Je vous parle aujourd’hui d’un livre que j’ai eu la chance d’obtenir, via une opération Masse Critique spéciale organisée par Babelio :

Quatrième de couverture :
« Parfois, le danger veut se glisse dans nos maisons. Parfois, on le laisse même entrer »
Depuis qu’elle a survécu au drame qui a frappé sa famille, Kennedy, seize ans, n’a plus qu’un but : poursuivre les recherches que menait son frère sur l’Univers et la vie extraterrestre.
Nolan, jeune lycéen d’une ville voisine, est quant à lui, déterminé à découvrir ce qui est véritablement arrivé à son frère, disparu dans laisser de trace.
Kennedy et Nolan ne se connaissent pas, mais leur quête va les mener au même étrange signal. Une fréquence négative qui ne devrait pas exister. Un message qui semble les alerter. Mais la menace qui plane sur eux peut-elle encore être écartée ?
Ce que j’en pense :
C’est un mystérieux signal (qui surgit au fond de la nuit, tel Zorro) qui va provoquer la rencontre de nos deux héros. Ils ne se connaissent pas, habitent assez près l’un de l’autre, et ont vécu tous les deux un profond traumatisme, entouré de mystère.
Kennedy a trouvé sa mère ainsi que son compagnon, baignant dans leur sang, assassiné, et tout accuse son frère : il a fui la scène de crime, les mains et les vêtements tachés de sang… Il avait installé tout un système sur le toit de la maison pour « communiquer avec l’univers ».
Nolan, quant à lui, a perdu son père, disparu lors d’un pique-nique en famille, alors qu’il était parti promener son chien dans la forêt. Comme, on n’a pas retrouvé le chien, non plus, on évoque une fugue. Depuis, ces parents se sont lancés dans la recherche des adolescents disparus, dont les photos trônent dans la salle de séjour.
Mystérieusement, l’amie de Liam vient de recevoir un courriel accompagné d’une photographie, suggérant que Liam est peut-être vivant, à moins qu’il ne s’agisse d’un jeu pervers, et comme Nolan ne met pas assez de zèle pour participer aux recherches familiales, il devient suspect…
J’ai beaucoup aimé ces deux adolescents dont la vie a basculé brutalement et qui espèrent trouver des solutions ailleurs, alors un signal bizarre ne peut que les pousser à élaborer des hypothèses pour tenter de trouver une explication.
L’auteure alterne les récits, donnant la parole, une fois à Kennedy, une fois à Nolan ce qui permet de suivre la manière dont ils évoluent, tant dans leurs recherches que leur raisonnement, tout en laissant une place importante au chagrin à la douleur de la disparition d’une être cher : la solitude, les amis qui s’éloignent, le plus souvent parce qu’ils ne savent pas comment se comporter.
J’ai sollicité ce roman, après avoir flashé sur la couverture, mystérieuse, sur fond noir, avec cet œil qui semble vous fixer et vous appeler à l’aide. La quatrième de couverture étant tout aussi mystérieuse, ce roman était pour moi, d’autant plus que j’aime bien lire des romans pour adolescents, ou adultes jeunes de temps en temps. Voilà pour le choix !
Une fois ouvert, j’ai dévoré ce roman, adoré me promener dans l’exploration de l’univers, le nombre Pi, le télescope sur le toit, les détecteurs de présence, etc. ce qui donne une touche de surnaturel fort sympathique. Megan Miranda a parfaitement su m’emmener dans le monde de ces deux adolescents car son énigme tient bien la route, son analyse des traumatismes psychologiques engendrés par la perte d’un être cher, sans pouvoir agir vraiment. La manière dont elle a construit la personnalité de nos deux héros est très rigoureuse.
Il s’agit du troisième roman de Megan Miranda, qui a connu un grand succès avec « Fracture » que j’ai bien envie de me procurer…
Un grand merci à Babelio et aux éditions Bayard qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure
9/10
Extraits :
Ces portraits de disparus vous suivent des yeux quand vous passez devant. Leurs noms, leurs signalements, leurs dates de naissance, les circonstances dans lesquelles ils ont été vus pour la dernière fois, tout cela est écrit au feutre sous chaque visage. Au-dessus de ma chaise, dans la salle à manger, il y a une fille de douze ans, originaire de Floride. A côté, un garçon âgé de quatorze ans, de Virginie Occidentale. Ils sont partout.
Pour une fois, je suis seul dans la maison vide. Dans cet endroit qui ressemble d’habitude à une ruche bourdonnante d’activité, je me rends compte que, aussi bizarre que cela puisse paraître, il est possible, peut-être même d’autant plus facile, de se sentir invisible au milieu de la foule.
Je suis sûr que Pi recèle beaucoup plus de secrets que ce que j’ai appris en cours d’algèbre intermédiaire. Je lance donc une recherche sur Internet, plus convaincu que jamais. Pi est un nombre irrationnel, qu’on ne peut pas exprimer comme une fraction ordinaire. Et bien, nous avons affaire à un évènement irrationnel, non ? Pi est un nombre « transcendant », quoi que ça puisse vouloir dire. En tout cas, il est bien question, ici, d’un évènement transcendant.
Le signal a forcément un sens. Et oui, il serait logique d’envoyer un symbole mathématique. Les maths sont universelles. Le rapport entre la circonférence et le diamètre d’un cercle doit être le même partout. L’univers est régi par des lois qui nous dépassent.
J’ai des milliers de questions à lui poser. A savoir : Où allons-nous ? Que sommes-nous en train de faire ? Qui es-tu ? Sauf que je commence à me sentir à l’aise dans l’inconnu. Il faut du temps pour tout. Et ceci ne fera pas exception.
Finalement, j’époussette mon short pour faire tomber les brins d’herbe qui s’y sont collés et rebrousse chemin. Il n’existe pas d’autre issue. On a beau courir, la courbe de la Terre nous ramène toujours à notre point de départ. A l’infini.