Rencontre avec Célia Houdart

Célia Houdart est venue dédicacer son dernier livre « tout un monde lointain » à la bibliothèque, dans le cadre du printemps du livre. Je partage les quelques notes que j’ai prises.

PortraitCélia Houdart

 

Où écrit-elle ?

Elle écrit chez elle, près de sa bibliothèque, en lisant en même temps car ça l’inspire.

La lecture est l’antichambre de l’écriture, une sorte de laboratoire.

Elle écrit surtout le matin, car les rêves ne sont pas encore très loin.

Son œuvre :

  • 1er roman : « Les merveilles du monde (Marco Polo).
  • 2e roman : « Le patron » un grand médecin qui va croiser la route d’un enfant. C’est un hommage à son grand-père, lui-aussi médecin dont elle était très proche.
  • 3e roman : « Carrare » sur les carrières
  • 4e roman : « Gil » sur la musique, un chanteur d’opéra.
  • 5e roman : « Tout un monde lointain »

Le titre du roman :

Titre inspiré d’un poème de Baudelaire, « La chevelure ». Ce titre s’est imposé à elle et en allant vérifier si le titre était déjà pris elle a constaté que c’était également un concerto pour violoncelle de Dutilleux.

Les thèmes récurrents:

L’eau est omniprésente dans ses romans : le lac Léman, le lac Majeur, la Seine, la mer… c’est le rappel de l’enfance, un lieu de rêveries.

Elle écrit pour célébrer des êtres et des lieux qui ont beaucoup compté pour elle, pour les rendre éternels.

L’art aussi est omniprésent (elle aime beaucoup les romans de Hermann Hesse

Elle a fait elle-même de la sculpture, notamment à Carrare d’où le roman…

Ses personnages se révèlent à partir de l’art ou des lieux, à tout âge, il peut se passer un changement, tout est mouvement.

C’est l’être en devenir qui l’intéresse et qu’elle essaie de saisir.

Elle est très sensible aux voix : « qu’est-ce qui passe de la voix vers le roman… quelque chose se dépose d’eux de façon intime »

Célia Houdart revient aussi sur l’Exposition au Centre Pompidou qui reconstitue le parcours de Eileen Gray: femme architecte, née en Irlande qui a conçu trois maisons, des meubles, des objets en laque. Inspirée de Le Corbusier

 

Célia Houdart est allée visiter la maison, l’a vue d’en bas, en partie cachée et qui se laissait découvrir peu à peu; c’est sur cette idée d’ébauche qui s’étoffe au fur et à mesure que l’on s’approche qui lui a donné envie de construire une histoire.

Elle aime aussi réfléchir sur le travail du temps sur ces maisons qui ont été importantes et peu à peu se lézardent, s’abîment si l’on n’en prend pas soin.

L’histoire de la communauté Monté Verita : pré-hippie, prônant le végétarisme, la théosophie, les gens qui y habitaient rêvaient d’une autre société. Hermann Hesse, Kandinsky y sont passés…

On y traduisait Lao Tseu en allemand, c’était un creuset du XXe siècle.

Sur la villa E. 1027 : rappel du code qui a défini le nom

E : Eileen

10 : 10e lettre de l’alphabet pour le J de Jean

2 : 2e lettre de l’alphabet pour le B de Badovici

7 : 7e lettre de l’alphabet pour le G de Gray

La villa a été laissée à l’abandon, il y a eu cambriolage, squat, et même un meurtre.

Le Corbusier a fait classer les fresques qu’il a faites sur les murs, d’où impossibilité de la détruire. Elle a été ainsi sauvée par le conservatoire du littoral.

Les personnages, dans son œuvre, sont souvent seuls, ce sont des taiseux et cela les met à l’écart du monde. Ce sont des récepteurs qui captent…

Célia Houdart avait une idée très précise de la fin de son roman ; elle était là tout au long de l’écriture.

J’ai beaucoup aimé la manière dont Célia Houdart se raconte pendant cette « interview », sa simplicité pleine de chaleur et de générosité. On a l’impression de la connaître depuis des années et son amour de l’art, des artistes est très contagieux. Elle nous a lu quelques extraits de son roman, et sur les murs de la bibliothèque étaient accrochées des photos grand format de la villa E. 1027, des meubles après restauration.

Je suis partie avec deux romans dédicacés : « Tout un monde lointain » donc et « Gil » et j’ai dû résister très fort à la tentation car je les aurais volontiers tous achetés !!!

Une rencontre chaleureuse, intense et colorée dont je suis partie la tête dans les étoiles.

Elle va faire une lecture, à la villa E. 1027, le 22 juin prochain : avis aux intéressés…

 

pour en savoir davantage quelques liens:

http://www.elle.fr/Deco/Reportages/Visites-maisons/eileen-gray-villa-e-1027-roquebrune-3369242

http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Gray/

 

 

 

Rencontre avec Cécile Coulon

J’ai parlé, il y a quelques temps d’un livre que j’ai lu parce que Cécile Coulon venait le dédicacer à la médiathèque: « Trois saisons d’orage », il était sur ma liste interminable depuis sa sortie…

cecile coulon

J’ai aimé ses passages à « La Grande Librairie » mais, pas encore lu un de ses romans, et pour une belle rencontre, cela en fut une.

Cette jeune femme est fascinante, elle aura bientôt vingt-sept ans et s’intéresse à tout: une surdouée! elle a écrit son premier ouvrage à onze ans, publié son premier livre à l’âge de seize ans, et elle a déjà écrit neuf…

Elle nous a parlé de ses thèmes de prédilection, notamment l’opposition ville campagne, ou les relations entre l’être humain et la nature, l’obsession qui prend le dessus sur la passion, ainsi que la façon dont le livre prend naissance et se construit dans sa tête.

Elle attache beaucoup de soin au choix des noms de ses personnages,  les consonances, la relation avec leur métier (Ex: les frères Charrier qui tiennent la carrière dans « Trois saisons d’orage » : charrier la  pierre)

Ce qui frappe le plus, c’est sa sensibilité, la façon très spontanée dont elle s’exprime et répond aux questions et la multitude de ses centres d’intérêt: elle participe à l’élaboration d’un jeu vidéo, envisage de  se lancer dans l’écriture d’une pièce de théâtre…

Une très belle rencontre, qui m’a donné envie de lire tous ses livres, et je suis repartie avec « Le cœur du Pélican ». Si je m’étais écoutée, j’aurais acheté tous ceux qui étaient proposés!!!

Un petit clin d’oeil…

Samedi  13 mai 2017