Intermède thriller pour souffler un peu ! eh oui, j’ai encore besoin de respirer car les lectures s’accumulent et le retard dans les chroniques également et il est plus facile de parler d’un roman noir que d’un roman passionnant de cette rentrée qui nécessite une attention particulière et de la délicatesse, en un mot de peaufiner :

Résumé de l’éditeur :
Alors qu’une violente tempête se prépare près de Nantes, les météorologues redoutent la conjonction de ce phénomène avec la grande marée d’équinoxe, promesse de crues exceptionnelles. Rapidement, leurs prédictions se révèlent justes et la montée conjuguée des eaux maritimes et de la Loire devient totalement incontrôlable. Mais, plus inquiétant encore, les hôpitaux de la région se retrouvent subitement submergés par des cas d’encéphalite fulgurante qui poussent les malades au suicide. Une situation aussi dramatique qu’inexplicable…
Hugo Kezer et Anne Gilardini, commandants en charge de la cellule Nouvelles Menaces, se rendent alors sur place. Embarqués par leur collègue nantais, le lieutenant Fabrice Le Troadec, ils vont tenter, malgré les inondations et l’évacuation de la ville, de faire la lumière sur cette pandémie suicidaire sans précédent et de l’endiguer.
Ce que j’en pense :
J’ai choisi ce titre pour souffler (je me répète, Alzheimer sors de ce corps !) le dernier volume d’une trilogie, après « Noir » et « Rouge » que je n’ai pas lus, mais j’ai quand même pu suivre, même s’il me manquait des éléments de la vie et des drames des protagonistes.
L’action se situe à Nantes, où une violente tempête est annoncée avec risque de crue historique. Les météorologues sont sur le pied de guerre, leurs prévisions très sombres pas forcément prises au sérieux : tout le système fonctionne à la perfection, on détectera sûrement à temps et selon les autorités, on est prêts…
Sur ce fond déjà apocalyptique, se greffent une vague de suicides inexpliqués : des migrants se sont jetés dans le vide, un enfant a tenté de sauter d’un étage élevé du CHU, et sur ce tableau déjà compliqué, une des personnes chargées de surveiller les normes de chlore, la détection de microbes dans l’eau potable s’écroule lors d’une vérification, alors que tous les paramètres étaient au vert. Sabotage ? Mauvaise appréciation des conditions ?
Pourquoi diligenter une enquête alors qu’il s’agit de suicides ? On comprend très vite que c’est beaucoup plus complexe surtout quand tomberont les premiers résultats : encéphalite. A l’équipe de police de Nantes, sous les ordres de Fabrice Le Troadec, va se joindre Hugo Kezer et Anne Gilardini, commandants en charge de la cellule Nouvelles Menaces… et un éminent professeur de l’institut de Lyon va s’inviter sur l’enquête.
L’enquête en elle-même m’a plu, elle est originale, bien dans l’actualité du dérèglement climatique, et rondement menée. Cependant je n’ai pas été convaincue car certaines ficelles sont grosses, en faisant intervenir des mouvements extrémistes comme « Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité » ou encore la secte appelée « Church of Euthanasia », (fondée en 1992 aux USA par Chris Korda) pour lesquelles il est urgent de débarrasser la Planète des humains, alors quoi de plus efficace qu’une pandémie ???
Autre petite déception : j’ai compris très vite le rôle du Professeur et pourquoi il était concerné. Dans une enquête sur fond de pandémie j’ai de loin préféré « Pandemia » de Franck Thilliez mais on passe un bon moment car la lecture devient vite addictive, sans toutefois emporter. En refermant ce livre, je n’ai pas envie de me précipiter sur les deux premiers opus. Il faut dire que depuis deux ans on a tellement entendu parler du Covid, des vaccins, de confinements gestes barrière que s’y retrouver plongé, même en période de vacances, ce n’est pas forcément tentant.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Fleuve qui m’ont permis de découvrir ce roman et son mystérieux auteur.
#Bleu #NetGalleyFrance !
7,5/10
Extraits :
Tel est l’enjeu principal de leur job : sans cesse pondérer les prévisions et les risques avérés, distinguer le possible du probable, privilégier la raison des chiffres sur la peur de l’homme.
Depuis que le centre-ville de Nantes avait été « nettoyé » de leur présence, les vagues successives de réfugiés se fixaient là où elles le pouvaient en périphérie, de préférence loin des zones habitées et près d’un point d’eau. Les options envisageables n’étaient pas légion…
L’indifférence blasée des techniciens de l’Identité Judiciaire, volontiers saupoudrée d’un humour macabre, le mettait toujours mal à l’aise. Pour Fabrice Le Troadec, le respect dû aux victimes n’était pas un vulgaire voyant qui s’éteignait en même temps que leur électrocardiogramme.
Des supermarchés où l’on se battrait jusqu’au sang pour une bouteille d’eau minérale. Il se représentait des « émeutes de la soif » comme on parlait d’émeutes de la faim dans certains pays du Tiers-Monde. Un chaos cauchemardesque qu’il n’aurait jamais pensé voir ailleurs qu’au cinéma.
Il songea qu’on mettait ses convictions et son existence entière au service de l’ordre. Et puis un jour, un sale jour, on découvrait qu’on ne servait à rien d’autre qu’à accompagner le pire…
Débrancher, délester… On se serait davantage cru dans une gare ou un entrepôt que dans un hôpital. Dès leur admission, les malades se transformaient en vulgaires paquets à gérer.
Vous avez déjà entendu parler du VHEMT ? … Volontary Human Extinction Movement. En français : « Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité »
Lu en août 2022
