennies après, le mystère plane encore à Roswell…

Licenciée de l’Institut archéologique de Santa Fe, Nora Kelly accepte la proposition pour le moins inattendue du milliardaire Lucas Tappan : diriger des fouilles sur le site de Roswell, où un ovni se serait écrasé en 1947 !

En fait de vaisseau, Nora met au jour les corps de deux inconnus abattus d’une balle en pleine tête. Détail étrange : deux disques d’argent sont retrouvés auprès des cadavres. Aussi fait-elle appel à la jeune agente du FBI Corrie Swanson.

À mesure que progresse l’enquête, les incidents se multiplient sur le chantier. Disparitions suspectes et morts violentes apportent bientôt la preuve qu’une puissance – extraterrestre ou non – est en action, prête à tout pour protéger certains secrets.

Dans cette aventure, la plus déstabilisante et la plus périlleuse qu’elles aient jamais vécue, Nora et Corrie sont aux prises avec des forces qui les dépassent…

Ce que j’en pense :

Nous retrouvons donc, dans cet opus notre brillante archéologue, Nora Kelly, qui vient de se faire licencier de l’Institut archéologique de Sante Fe, en désaccord sur un nouveau chantier, sous l’impulsion d’un milliardaire, Lucas Tappan et victime de la jalousie du lèche-bottes de service, Digby. Elle est très sceptique en ce qui concerne les ovnis, le mystère de Roswell qui hante l’imaginaire américain depuis des lustres (1947 pour être précise)

Sur le parking, alors qu’elle emporte ses affaires personnelles, elle est abordée par ledit milliardaire qui arrive à la convaincre de le suivre dans cette aventure. Il s’est entouré de tout le gratin des scientifiques ayant travaillé sur le sujet, et au passage Skip Kelly, le frère de Nora, qui vient de démissionner aussi de l’institut.

Tout le monde se retrouve sur le chantier de fouilles, et Nora et ses acolytes tombent sur un corps le visage défiguré ainsi que les empreintes digitales, exécutés proprement. Un deuxième corps est mis à jour dans la foulée. Nora fait appel à son amie l’agent Corrie Swanson…

Cette enquête nous emmène sur les secrets d’état, (CIA, FBI etc.) : que s’est-il vraiment passé sur ce site ? Qui sont les deux personnes exécutées ? sur fond d’espionnage, pendant la guerre froide, de bombe H., d’essais atomiques, d’ovnis armés ou non d’intentions pacifiques, le tout dans un contexte de groupe paramilitaire obsédé par le secret et la « protection de l’Amérique » qui n’hésitent pas à infiltrer toutes les hautes instances pour empêcher toute tentative de recherche, en employant les grands moyens…

J’ai passé un bon moment avec ce roman, qui m’a moins plu que les précédents car je ne suis pas convaincue de l’existence des ovnis, mais ça m’amuse toujours. Je comprends mieux l’état de santé florissant des complotistes de tous bords aux USA, étant donné leur culte du secret (défense ou pas).

J’ai aimé les références à scientifiques qui ont testé les bombes atomiques, les comparaisons entre les extraterrestres agressifs et les civilisations détruites par les colons.

Ce roman, lu de manière addictive, a été pour moi l’occasion de respirer un peu entre deux lectures difficiles dont je parlerai prochainement : « Nous, les Allemands » d’Alexander Staritt, et« Trois sœurs » de Laura Poggioli et après avoir refermé « Quand tu écouteras cette chanson » de Lola Lafon…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions de l’Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver ces deux auteurs qui ne cessent de m’étonner.

 #LANTREDUDIABLE #NetGalleyFrance

8/10

Extraits :

Ils ont conscience de l’impact que cela ne manquerait pas d’avoir sur l’espèce humaine. Nous avons nous-mêmes été témoins de ce phénomène sur cette planète : chaque fois qu’un peuple indigène s’est trouvé au contact d’une civilisation aussi avancée sur le plan technologique que le monde occidental, sa culture en a fait les frais.

J’entends évoquer un incident survenu au laboratoire national de Los Alamos au cours de l’été 1950, lorsque ce centre de recherche était encore une ville secrète. On mettait au point la bombe H. Enrico Fermi, le célèbre physicien italien, était parti déjeuner ce jour-là en compagnie d’Emil Konopinski, d’Herbert York et d’Edward Teller. Tous les quatre travaillaient sur le projet « Super », le nom de code de la bombe H. En chemin, ils évoquent les nombreux témoignages récents mentionnant des ovnis, à commencer par ceux liés à l’incident de Roswell. Leur discussion porte sur la probabilité de l’existence de formes de vie intelligentes dans l’univers…

Mes amis, c’est ainsi qu’est née l’énigme désormais connue sous le nom de « paradoxe de Fermi ». La clé du mystère se trouve au cœur des travaux que nous effectuons ici. Tout indique que des extraterrestres nous ont déjà rendu visite…

… Nul besoin de préciser qu’il s’agira de la découverte scientifique la plus extraordinaire de tous les temps : savoir que nous ne sommes pas seuls, qu’il existe dans l’univers des êtres semblables à nous, doués d’intelligence et de conscience, possédant une sagesse et des connaissances infiniment supérieures aux nôtres.

Nous aimerions tous croire en la possibilité d’un univers bienveillant et hospitalier, mais cela relève d’une utopie naïve. Montezuma entretenait des fantasmes similaires lorsqu’il a accueilli Cortès comme un dieu. Nous savons comment l’histoire s’est terminée, par la destruction de sa civilisation…

Lu en novembre 2022

« Bleu » de Koz

Intermède thriller pour souffler un peu ! eh oui, j’ai encore besoin de respirer car les lectures s’accumulent et le retard dans les chroniques également et il est plus facile de parler d’un roman noir que d’un roman passionnant de cette rentrée qui nécessite une attention particulière et de la délicatesse, en un mot de peaufiner :

Résumé de l’éditeur :

Alors qu’une violente tempête se prépare près de Nantes, les météorologues redoutent la conjonction de ce phénomène avec la grande marée d’équinoxe, promesse de crues exceptionnelles. Rapidement, leurs prédictions se révèlent justes et la montée conjuguée des eaux maritimes et de la Loire devient totalement incontrôlable. Mais, plus inquiétant encore, les hôpitaux de la région se retrouvent subitement submergés par des cas d’encéphalite fulgurante qui poussent les malades au suicide. Une situation aussi dramatique qu’inexplicable…

Hugo Kezer et Anne Gilardini, commandants en charge de la cellule Nouvelles Menaces, se rendent alors sur place. Embarqués par leur collègue nantais, le lieutenant Fabrice Le Troadec, ils vont tenter, malgré les inondations et l’évacuation de la ville, de faire la lumière sur cette pandémie suicidaire sans précédent et de l’endiguer.

Ce que j’en pense :

J’ai choisi ce titre pour souffler (je me répète, Alzheimer sors de ce corps !) le dernier volume d’une trilogie, après « Noir » et « Rouge » que je n’ai pas lus, mais j’ai quand même pu suivre, même s’il me manquait des éléments de la vie et des drames des protagonistes.

L’action se situe à Nantes, où une violente tempête est annoncée avec risque de crue historique. Les météorologues sont sur le pied de guerre, leurs prévisions très sombres pas forcément prises au sérieux : tout le système fonctionne à la perfection, on détectera sûrement à temps et selon les autorités, on est prêts…

Sur ce fond déjà apocalyptique, se greffent une vague de suicides inexpliqués : des migrants se sont jetés dans le vide, un enfant a tenté de sauter d’un étage élevé du CHU, et sur ce tableau déjà compliqué, une des personnes chargées de surveiller les normes de chlore, la détection de microbes dans l’eau potable s’écroule lors d’une vérification, alors que tous les paramètres étaient au vert. Sabotage ? Mauvaise appréciation des conditions ?

Pourquoi diligenter une enquête alors qu’il s’agit de suicides ? On comprend très vite que c’est beaucoup plus complexe surtout quand tomberont les premiers résultats : encéphalite. A l’équipe de police de Nantes, sous les ordres de Fabrice Le Troadec, va se joindre Hugo Kezer et Anne Gilardini, commandants en charge de la cellule Nouvelles Menaces… et un éminent professeur de l’institut de Lyon va s’inviter sur l’enquête.

L’enquête en elle-même m’a plu, elle est originale, bien dans l’actualité du dérèglement climatique, et rondement menée. Cependant je n’ai pas été convaincue car certaines ficelles sont grosses, en faisant intervenir des mouvements extrémistes comme « Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité » ou encore la secte appelée « Church of Euthanasia », (fondée en 1992 aux USA par Chris Korda) pour lesquelles il est urgent de débarrasser la Planète des humains, alors quoi de plus efficace qu’une pandémie ???

Autre petite déception : j’ai compris très vite le rôle du Professeur et pourquoi il était concerné. Dans une enquête sur fond de pandémie j’ai de loin préféré « Pandemia » de Franck Thilliez mais on passe un bon moment car la lecture devient vite addictive, sans toutefois emporter. En refermant ce livre, je n’ai pas envie de me précipiter sur les deux premiers opus. Il faut dire que depuis deux ans on a tellement entendu parler du Covid, des vaccins, de confinements gestes barrière que s’y retrouver plongé, même en période de vacances, ce n’est pas forcément tentant.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Fleuve qui m’ont permis de découvrir ce roman et son mystérieux auteur.

#Bleu #NetGalleyFrance !

7,5/10

Extraits :

Tel est l’enjeu principal de leur job : sans cesse pondérer les prévisions et les risques avérés, distinguer le possible du probable, privilégier la raison des chiffres sur la peur de l’homme.

Depuis que le centre-ville de Nantes avait été « nettoyé » de leur présence, les vagues successives de réfugiés se fixaient là où elles le pouvaient en périphérie, de préférence loin des zones habitées et près d’un point d’eau. Les options envisageables n’étaient pas légion…

L’indifférence blasée des techniciens de l’Identité Judiciaire, volontiers saupoudrée d’un humour macabre, le mettait toujours mal à l’aise. Pour Fabrice Le Troadec, le respect dû aux victimes n’était pas un vulgaire voyant qui s’éteignait en même temps que leur électrocardiogramme.

Des supermarchés où l’on se battrait jusqu’au sang pour une bouteille d’eau minérale. Il se représentait des « émeutes de la soif » comme on parlait d’émeutes de la faim dans certains pays du Tiers-Monde. Un chaos cauchemardesque qu’il n’aurait jamais pensé voir ailleurs qu’au cinéma.

Il songea qu’on mettait ses convictions et son existence entière au service de l’ordre. Et puis un jour, un sale jour, on découvrait qu’on ne servait à rien d’autre qu’à accompagner le pire…

Débrancher, délester… On se serait davantage cru dans une gare ou un entrepôt que dans un hôpital. Dès leur admission, les malades se transformaient en vulgaires paquets à gérer.

Vous avez déjà entendu parler du VHEMT ? … Volontary Human Extinction Movement. En français : « Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité » 

Lu en août 2022

« Insoluble » de James Patterson & Ellis David

Intermède thriller, pour respirer entre deux romans de la rentrée que j’ai particulièrement appréciés, (patience, les chroniques tardent à venir mais elles vont finir par arriver !) avec le livre dont je vous parle aujourd’hui :

Résumé de l’éditeur :

Depuis l’assassinat de sa sœur (Invisible, L’Archipel, 2016), Emmy Dockery, analyste au FBI, ne cesse d’identifier des crimes impunis là où ses collègues concluent à des morts accidentelles.

À travers le pays, des sans-abris ou les personnes qui leur viennent en aide meurent sans que personne ne s’émeuve. Sauf Emmy, persuadée qu’un tueur est aux manettes. Un homme qui, selon son enquête, se déplace en fauteuil roulant.

Pendant ce temps, Citizen David défraie la chronique. Ce justicier fait sauter le siège d’entreprises qu’il estime manquer d’éthique. Ne laissant aucun mort derrière lui, il s’attire les faveurs du public. Jusqu’au jour où il fait exploser, à Chicago, un centre d’accueil pour SDF. Bilan : près de deux cents morts.

Parallèlement, l’ex-agent Harrison Bookman est chargé par une huile du FBI de surveiller Emmy, son ancienne petite amie, suspectée d’être la taupe qui livre des informations confidentielles à la presse au sujet de Citizen David. Mais quelqu’un d’autre surveille Emmy. L’observe, l’épie… Et attend le moment opportun pour frapper !

Ce que j’en pense :

Emmy Dockery, analyste chevronnée au FBI travaille d’arrache-pied sur la piste d’un nouveau tueur en série qui s’en prend aux sans- et aux personnes qui leur viennent en aide dans l’indifférence générale. Toutes ces morts ont été classées comme accidentelles donc aucune enquête en vue officiellement.

Emmy a été violemment agressée lors de sa précédente enquête (sa sœur ayant été assassinée) n’a pas repris son poste de travail, mais travaille chez elle sur ses ordinateurs personnels en rendant des comptes à ses supérieurs pas forcément bienveillants (résoudre une enquête, en ayant été torturée cela crée des tensions, des jalousies !) qui n’hésitent pas à mettre en doute ses capacités mentales.

En parallèle, des attentats sont commis sans jamais faire de victimes, le but étant de créer des dégâts matériels pour tenter de réveiller les consciences sur la cause animale, les banques qui n’accordent pas de crédit aux personnes de couleur etc. et évidemment c’est l’enquête jugée la plus importante… il faut absolument mettre la main sur celui que l’on finit par désigner sous le nom de Citizen David. Mais un jour, (piratage oblige) un attentat est commis minutieusement contre une agence de crédit au-dessus de laquelle se trouve un centre d’accueil pour des sans-abris. Deux cents morts ! et même si le motus operandi diffère de celui du « justicier », mais ne divulgâchons point !

J’ai aimé la manière dont les auteurs nous entraînent sur de fausses pistes, multipliant les coupables possibles, sur fond de vétérans atteints de SSPT, en fauteuil roulant pour attirer la sympathie, de trumpistes convaincus que l’assistanat et médicare révulsent, de génies de l’informatique, pirate de courriels, d’adresse IP, d’usurpation d’identité réelle ou virtuelle.

On a toutes les failles et forces du FBI et autres enquêteurs, la taupe qui renseigne les journalistes, les petites (et grandes) magouilles en haut lieu… Et évidemment qui est suspectée d’être la taupe ? Emmy bien sûr, qui se retrouve sous la surveillance d’un ex-agent reconverti en libraire, Harrison Bookman qui n’est autre que l’ex petit ami d’Emmy.

Je n’ai pas lu « Invisible » le roman précédent des auteurs qui raconte l’enquête qui a failli coûter la vie à Emmy, mais ce n’est pas gênant pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’enquête et les liens des personnages entre eux, leur histoire personnelle, (mais cela donne évidemment envie de réparer cet écueil !).

J’ai aimé les thèmes étudiés au cours de l’enquête, la société étasuniennes et ses dérives, (car les auteurs ne sont pas tendres) autant que l’intrigue elle-même et j’ai littéralement dévoré ce thriller au rythme haletant, impossible à lâcher… et je vais me procurer « Invisible » c’est évident.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions de L’Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et ses auteurs

#Insoluble #NetGalleyFrance !

8/10

Extraits :

Je ne suis ni le Mal incarné, ni un fou. Je ne suis pas ignare, je ne suis pas pauvre, et je ne suis pas le produit d’une éducation violente. Ce que je fais, je le fais pour une raison et une seule raison.

Et qu’on ne me parle pas de cruauté ou de pitié. L’homme réfléchi n’a ni sentiments, ni préjugés ; seulement un cœur de pierre. Je suis tel qu’on m’a fait. Le résultat des lois de la nature, pas des lois conçues par je ne sais quel groupe d’humains ineptes.

Les meilleurs perceurs de coffres et cambrioleurs du monde travaillent pour le FBI.

Le processus de consultation et de recoupement n’est pas aussi rapide qu’on peut le voir dans certaines séries télé – quand une déesse de l’informatique tape deux ou trois mots sur son écran, presse quelques boutons sur son clavier avant d’annoncer le nom d’un méchant. Dans la réalité, l’opération peut dure longtemps.

Tous ceux que j’ai frappé l’ont bien cherché. Les banques qui refusent des prêts à des personnes de couleur ? Qu’elles aillent se faire foutre. Et franchement, tu plains ces chaînes de fast-food qui torturent des animaux ? Ce pays va droit en enfer, quelqu’un doit se lever pour prendre la défense des plus faibles…

Lu en août 2022

« L’invité(e) de trop » de Lucy Foley

Je vous propose aujourd’hui un intermède polar pour me remettre de ma précédent lecture avec ce livre :

Résumé de l’éditeur :

Un mariage sélect. Treize invités. Un cadavre.

RSVP… À vos risques et périls !

Un mariage au large de l’Irlande, sur une île belle et sauvage. Julia, à la tête d’un magazine, est déterminée et ambitieuse ; Will une étoile montante de la télé-réalité. La fête se doit d’être à l’image de leur insolente réussite : tenues de créateur, décor somptueux et hôtes triés sur le volet. Le réseau mobile est peut-être capricieux et la mer agitée, pourtant chaque détail a été planifié d’une main experte par la wedding planner.

Mais la perfection est toute théorique, les invités bien trop humains. Au fur et à mesure que le champagne coule, le ressentiment et l’envie remplacent la joie et les vœux de bonheur. Et après un black-out, voilà qu’on crie au meurtre…

Enfin publié en France, L’Invité(e) de trop s’est déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires au Royaume-Uni, et est en cours de traduction dans 39 pays. 

Ce que j’en pense :

Bienvenue sur Inis an Amphora, alias l’île du Cormoran, où l’on s’apprête à célébrer le mariage de Julia qui règne sur un magazine, et Will qui s’est fait connaître grâce à une émission de téléréalité. Tous les deux sont beaux et riches, on l’aura compris vue l’ampleur des festivités et le lieu choisi. Le décor est somptueux mais la tempête se lève, accompagnée de coupures d’électricité, des crispations, car les témoins du marié ont fêté l’enterrement de la vie de garçon quelques jours auparavant de manière étrange.

On fait ainsi la connaissance de Johnno, le témoin de Will, Femi, Angus, Duncan et Peter, avec l’alcool qui coule à flots. Et du côté de la mariée, Olivia, sa demi-sœur, Charlie son « meilleur ami » et son épouse Hannah…

Les garçons se sont, pour la plupart rencontrés dans un collège où ils étaient internes, collège dirigé d’une main de fer par le père de Will. On comprend très vite qu’il s’est passé quelque chose de grave à l’époque que cela pourrait bien exploser à tout moment. Mais qu’est ce qui peut bien réunir toutes ces personnes différentes ?

Certains personnages m’ont plus comme, Aoife, la wedding planner, ça sonne plus exotique qu’organisatrice de mariage, mais pas d’anglicisme et son époux qui fait office de cuisinier, ou encore Olivia, la demi-sœur de Julia, traumatisée par une rupture sentimentale ainsi que Hannah, mariée très jeune à Charlie cet ami si proche (trop ?) de Julia … j’ai adoré en haïr d’autres, notamment Will bien sûr, mais Julia également trop parfaite, trop sûre d’elle, qui écrase tout le monde et qui veut tout le monde à ses pieds.. Et cette île magique m’attire beaucoup par son côté sauvage imprégné de mystères et de légendes.

J’ai aimé la manière de présenter l’histoire, avec alternance passé récent ou ancien et présent, découvrir peu à peu la personnalité de chacun, mais j’aurais aimé plus de suspense…

Très bon moment de lecture donc, qui tombait à pic après avoir refermé « Real life », mais j’aurais aimé une fin plus grandiose, du style « Le crime de l’Orient Express » d’Agatha Christie.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Presses de la Cité qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure

#Linvitéedetrop #NetGalleyFrance !

7/10

Autrefois éditrice de fiction, Lucy Foley vit désormais de sa plume à Londres. Auteure de romans historiques et de thrillers, elle enchaîne les best-sellers. L’Invité(e) de trop est le premier à être publié en France et a été traduit dans 39 pays.

Extraits :

Les lumières s’éteignent. En un clin d’œil, tout est plongé dans le noir. La musique s’arrête. Sous le barnum, les invités poussent des cris et s’agrippent les uns aux autres… Impossible de voir et d’entendre quoi que ce soit ; le vent s’emporte et rugit en couvrant les voix.

Dans ce métier, aucun secret ne nous échappe. On voit ce à quoi personne d’autre n’a accès – les convives seraient sans doute prêts à tuer pour de tels ragots. Lorsque l’on organise un mariage, on ne peut pas se permettre d’ignorer quoi que ce soit. Je dois composer avec les plus petits détails, guetter sous la surface les plus infimes remous, ceux qui pourraient se changer en tourbillons et emporter mes préparatifs si je n’y prends pas garde.

Un mariage est une portion de temps, soigneusement découpée, dont je peux faire quelque chose d’abouti, de parfait, un souvenir à chérir une vie durant, une perle conservée d’un collier brisé.

Inis an Amphora, ou l’île du Cormoran, s’étend sur 3 kilomètres, plus longue que large. Elle est constituée d’un bloc de granit émergeant « majestueusement » de l’Atlantique, à quelques kilomètres des côtes du Connemara. Elle est presque entièrement recouverte de tourbe…

Mais ainsi va la nostalgie ; ainsi nous tyrannisent ces souvenirs d’enfance, si parfaits dans leur halo doré.

En levant les yeux, je l’aperçois : un gros cormoran perché au sommet de la chapelle en ruine, ses ailes noires ouvertes pour sécher, comme un parapluie cassé. Un cormoran sur la flèche d’une église : mauvais présage. L’oiseau du diable c’est comme ça qu’on l’appelle, par ici. Cailleach dhubh, « la sombre mégère », le porteur de mort. Espérons que les mariés ne sont pas au courant… ou qu’ils ne sont pas du genre superstitieux.

Lu en août 2022

« Le dernier vol » de Julie Clark

Petit intermède thriller avec le livre dont je vous parle aujourd’hui :

Résumé de l’éditeur :

Claire avait tout planifié pour fuir Rory, homme politique charismatique doublé d’un mari tyrannique.

Mais, à la dernière minute, la mécanique s’enraye. Son chemin croise alors celui d’Eva à l’aéroport JFK. Elle aussi a de bonnes raisons de vouloir changer de vie.

Et si chacune prenait la place de l’autre ? Les deux jeunes femmes décident d’échanger leurs billets d’avion.

Claire s’envole donc pour Oakland au lieu de Porto Rico, où elle apprend, horrifiée, que le vol qu’elle aurait dû prendre s’est abîmé en mer.

Claire est désormais Eva aux yeux de tous. Mais la nouvelle vie dont elle rêvait pourrait se révéler pire que celle qu’elle a laissée derrière elle.

Eva avait des secrets ; Claire en a hérité. Des menaces pèsent à présent sur elle…

Ce que j’en pense :

Claire est une femme victime de maltraitance aussi bien physique que psychologique de la part de son époux, Rory Cook qui appartient à une famille riche et puissante. Elle est le faire valoir de son époux qui envisage de se présenter au Sénat. Elle a tout prévu avec son amie Petra pour fuir vers le Canada, lors d’un voyage programmé.  Mais, au dernier moment, Rory change d’avis, et l’envoie à Porto-Rico, la prévenant à la dernière seconde.

Grosse panique à bord, il faut changer les plans. A l’aéroport JFK, Claire est abordée par Eva James qui lui raconte qu’elle doit fuir car accusée d’avoir « mis un terme aux souffrances » de son époux atteint d’un cancer en phase terminale. Claire ne se rend pas compte qu’Eva joue la comédie mais accepte de changer d’identité avec elle : changement de sac, de papiers d’identité, de carte d’embarquement.

Claire s’envole vers la Californie, l’appartement d’Eva mais l’avion de celle-ci s’est écrasé en vol. Claire est donc considérée comme morte. Elle va vite se rendre compte qu’Eva fuyait, elle-aussi, une situation sans issue.

L’auteure va jouer avec nous : pourquoi l’avion s’est-il écrasé ? Rory y est-il pour quelque chose, car sa première compagne est décédée de manière mystérieuse ? Eva était-elle dans l’avion ?

La personnalité de Rory, pervers narcissique, est bien abordée par l’auteure avec une scène intéressante sur la préparation de l’oraison funèbre de Claire qui vaut le détour, tant sa peine est immense !

Les deux femmes ont beaucoup de points communs : la mère et la sœur de Claire sont mortes dans un accident, Eva a été abandonnée par une mère toxicomane. Chacune va réagir à sa manière.

Julie Clark alterne les récits, avec brio : l’histoire présente pour Claire, les évènements des derniers mois précédant sa fuite pour Eva.

J’ai lu ce livre d’une traite, car ces deux femmes sont attachantes, la vie n’ayant fait de cadeaux ni à l’une ni à l’autre. Alors que je m’attendais à éprouver de l’empathie pour Claire, car c’est la maltraitance au sein du couple qui m’avait conduite à choisir cette lecture, mais très vite je me suis attachée à Eva, trahie elle aussi par les hommes mais qui lutte.

Eva a été abandonnée par sa mère toxicomane, et par ses grands-parents et confiée à des religieuses, après une tentative de placement en famille d’accueil. Mais dès qu’il a été question d’adoption possible son comportement a changé, elle a tout fait pour se faire rejeter. Ella arrive à décrocher une bourse, est admise à l’université de Berkeley où ses talents de chimiste fait des envieux. De désillusions en manipulations, elle se retrouve à fabriquer de la drogue chez elle, mais en prise à des mafieux.

C’est le deuxième roman de Julie Clark (le premier paru en France, il me semble !), et il est assez réussi ; une fois le livre entamé, on ne le lâche plus. Les personnages dits secondaires sont très intéressants aussi, des amitiés se nouent quand même, pour l’une comme pour l’autre, même si la méfiance est omniprésente car de rigueur pour rester anonyme.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions l’Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LEDERNIERVOL #NetGalleyFrance !

8/10

Née à Santa Monica, en Californie, Julie Clark est une enseignante et romancière. Après des études à l’Université du Pacifique (Californie) et un bref passage au département des sports de l’Université de Californie à Berkeley, elle est retournée à Santa Monica où elle est devenue enseignante.

Extraits :

Dans ce monde, l’argent et le pouvoir sont garants d’immunité.

Au cours de l’année suivante, Petra et moi avons mis au point un plan visant à chorégraphier ma disparition avec plus de minutie qu’un ballet. Un enchaînement d’évènements organisé à la minute près, qui ne souffrait pas la moindre erreur, et me voilà maintenant à quelques heures de son exécution.

Raconter notre histoire, c’est nous la réapproprier.

Comme beaucoup de femmes dans la même situation, j’étais prise dans une spirale de violence. J’avais peur de le mettre en colère, tout comme j’avais peur que personne ne me croit si je parlais. C’est le genre de vie qui vous ronge, qui bouleverse votre rapport à la vérité.

Il m’a coupée de toutes les personnes à qui j’aurais pu demander de l’aide. J’ai déjà essayé de le quitter, de dire la vérité sur mon couple. Seulement les hommes puissants constituent des ennemis puissants… La seule façon d’éviter un scandale public ou une procédure judiciaire interminable, c’était de disparaître.

Il y a tout un système qui tend à nous faire croire que nous ne sommes qu’accessoires. Que notre parole ne vaut rien face à celle d’un homme.

Lu en juillet 2022

« SARA, elle veille sur vous » de Sylvain Forge

J’adore me faire peur avec la cybercriminalité, la psychose des robots qui viennent se substituer aux humains, alors j’ai eu envie de me replonger dans l’univers de Sylvain Forge, car pourquoi résister à la tentation ?  

Résumé de l’éditeur :

Big sister is watching you « SARA peut retrouver votre enfant perdu dans une foule ou veiller sur votre adolescente qui rentre de son cours de gym, à la nuit tombée. Pourquoi tant de gens la détestent-ils? »

Nantes est devenue la terre de toutes les luttes. Confrontée à une explosion de la délinquance, la cité des Ducs élit un nouveau maire, le très populiste Guillaume de Villeneuve : avec SARA, un réseau de caméras intelligentes, il entend mettre la ville au pas.
Quand l’un de ses proches, expert en robotique connu dans le monde entier, disparaît mystérieusement, la commandante de police Isabelle Mayet est chargée de l’enquête. Jeune maman tiraillée entre sa nouvelle vie de famille et son devoir de flic, elle doit compter sur l’aide  de Lucas, son nouvel adjoint aux méthodes peu orthodoxes, et d’un jeune expert en cybersécurité.
Mais dans cette affaire, les policiers nantais, déconsidérés et menacés par l’intelligence artificielle à qui certains prêtent toute-puissance, vont payer le prix fort.
Applaudi par les uns, farouchement combattu par les autres, le système de surveillance divise  : jusqu’où chacun est-il prêt à aliéner sa liberté au nom de la sécurité  ?

Ce que j’en pense :

Bienvenue à Nantes, terre de révoltes, où règne la délinquance, et qui vient d’élire un nouveau maire, populiste : Guillaume de Villeneuve. Celui-ci a, illico, doté sa ville d’un système de vidéosurveillance sophistiqué, SARA, dont le but est de faire une place belle à le reconnaissance faciale, système particulièrement prisé par la Chine… comme par hasard, l’assistante du maire est Chinoise, alors…

Le meilleur ami du maire, expert en robotique (de haut niveau là encore) qui a mis au point la main bionique du maire, a brusquement disparu des radars. On ne tarde pas à retrouver son corps, noyé dans sa piscine. Une enquête commence avec la commissaire Isabelle Mayet, son collaborateur Lucas et un jeune expert en cybercriminalité.

Une enquête passionnante, menée de main de maître par Sylvain Forge, qui est comme un poisson dans l’eau dans ce milieu de l’informatique de la robotique, de la vidéosurveillance. J’ai beaucoup aimé, beaucoup tremblé, et ce roman ne va pas améliorer ma défiance, méfiance vis-à-vis de la reconnaissance faciale de la surveillance de haute volée sous prétexte de protéger une ville de la délinquance. SARA propose aux habitants de retrouver un enfant disparu, ou de dénoncer le stationnement illégal en échange d’un bon d’achat dans un magasin de la ville…

Dans ce milieu tous les coups sont permis, on n’hésite pas à tuer à compromettre pour arriver à ses fins…

Après avoir refermé le livre, je n’ai plus regardé mon robot cuiseur de la même manière, en l’imaginant désormais capable de me maltraiter ! pas la peine non plus de me proposer un aspirateur robot pour la fête des mères : penser qu’il puisse enregistrer tout ce qui se dit dans la maison…. Si vous êtes cyber-paranoiaque il vaut peut-être mieux faire un détour…

J’ai beaucoup aimé ce thriller, même si la fin m’a heurtée, et ce fut un réel plaisir de retrouver la plume de Sylvain Forge dont j’ai apprécié « Sauve-là ».

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir un nouveau roman de cet auteur.

#Sara #NetGalleyFrance !

Un autre avis qui m’a donné envie de lire ce roman : https://vagabondageautourdesoi.com/2022/04/01/sylvain-forge/#comment-13156

8/10

Extraits :

Vous pouvez désormais signaler les voitures en stationnement illégal ; il suffit de les prendre en photo, puis de déposer les images sur la plateforme de la Ville. Pour chaque amende adressée, vous recevrez dans votre boite mail un bon d’achat à utiliser dans les boutiques du centre-ville, partenaires du programme…

Peu de risque d’ailleurs qu’ils se salissent les mains avec une arme à feu ou un couteau, comme ces types qui poignardaient des passants au nom d’Allah. Détourner une machine ou injecter un virus informatique dans un système vital était bien plus retors et tout aussi efficace.

Il fait partie du package fourni par Corpo Network. Un algorithme fondé sur l’architecture des réseaux neuronaux qui analyse les visages pour mettre à nu les sentiments. La société affirme que le programme est efficace à 75% pour repérer la surprise, la peur, la colère ou la joie…

Lu en mai 2022

« EGO » de Maxime Girardeau

Comme j’ai apprécié le précédent roman de l’auteur : « Persona », je n’ai pas pu résister à celui dont je vous parle aujourd’hui :

Résumé de l’éditeur :

Dans les décombres d’un violent carambolage en plein Paris, la police découvre des morceaux de corps affreusement mutilés. Contrairement à ses collègues, la capitaine Laurence Milhau, chargée de leur identification, doute que ces morts soient liées à un règlement de comptes.
Soupçons que confirment l’appel de son ancien patron. Après des mois de silence, le commissaire Franck Somerset refait surface pour lui demander un service : identifier officieusement un jeune inconnu mêlé à la disparition suspecte du fondateur d’une startup nommée EGO. Pourquoi tant de mystère ? Pourrait-il s’agir des cadavres retrouvés dans l’accident ?


Pour la capitaine Milhau et le commissaire Somerset, c’est une étrange affaire qui s’annonce, faite de manipulation et de mensonges, de propagande et de vérités alternatives, qui les mettront sur la piste d’une invention tout aussi extraordinaire que dangereuse si elle tombe entre de mauvaises mains …

Ce que j’en pense :

Maxime Girardeau, nous signale au passage que : « alors que Persona traitant de vengeance, EGO traite lui, de manipulation ». Nous voilà prévenus !

Alors qu’il se prépare à recevoir sa petite-fille, un homme fait sa liste de choses à faire, dont une commande spéciale : aller chercher un « colis » pour le livrer à l’adresse qu’on lui indiquera.

Malheureusement il est victime d’un accident mortel et de la voiture en miettes s’échappent des sacs contenant des corps mutilés. Entrée en scène de la capitaine Milhau, il s’agit d’identifier les deux victimes.

En parallèle, un jeune homme, directeur de EGO start-up qu’il a créée avec un ami russe a brusquement disparu des radars et son amie s’inquiète, fait appelle à Ariane qui a créé, quant à elle, un logiciel qui permet de tracer plus ou moins tout le monde…

EGO fonctionnait comme un super psychologue. Le programme récoltait tout ce qu’une personne postait dans l’espace immatériel, digérait l’information, puis affichait son profil psychique. Ce profil, d’une profondeur et d’une précision hors du commun, prenait la forme d’une transcription mathématique exhaustive d’un ego.

Mais, l’état-major de l’armée s’en mêle et notre ami Franck Somerset est rappelé de sa retraite en solitaire… On retrouve les personnages dont on a fait la connaissance dans « Persona » mais ne divulgâchons pas !

J’ai lu ce roman de manière totalement addictive, car l’intrigue m’a plu, la manière d’aborder Internet, les réseaux sociaux qui nous pistent (évidemment quand on parle de soi, se photographie, on ne peut s’étonner des conséquences, car il ne s’agit pas seulement des discours de haine, de complotisme, mais on va plus loin, car EGO rassemble tout ce qu’on publie de nous, l’analyse et on devient une cible (pas seulement des pubs, mais aussi de manipulateurs qui n’hésitent pas à laver le cerveau des plus fragiles) et donc cela intéresse forcément l’armée, les services de renseignements…

Quand on voit ce qui se passe en Russie, avec le spécialiste de la cyberguerre (Guérassimov dont certains affirment qu’il est mort au combat : infox ?) les manipulations des élections, en refermant ce thriller, on ressort paranoïaque, en tout cas en ce qui me concerne, je ne suis sur aucun réseaux sociaux (sauf Babelio) depuis des lustres, antivirus sur tous mes appareils, VPN and Co…

Maxime Girardeau nous propose aussi une réflexion sur la violence de la société actuelle, la radicalisation, la démocratie  en danger, la République, et les grands psychotiques qui gouvernent, la main sur le bouton atomique…

Vous savez ce qu’on dit : l’éducation et l’information sont les deux jambes de la démocratie. Sans elles, la République est vouée à l’effondrement.

Une idée intéressante : chacune des parties du roman est consacrée à ce que C. G. Jung appelle les archétypes, : notre tendance innée à générer des images avec une charge émotionnelle intense, ce qui relie nos inconscients en une forme d’humanité ; il retient donc au, l’ange gardien, celui qui protège les autres, , la dominante (qui renvoie au leader), le héros, en quelque sorte le soldat qui lutte pour l’honneur , le créatif (non conformiste assoiffé de liberté), auxquels l’auteur a rajouté la résiliente.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.

#Ego #NetGalleyFrance !

8/10

Extraits :

L’esthétique agissait sur elle comme un puissant filtre de persuasion. Cela venait de loin, d’un long conditionnement à apprécier le joli, le plaisant, le charmant, tout en induisant le rejet de leur contraire. Une manipulation sociale, culturelle, partagée par des milliards d’individus et qui investissait le « beau » d’un pouvoir presque mystique sur la psyché humaine…

Moins nombreux, les radicaux ont compris qu’ils n’avaient qu’une voie pour gagner, c’était de pousser les autres au dégoût, qu’ils n’aillent pas voter pour leur candidat. Ils réduisent ainsi la base électorale, conflictualisent tous les sujets, multiplient les « fake news » pour discréditer et galvaniser leurs troupes, le tout avec de la propagande adaptée à chaque profil sur les réseaux sociaux…

Le but est d’étouffer toute réflexion, toute prise de recul pour n’activer que les instincts du ventre, les passions, les haines et les peurs. Il n’y a que dans les discours politiques que tout est noir ou blanc…

Respecter une priorité est une marque de faiblesse, laisser un espace de sécurité l’assurance d’une queue de poisson, s’arrêter devant un passage piéton déclenche une révolution de klaxons. Une fois inséré dans le trafic, chacun mute en tueur potentiel. Si l’absolution existait, il écraserait, percuterait, pulvériserait à grands coups de carlingue en acier, tout ce qui l’entrave. Les rues sont saturées de meurtriers qui ne sont pas encore passés à l’acte.

C’est lisse, terne, sans histoire et sans culture, mais confortable. Une illustration à hauteur de flic du grand remplacement de l’ancien monde par le nouveau. Comme pour le reste de la société, il faut changer, évoluer, s’adapter à cette terre qui tourne avance, expulse hors de sa surface les impropres à la transformation.

Ce monde brûlait. L’hystérie détruisait l’intelligence à un rythme effréné. Tous les sujets, même les plus anodins, devenaient le théâtre de conflits civils. Toute approche de conciliation apparaissait comme une cible à brûler. Les idéologies agissaient comme une fracturation hydraulique du concept même de société, de nation ou de groupe. De tout bord, les propagandes recrutaient des croyants, fidèles aux passions tristes, la raison en sommeil. Ils rejoignaient leur escadron et participaient avec ferveur à ce « nous contre eux » communautaire, arpentant les tranchées Twitter et Facebook, quête d’ennemi à « cancel » …

On sommait « les gens » de choisir leur radicalité comme une nouvelle patrie. Qui était ce on ? Quand le compromis était-il devenu la valeur à abattre ? Même l’apocalypse écologique n’apparaissaient plus comme l’horizon le plus probable. Il y avait aussi les milliardaires qui s’amusaient avec le bouton atomique…

Depuis la nuit des temps, l’humanité n’a pas évolué. Nous n’avons jamais cessé de nous faire la guerre pour la puissance, l’autorité, la propriété, le contrôle dans une naïve quête égotique. Pour se regarder dans une glace et s’aimer.

Lu en mars 2022

« Signatures » de Tom Clearlake

Période de blues depuis quelques mois, entre douleurs et autres joyeusetés covidiennes, alors la concentration et la motivation étant un peu en berne, je me suis offert ce que j’appelle un « Intermède thriller », bien plus efficace qu’un antidépresseur, en ce qui me concerne, avec ce livre :

Résumé de l’éditeur :

Le corps d’une femme est retrouvé dans un sanatorium abandonné. Sa mort a été mise en scène comme une œuvre d’art. Margot Bellanger, psycho criminologue, et son équipe, sont chargés de l’affaire.

Quelques jours plus tard, une autre femme est retrouvée assassinée dans les mêmes conditions.

Le tueur, désormais surnommé « l’artiste, » ne s’arrêtera pas là. Dans une quête de notoriété, il enverra un journaliste sur les lieux du troisième meurtre…

Margot et son groupe de l’analyse criminelle de l’OCRVP sont sur la brèche. Une course contre la mort s’engage contre le monstre.

Mais un écrivain, en mal d’inspiration, va compliquer l’enquête quand il lancera un appel au tueur pour lui proposer d’écrire un true crime…

Ce que j’en pense :

Le récit débute sur le harcèlement téléphonique d’une femme : une voix d’homme qui promet qu’ils vont bientôt faire connaissance de manière intime. Qui est-il et comment a-t-il trouvé son numéro et son adresse ? Elle songe brièvement à faire appel à la police, mais pense qu’on ne la prendra pas au sérieux ou pire qu’on se moquera d’elle.

Ensuite, pleins feux sur un groupe d’analyse criminelle (OCRVP) où travaille Margot Bellanger, psycho criminologue, sous les ordres de Laurent. En effet, le corps d’une femme vient d’être découvert dans le sanatorium désaffecté d’Aincourt ; elle est nue et attachée, avec une mise en scène terrible : le corps est disposé comme une œuvre d’art.

Quelques jours plus tard, le corps d’une autre femme est retrouvé, toujours avec une mise en scène évoquant une œuvre d’art.

Il s’agit d’être discret alors que les journalistes, plus ou moins paparazzi pour certains rodent et le sérial killer, très malin, exploite tout ce qui peut faire parler de lui. Alors pourquoi pas une interview exclusive ?

L’auteur va nous entraîner dans les méandres de l’esprit tortueux, machiavélique d’un homme, intéressé par l’art, probablement artiste, (« l’artiste », c’est d’ailleurs ainsi qu’on le surnommera) pervers narcissique, ayant des comptes à régler avec les femmes.

Il nous propose une scène d’anthologie : un écrivain, atteint du syndrome de la page blanche veut écrire la biographie du tueur, se fait inviter par François Busnel à La Grande Librairie, pour évoque son futur livre et il s’adresse au tueur directement devant la caméra ! Tous les moyens sont bons pour attirer l’attention sur lui, à nouveau tant pis si cela met en danger la vie de Margot (s’en prendre à une policière reconnue pour la réduire au silence et tenter de la détruire psychologiquement, c’est jouissance extrême pour le tueur !)

J’ai aimé suivre cette équipe, sa manière de progresser dans l’enquête, même si je me suis un peu perdue dans les différents sigles et fichiers. Il y a des scènes difficiles, tant le machiavélisme du tueur atteint des sommets mais Tom Clearlake n’entre pas trop dans les détails, laissant le lecteur créer ses propres images, on ne cauchemarde pas en refermant le livre. Même lorsque l’on apprend qu’il peint, avec le sang des victimes ! mais ne divulgâchons pas !

Une fois immergée dans l’histoire, je me suis laissée emporter par le rythme endiablé, et je l’ai lu en apnée, tant le récit est bien construit, l’enquête solide, rien n’étant laissé au hasard. On assiste vraiment au quotidien de cette équipe, les moyens dont elle dispose, et les réflexions de chacun sur la société actuelle, sa violence, le désir de certains d’être célèbre, de faire la une des journaux, pour laisser une trace à tout prix…

Je n’avais lu que « Sans retour » de Tom Clearlake, qui m’avait franchement déçue, mais cette lecture a été tellement addictive que j’ai envie d’en découvrir d’autres, je ne sais pas quand vu l’état démentiel de ma PAL mais c’est une chose certaine. De l’inconstance de nos actions dirait Montaigne, en l’occurrence ici ce serait plutôt de mes opinions…

Mon éclectisme en matière de choix de lectures et d’écrivains est légendaire, et j’aime bien découvrir de nouveaux talents, même si je deviens de plus en plus difficile. Il m’arrive de m’enthousiasmer parfois pour des livres qui ne m’auraient pas forcément plus il y a quelques années, les confinements ayant quelque peu modifié mes centres d’intérêt. J’ose espérer que ce n’est que transitoire.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Moonlight qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#Signatures #NetGalleyFrance !

8/10

L’auteur :

Tom Clearlake est né au Canada en 1973 et s’est passionné très tôt pour les « lectures de l’imaginaire » avec Edgar Allan Poe, Jules Verne, Agatha Christie, Stephen King, entre autres, qui lui ont donné l’envie d’écrire. Pour en savoir plus je vous conseille son site : https://www.tomclearlake.com/

Extraits :

Le temps n’est l’ami de personne. Il sait être sournois, se faire oublier, et vous enfoncer un poignard dans le dos quand vous pensez l’avoir vaincu. Ou il se montre constant, très proche de vous, tel un ennemi attentif à votre souffrance. La vie, finalement, ce n’est qu’attendre la mort. Et avec le sourire, s’il vous plaît.

L’ancien sanatorium d’Aincourt, construit en 1933 et laissé à l’abandon depuis plus de trente ans. On ne pouvait choisir plus sordide, plus approprié pour perpétrer des faits de cette nature.

De nos jours, qui n’est pas en quête de célébrité ? dit Laurent. Les médias offrent à qui veut la prendre une gloire synthétique. Mais au bout de cet hameçon, il y a un prix à payer. C’est une allégorie du pacte de Faust.

Sauf que ce monstre n’a pas d’âme, et qu’il n’a donc rien à vendre au diable répliqua Margot.

Ils avaient tout faux. Bernard Coutier aimait à dire que « l’inspiration est comme une maîtresse perfide, cruelle. Un jour elle vous sourit, l’autre, elle vous délaisse sans raison, se volatilise ». Sa citation sonnait maintenant comme une prophétie. Car c’était précisément ce qui lui arrivait.

Toutefois, notons ici que la distraction est la première caractéristique d’un artiste qui s’ignore. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas un défaut, c’est même une qualité. La distraction est une recherche inconsciente…

Nous éprouvons ce besoin d’être reconnus parce que l’humain est en train de perdre sa place dans l’univers. C’est comme une sorte de cri, un appel à l’aide. Je suis là ! J’existe ! Nous sommes noyés dans la masse de la surproduction. Perdus dans la confusion que toute cette matière génère. Vouloir être reconnu, sortir de la mêlée anonyme, pour un individu, c’est la manifestation de ce que l’espèce entière éprouve à l’échelle planétaire, cette lente dissolution de l’humain dans la matière de consommation.

Lu en février 2022

« Délivre-nous du mal » de Chrystel Duchamp

Comment résister à Chrystel Duchamp ? depuis que j’ai lu « L’art du meurtre » il m’est impossible de résister : alors je vais vous parler aujourd’hui de son dernier roman :

Résumé de l’éditeur :

Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa sœur Esther a été enlevée. Pourquoi aurait-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ?

Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent. Jusqu’à ce qu’un corps soit retrouvé pendu dans une usine désaffectée, le crâne rasé, la langue sectionnée. Puis un deuxième…

Thomas sait désormais qu’un tueur en série sévit dans la région. Mais il ignore encore que ces cadavres ne sont que la partie immergée du plan machiavélique d’un individu avide de vengeance…

Ce que j’en pense :

Anaïs est inquiète car elle n’a pas de nouvelles de sa sœur Esther depuis quelques jours, après une dispute en famille. Elle décide de se rendre chez elle, car elle a ses clés, mais chose étrange Esther a disparu, en laissant derrière elle son sac, ses clés de voiture, ses papiers, et son téléphone ainsi qu’un message curieux demandant de ne pas la chercher. Doutant même qu’il s’agisse de son écriture, Anaïs fait appel à Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon.

Tout ce que l’on sait à propos d’Anaïs, c’est sa méfiance vis-à-vis des hommes, sa vie en solitaire depuis qu’elle a mis fin à sa relation avec son petit ami. Est-il responsable de sa disparition ?

L’enquête piétine pendant plusieurs mois. Un matin, un jeune artiste, Mathéo qui se rend dans une usine désaffectée pour faire des photos, tombe sur une femme pendue. Anaïs ? Que nenni, il s’agit d’une autre jeune femme, tondue, la langue coupée et cautérisée de manière barbare, dans la poche de sa combinaison violette, une paire de ciseaux maculée de son sang, et pas d’autres empreintes.

Quelques temps plus tard, une autre jeune femme est retrouvée, pendue, combinaison violente, crâne rasé, langue coupée…

Une enquête qui va s’emballer, car désormais on sait qu’il y a un tueur en série dans les parages. On entre au passage, dans la vie privée du fort sympathique commandant Missot, dont l’amour du métier a conduit sa famille au divorce, en passant pas les kilos en trop, à force de manger n’importe comment et surtout une inquiétude pointe à l’horizon : sa fille ne mange pratiquement plus et sombre dans l’anorexie et ne veut pas parler de son mal-être.

Chrystel Duchamp nous entraîne sue des disparitions de jeunes femmes, toutes victimes de harcèlement, viols et autres maltraitances, sur fond de maladie de l’ergot de seigle qui s’abat dans une région. Elle n’hésite pas à aborder les difficultés des policiers surchargés par la paperasse, au détriment de l’action sur le terrain, des dépressions, du taux de suicide…

Elle traite très bien son sujet, avec le féminisme et ses dérives possibles, la misandrie aussi car les extrêmes sont parfois des deux côtés, avec un récit passionnant, au rythme enjolivé, comme à son habitude et un sujet bien maîtrisé, documenté.

J’ai aimé me promener avec Thomas dans certains quartiers de Lyon, ou Saint-Etienne, et revoir le Plateau d’Assy avec ses sanatoriums à l’abandon, etc… bref, un petit hommage à ma région.

J’ai découvert Chrystel Duchamp avec « L’art du meurtre » que j’ai beaucoup aimé, puis « Le sang des Belasko » et ce troisième opus m’a tout autant passionnée. Il n’était disponible au téléchargement que pendant dix jours, alors précipitation et aussitôt téléchargé, aussitôt lu bien-sûr !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions de l’Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume d’une auteure que j’apprécie beaucoup.

Inutile de s’offusquer : je ne dirai jamais autrice, tellement c’est moche, tout comme l’écriture inclusive (on n’est plus dans une langue vivante mais dans un langage codé !) ou les pronoms non genrés : ce n’est pas en féminisant les termes qu’on fait évoluer les droits des femmes. C’était la minute d’Eve, largement inspirée de la célèbre minute de Mr Cyclopède…

#DÉLIVRENOUSDUMAL #NetGalleyFrance !

8,5/10

Extraits :

La misandrie – à l’instar de son prédécesseur, la misogynie – infiltrait la société avec une bêtise consternante. Ses représentantes les plus extrêmes se montraient sans concession.  L’exemple le plus flagrant : une militante affirmait boycotter toute œuvre artistique créée par un homme. Thomas se remémora aussi les mots d’Esther rapportés par Anaïs : « Tous les mecs se ressemblent : tous des cons ! »

Le commandant ouvrit un sachet de madeleines au chocolat. La voix de sa conscience le blâma : jamais tu ne te soulageras de tes kilos en trop ! Après avoir terminé l’intégralité du paquet – et s’être promis de ne plus céder à la tentation – il se remit au travail.

Le commandant lança Internet et tapa sa requête. Elle se limitait à trois mots-clés : torture, langue, coupée. Plusieurs résultats s’affichèrent à l’écran et il jeta son dévolu sue un blog qui décrivait les deux techniques les plus usitées au Moyen-Âge : sectionner la langue avec un ciseau métallique ou la couler au mur avant de pendre l’inculpé… Ce supplice était réservé aux crimes de diffamation de parjure ou de blasphème.

Si nous ne perdions pas nos journées à gratter du papier, tous les voyous seraient sous les verrous…

Dans le rétroviseur, le soleil caressait les reliefs enneigés et le ciel se parait de teintes roses et orange. Si Léa avait été assise à ses côtés, elle aurait assuré que Van Gogh et Monet se livraient une bataille sans merci au paradis afin de montrer au bon Dieu l’étendue de leur talent…

Les flics, les poulets, les keufs étaient haïs. Détestés. Montrés du doigts par la société et les médias. Le métier lui-même était dépossédé de sa fonction première et Thomas regrettait que ses pairs passent plus de temps à maintenir l’ordre qu’à secourir et protéger leur prochain.

Lu en janvier 2022

« Gagner n’est pas jouer »: Harlan Coben

Intermède thriller, aujourd’hui ! j’avais promis de rédiger ma chronique sur « Le chef-d’œuvre inconnu » d’Honoré de Balzac, mais je devais absolument rendre ce livre à la bibliothèque :

Quatrième de couverture :

Un vieil homme sauvagement assassiné à New-York. A ses côtés, une toile de maître et une valise portant l’inscription WHL III.

WINDSOR HORNE LOCKWOOD III.

Win. Un privé aux méthodes très spéciales, héritier d’une influente famille américaine.

Quel lien entre ce crime abject et les Lockwood ? Le passé remonte à la surface.

Une jeune fille séquestrée dans la « cabane des horreurs ».

Un groupe d’ados illuminés devenus terroristes.

Une spirale de colère, de haine, de vengeance, que rien ne semble pouvoir arrêter.

L’heure est venue pour Win de faire justice lui-même.

LA MORT EST UN JEU DANGEREUX…

POUR GAGNER, TOUS LES COUPS SONT PERMIS.

Ce que j’en pense :

L’histoire commence par une scène épique : Win après avoir assister à un match dans lequel son équipe s’illustre suit à la trace un individu qu’il a repéré (en fait il n’a assisté au match que pour cela) et lui inflige une correction en règle.

On apprend ensuite que Win, alias Windsor Horne Lockwood, troisième du nom, héritier d’une famille richissime et très en vue, est un privé, ayant autrefois appartenu au FBI, dont les méthodes laissent grandement à désirer. En arrivant à ses bureaux, qu’il partage avec une avocate en vie Saddie, il apprend que l’homme qu’il a copieusement agressé est un psychopathe, pervers narcissique, violent avec les femmes. Or une de ses victimes avait enfin accepté de témoigner, d’où la rage de Saddie qui espérait un procès en bon et due forme… En fait Win savait très bien ce qu’il faisait, car il était persuadé que l’homme ne serait jamais condamné…

Au même moment, il apprend qu’un homme vient d’être retrouvé assassiné dans son appartement, où règne un désordre indescriptible (Diogène, sors ton trou, euh de ton tonneau) : seule la chambre, scène de crime est très bien rangée et au mur trône un tableau dérobé à la famille de Win trente auparavant ainsi qu’une valise de luxe aux « armoiries » de la famille… il s’agit de Ry Strauss.

Le décor est planté, l’enquête va démarrer sur les chapeaux de roues, car la victime est un truand, membre du groupe des six, jeunes gens « révolutionnaires » qui avaient fait exploses une bombe artisanale trente ans auparavant aussi. A la même époque, Aldrich Lockwood, l’oncle de Win avait été assassiné à son domicile et Patricia, sa fille enlevée et séquestrée dans la « cabane des horreurs » où plusieurs jeunes filles avaient été torturées à mort. Miraculeusement, elle s’en était sortie et avait créé une association pour aider les femmes victimes de violence.

L’enquête est passionnante, et Win est sympathique malgré ses méthodes rudes et sa tendance à sortir ses poings, et de ce fait, on espère toujours qu’il va s’en sortir (un peu à la manière de ce cher Dexter, tueur en série, justicier autoproclamé qui punit les criminels ayant échappé à la justice !).

L’enquête est pleine de rebondissements, la richissime famille étant loin d’être exemplaire et comme toujours, avec un roman d’Harlan Coben, une fois bien entrée dans l’histoire, j’ai lu ce thriller en apnée, car la lecture devient rapidement addictive, par le rythme de l’enquête comme l’écriture. C’est seulement le troisième livre (je dois en lire un tous les trois ans environ) de l’auteur que je lis et c’est toujours un plaisir.  

8/10

L’auteur :

Né en 1967, Harlan Coben vit dans le New-Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants. Diplômé en sciences politiques de Amherst College, il a rencontré un succès immédiat dès la publication de ses premiers romans, tant auprès de la critique que du public.

Depuis « Ne le dis à personne » (2002) récompensé du Grand Prix des Lectrices de ELLE et adapté avec succès au cinéma par Guillaume Canet, Belfond a publié 22 romans de Harlan Coben

Extraits :

Tous les amoureux super-attentionnés ne sont pas des psychopathes, mais tous les psychopathes sont des amoureux super-attentionnés.

Le travail ne l’intéresse pas… Pourquoi travaillerait-il alors que rien ne l’y oblige ? Il pratique la bienfaisance comme la plupart des gens riches, donnant suffisamment pour paraître généreux, mais sans que cela implique le moindre sacrifice. Il est très attaché aux apparences et à la réputation…

… C’est le syndrome de tous ceux qui héritent d’une très grande fortune : au fond d’eux-mêmes ils savent qu’ils n’ont rien fait pour la mériter, que c’était juste une question de chance, et pourtant, ils doivent bien avoir quelque chose de plus que les autres, non ?

Nous sommes tous très forts pour nous trouver des excuses. Nous réécrivons l’histoire pour nous rendre plus aimables. Vous aussi, d’ailleurs. Si vous lisez ces lignes, c’est que vous faites partie des privilégiés, c’est sûr et certain. Le luxe dans lequel vous vivez, la plupart des hommes depuis l’aube de l’humanité n’auraient même pas osé l’imaginer.

Longtemps, on a mis en avant le concept de « nous sommes tous égaux », que les Américains ont brillamment promu au cours de leur honorable histoire, mais il faut se rendre à l’évidence : c’est l’argent qui fait pencher la balance. L’argent, c’est le pouvoir. Nous ne sommes pas dans un roman de John Grisham : en réalité, l’individu lambda ne peut pas tenir tête au système…

Lu en janvier 2022