« Dernier gueuleton avant la fin du monde » de Jonas Jonasson

Aujourd’hui, je vous propose une excursion en Suède, avec à la clé un road-trip en camping-car (et autres) sur fond d’apocalypse…

A l’heure où commence cette histoire, Barak Obama est président des États-Unis d’Amérique, Ban Ki-moon secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et Angela Merkel a encore dix ans devant elle aux fonctions de chancelière d’Allemagne, qu’elle exerce depuis déjà six ans.

La Russie a un président dont quasi personne ne se rappelle aujourd’hui le nom. Il est de toute façon notoire que le véritable dirigeant est le président du gouvernement, Vladimir Poutine…

Suède, été 2011. La mère de Johan vient de décéder, laissant à ses fils un immense appartement de douze pièces avec cagibi (c’est important, Johan ayant été relégué très tôt dans le cagibi alors que son frère aîné Fredrik régnait sur le reste). Le père est parti il y a longtemps et mène la belle vie avec son amant. Fredrik, va prendre son poste à l’ambassade de Rome, en profite pour vendre l’appartement, en achetant un camping-car pour Johan qui ne sait pas conduire, en mettant bien entendu les papiers à son propre nom.

Johan arrive à « conduire » le fameux camping-car jusqu’à un terrain de camping mais il confond accélérateur et frein, droite et gauche et emboutit la caravane d’une prophétesse de l’apocalypse Petra, qui une fois l’effet de surprise assimilé lui explique que d’après son équation en 64 étapes qu’elle a mis neuf ans à résoudre, douze jours plus tard, la température va chuter à -273°, 15) entraînant la fin du monde. En attendant, il faudrait régler certains problèmes anciens qui ont laissé des séquelles sur leur vie d’adulte.

Au cours de cette expédition punitive, ils vont rencontrer Agnès, énergique septuagénaire, influenceuse sur internet qui décrit, photos truquées à l’appui,  des voyages qu’elle n’a jamais faits qui va se joindre au voyage, c’est elle qui conduira le camping-car (elle n’a pas non plus de permis mais conduit le camion de l’entreprise familiale depuis plus de trente ans.

Dans ce voyage en Absurdie, on fait la connaissance d’Alexandre Kovaltchuk, conseiller principal de Gorbatchev, puis de Eltsine, avant de se mettre la mafia russe à dos et changer d’identité et de pays, accompagné de son ami de toujours Günther, et bien sûr Johan va sympathiser avec « Obrama sans r » comme il l’appelle, Ban Ki-moon entre autres, en leur parlant de son amour pour la cuisine, de ses plats recherchés sans oublier ses connaissances œnologiques…

Au début, je me suis beaucoup amusée avec cette lecture, que j’avais choisi afin de fuir un peu la sinistrose ambiante, et imaginer les scènes avec Obama ou Eltsine, qui introduit sur l’échiquier celui qui va devenir le cauchemar du XXIe siècle. C’est tellement improbable que le divertissement fonctionne, surtout avec les calculs erronés de Petra, l’infecte Fredrik qui appelle son frère « le nigaud » oubliant même qu’il a un prénom.

Mais, au fur et à mesure que je tournais les pages, j’ai commencé à soupirer : au bout d’un moment, on finit par tourner un peu en rond. J’ai ressenti la même chose en lisant, il y a longtemps « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Emballement, puis soupirs ce qui n’empêche pas de passer un bon moment.

Il faut reconnaître que Jonas Jonasson nous fait réviser l’Histoire, notamment de la Russie, mais la politique d’une époque des mafias, le blanchiment d’argent, les paradis fiscaux, en passant par Eltsine en caleçon à la Maison-Blanche.

Il y a des scènes hilarantes : Fredrik assistant dans l’ombre, lors d’une réception à l’Ambassade aux échanges entre Obama Ban Ki-moon et Johan, au comble de l’exaspération : qu’est-ce que le nigaud peut bien leur raconter ? ou encore, retrouver Alexandre, président auto-proclamé des Condors, paradis fiscal, sous le nom d’Aleko…

Je remercie vivement les éditions Les Presses de la Cité qui m’ont permis de lire ce roman avec la complicité de  l’opération masse critique de Babelio.

7/10

Six ans avaient passé. Puis neuf autres années consacrées au calcul enfin achevé. Le résultat était irréfutable. La prophétesse pouvait annoncer à quelques minutes près quand l’atmosphère disparaîtrait. Elle ne prit même pas la peine de démissionner. Elle arrêta simplement d’aller au travail. Elle était certaine que les élèves n’y voyaient rien à redire. Elle cessa de payer son loyer. Elle ne cherchait pas à économiser de l’argent, à quoi lui servirait-il quand la planète serait entièrement couverte de glace ? C’était simplement inutile…

Trois personnes sans permis dans un véhicule qui traversait l’Europe. Petra dut convenir qu’un verre de vin au volant n’aggraverait pas beaucoup les choses. Mais, dans un souci d’exactitude, elle rappela que l’alcool pouvait parfois être mortel. Et que dans certains cas, ce n’était pas plus mal…

Alexandre Kovaltchuk lâcha Gorbatchev à temps, s’entraîna rapidement à ingurgiter de grandes quantités de vodka et, armé de son charme, se fraya un chemin jusqu’à l’entourage de Boris Eltsine, premier président de la nouvelle Russie. Eltsine fut si impressionné par la sacrée descente du jeune Kovaltchuk qu’il lui confia davantage de responsabilités dans le renouveau que l’aurait osé Gorbatchev…

En simplifiant largement, on pouvait dire que le conflit en Syrie opposait un dirigeant laïc, qui jugeait que personne n’avait droit à rien, à une bande d’islamistes, pour qui l’homme (mais pas la femme) avait tous les droits. Aucun des d’eux ne prenait en considération les souhaits des citoyens, à titre individuel.

Aleko pouvait passer plusieurs jours d’affilée parmi les archives secrètes, en particulier quand Eltsine était si saoul qu’il ne notait pas l’absence du premier conseiller, ni de personne d’autre. Comme la semaine suivant sa visite à Washington chez le président Clinton – qui avait gracieusement passé sous silence l’escapade nocturne du président russe à travers la Maison Blanche – un président russe en caleçon, et désespérément en quête de pizza…

« L’Archipel des larmes » de Camilla Grebe

Ce n’est un secret pour personne, j’aime beaucoup les polars nordiques, alors je n’ai pas pu résister à l’envie de découvrir une auteure suédoise que je ne connaissais pas encore avec ce roman :

Résumé de l’éditeur :

TROP DE LARMES ONT COULÉ 

 
SUR L’ARCHIPEL DE STOCKHOLM


Une nuit de février 1944, à Stockholm, une mère de famille est retrouvée morte chez elle, clouée au sol. Trente ans plus tard, plusieurs femmes subissent exactement le même sort.
Dans les années 80, le meurtrier récidive mais ce n’est qu’aujourd’hui que des indices refont surface.
Britt-Marie, Hanne, Malin…

À chaque époque, une femme flic se démène pour enquêter, mais les conséquences de cette traque pourraient s’avérer dévastatrices.


L’Archipel des larmes, magistralement construit, nous fait traverser les décennies suédoises en compagnie de femmes hors du commun, avides de justice, et déterminées à arrêter ce monstre.

Ce que j’en pense :

Un premier crime est commis en 1944 à Stockholm : une jeune femme mère d’un enfant en vas âge est retrouvée assassinée sauvagement, crucifiée sur le parquet, un ustensile de ménage dans la gorge. L’auxiliaire Elsie, traitée comme du menu fretin par les policiers avec lesquels elle travaille, est surprise par le tueur qui la fait tomber dans les escaliers et la tue…

En 1971, une autre femme est assassinée de la même manière, et Britt-Marie qui n’est autre que la fille biologique, est très mal accueillie par l’inspecteur qui  la cantonne à la paperasserie, elle pourtant une idée lorsqu’un deuxième meurtre est commis, mais elle disparaît mystérieusement.

Dans les années quatre-vingt, c’est la criminologue Hanne, qui fait les frais de la maltraitance policière…

Ce roman nous raconte des crimes en séries, concernant uniquement des femmes, dans un contexte où l’arrivée des femmes dans la police misogyne de l’époque est très mal acceptée. Soit on leur interdit le terrain, on les condamne à la paperasserie, soit on leur met la main aux fesses, en les écartant car elles osent se rebiffer. Et les choses vont-elles mieux quand elles sont plus nombreuses dans les années 2000 pas forcément…

Camilla Grebe étudie aussi au passage la double peine : le travail et la gestion de la maison, car les époux de ces dames ne mettent pas trop la main à la pâte…

Une belle étude de l’évolution des femmes des années quarante à nos jours, des humiliations qu’elles ont subies, de la difficulté à se faire une place : en théorie on est pour l’égalité mais en pratique c’est beaucoup moins évident.

Quant à l’enquête elle-même, elle est passionnante, la manière dont sont exposés les meurtres, les intrications avec les familles, les policiers car le coupable peut se cacher n’importe où et pourquoi disparaît-il des radars pendant des années ?

J’ai choisi ce roman car j’aime beaucoup les polars nordiques. C’est le premier roman de l’auteure que je lis et je l’ai beaucoup apprécié, car la narration est originale : avant chaque chapitre, Camilla Grebe nous propose un message, comme une lettre resituant le contexte….

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LArchipeldeslarmes #NetGalleyFrance

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L’auteure :

Camilla Grebe, née le 20 mars 1968 à Älvsjö, est une romancière suédoise.

Elle est l’auteure d’Un cri sous la glace, paru en 2017 aux éditions Calmann-Lévy, devenu un phénomène mondial. Le Journal de ma disparition, son deuxième roman, a remporté l’immense Glass Key Award, récompensant le meilleur polar scandinave, ainsi que le Prix des lecteurs du Livre de Poche 2019. L’Archipel des larmes vient tout juste de remporter le Prix du meilleur polar suédois 2019.

Extraits :

La lettre d’introduction :

Les mots peuvent-ils apaiser et guérir ?

Un récit peut-il aider à comprendre l’incompréhensible ?

Le transformer en une chose que l’on peut appréhender, contempler de l’extérieur et, peut-être un jour, laisser derrière soi, tel un lieu où l’on a vécu, passé beaucoup de temps, mais qu’après mûre réflexion on décide d’abandonner ?                   

Si je place un mot après l’autre, si je compose des phrases, des paragraphes, si je parviens à insuffler la vie à l’histoire qui prend forme, peut-elle devenir le radeau qui me permettra de sortir des ténèbres ?

 Je vais essayer.

Voici mon récit, mon radeau. Il commence avec Elsie Svenns.                   

Elle est, si je puis dire, la première héroïne de ce livre. Elle est également sa première victime. Mais elle l’ignore encore, cela va sans dire, en cette soirée tardive de 1944, quand elle s’accroupit près d’un enfant au commissariat de Klara à Stockholm.

Deuxième lettre :

La fin des années cinquante voit l’arrivée des premières femmes policières et, comme par hasard, elles sont toutes affectées dans les bas-fonds, les autres zones d’intervention ne disposant pas de « commodités » pour elles. Si elles ont les mêmes attributions que leurs homologues masculins, elles portent une matraque à la place d’une baïonnette. Les « Jupes », comme on les appelle, suscitent un certain émoi…

… Le syndicat des policiers de Stockholm – les « Camarades » – partage son avis. Les femmes n’ont rien à faire dans les forces de l’ordre, un point c’est tout. En tout cas pas comme agents. Du moins pas sur le terrain, à pied, du fait de leur physique plus faible. Elles ne devraient pas non plus monter dans les voitures, puisqu’elles peuvent distraire le conducteur – de quoi aurait-il l’air s’il sortait de la route parce qu’il a été charmé par sa collègue

Extraits liés à l’enquête :

Certes, pour sa thèse, elle s’est aussi appuyée sur des cas réels. Elle a passé en revue, avec le professeur Sjöwall, d’innombrables meurtres, commis en Suède et à l’étranger, mais cette affaire-ci la touche d’une autre manière. Peut-être est-ce la prise de conscience qu’elle peut véritablement influer sur le cours de l’enquête, qu’on attend d’elle une réelle participation.

N’est-ce pas la libération ultime que de pouvoir vivre en couple sans être limité par les enfants ? De posséder l’indépendance dont jouissent les hommes depuis la nuit des temps ? De pouvoir exclure la vie de famille et se concentrer sur son travail ?

Mais le profilage n’est pas une science exacte ; il s’agit d’hypothèses étayées par un certain nombre de statistiques, ce qui ne remplacera jamais le bon vieux travail de la police. Elle peut faire de son mieux – évidemment, c’est ce qu’elle va faire –, mais il y a des limites à ce qu’elle peut obtenir.

Lu en mars 2020

« Studio 6 » de Liza Marklund

Je vous parle aujourd’hui d’un polar dont la jolie couverture me tentait sur NetGalley :

 

 

 

Résumé de l’éditeur

 

Annika Bengtzon est chargée de répondre aux appels de la Hot Line de La Presse du soir, quotidien suédois à sensation où elle est stagiaire. Un jour, un anonyme lui livre un scoop : le corps nu d’une jeune fille a été découvert dans un cimetière de Stockholm. Elle a visiblement été étranglée. C’est le meurtre de l’été ! Le rédacteur en chef met Annika sur le coup. La victime s’appelait Josefin, elle n’avait que dix-neuf ans et travaillait au Studio Sex, une boîte de nuit porno. Contre toute attente, son enquête la conduit à un ministre.

​Comment s’est-il retrouvé impliqué dans cette affaire sulfureuse ? Quels secrets cache-t-il ? Pour devenir journaliste, Annika va devoir le découvrir. Mais à quel prix ?

« La reine du polar scandinave » – Henning Mankell

« Choisir un livre de Liza Marklund c’est rester éveillé jusqu’à l’aube » – James Patterson
« Un suspense à vous faire tomber de votre chaise » – Harlan Coben

 

 

Ce que j’en pense

 

J’ai choisi ce roman car les polars nordiques me plaisent énormément…

L’intrigue démarre de manière intéressante avec la découverte d’une jeune femme assassinée dans un cimetière. Elle a bien été remarquée tôt le matin par une femme d’un certain âge qui promenait son chien, mais elle a pris la fuite car ledit chien avait commencé à manger un doigt de la main de la victime…

La nouvelle du meurtre arrive sur la Hotline d’un journal sur laquelle intervient Annika, journaliste stagiaire. La victime que l’on finira par identifier s’appelle Josefin et travaillait comme strip-teaseuse dans une boîte de nuit tendance porno Studio Sex (fine allusion à une émission de télévision Studio six aux pratiques de caniveaux…

L’enquête nous entraîne, nous perd même parfois, sur des pistes variées : un homme politique, qui reçoit dans un appartement caché des jeunes femmes, limites prostituées, avec un détour intéressant vers des comportements de ministres et d’un parti politique pur le moins douteux, puis on fait un détour vers le milieu de la pornographie alors que l’auteure nous distille des fragments du journal intime d’une jeune femme victime de maltraitance de la part de son compagnon dont on apprendra l’identité bien plus tard.

En fait, ce roman est très surprenant. Tout d’abord, c’est une jeune journaliste stagiaire Annika Bengtzon, qui semble mener l’enquête alors que le commissaire apparaît seulement de temps en temps. De plus les protagonistes sont plutôt étranges.

Liza Marklund décrit sans complaisance le milieu du journalisme, à sensation ou non, où tous les coups sont bons pour obtenir un scoop, puis une embauche lorsqu’on est stagiaire comme Annika, les dérives de la télévision qui font tout sauf de l’information et privilégie le sensationnel, quitte à mentir et salir les réputations…

L’auteure évoque aussi la maltraitance dont sont victimes les femmes manipulées par des pervers.

J’ai apprécié le côté scandale politique, avec le gouvernement social-démocrate qui a fiché tous les citoyens pour pouvoir faire pression et se maintenir au pouvoir…

Ce roman permet de passer un bon moment, mais je reste sur ma faim, n’est pas Arnaldur Indridason (ou Henning Mankell) qui veut, malgré ce que prétend la couverture…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions HLAB qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

 

#Studio6uneEnquêteDannikaBengtzon #NetGalleyFrance

 

 

L’auteur

 

Eva Elisabeth « Liza » Marklund est auteur, journaliste, chroniqueuse et ambassadrice pour l’Unicef. Elle s’est inspirée de sa propre expérience de journaliste pour écrire la série Annika Bengtzon.

Auteur de bestsellers, elle est le deuxième écrivain suédois, après Stieg Larsson, à arriver en première place du New York Times.

Son premier roman, « Studio Sex » (2000), a été vendu à plus d’un million d’exemplaires en Suède et traduit dans vingt pays.

 

Extraits

 

Ce n’est qu’en sa compagnie que je suis un être humain à part entière. Il est la condition à ma vie, le sens de ma vie. Je sais que je représente la même chose pour lui. Nous avons reçu le plus grand des présents.

« Ne me quitte jamais, dit-il, je ne peux pas vivre sans toi » … Et je le promets.

 

Les années cinquante ? C’est l’âge de pierre pour ceux de ta génération…

 

Crois-moi, IB (bureau de renseignements) est le talon d’Achille des sociaux-démocrates, c’est leur grande, leur énorme erreur. Et, en même temps, c’est ce qui leur a permis de se maintenir au pouvoir. Ils font leur possible pour passer leurs méfaits sous silence. Par l’intermédiaire de la Sapo, (organisation des délégués sociaux-démocrates sur les lieux de travail) ils ont fiché toute la population suédoise. Ils ont poursuivi des personnes pour leurs opinions, ils les ont isolées, ils se sont arrangés pour qu’elles soient licenciées. Ils continueront à mentir tant qu’il n’y aura pas de preuve irréfutable.

 

En temps de guerre, tous ceux qui se trouvaient sur la liste devaient être arrêtés. En temps de paix, ils pouvaient avoir quelques difficultés à trouver du travail. Ils étaient exclus des responsabilités syndicales. Il n’y avait pas besoin d’être communistes pour se retrouver sur la liste.

 

Nous mourrons tous, dit sa grand-mère en riant. Il faut prendre soin de soi et ne rien faire dans la précipitation. Rien ne sert de fuir devant la douleur, elle finira toujours par te rattraper. Laisse-là te submerger, et quand tu referas surface, tu seras plus forte.

 

Lu en juillet 2019

« D’une mort lente » de Emelie Schepp

Je vous parle aujourd’hui d’un polar nordique avec :

 

 

 

Résumé de l’éditeur:

 

Le sang sous la glace.

Mis en scène dans leur propre appartement, des corps comme des poupées incomplètes, mutilés avec une précision chirurgicale.

Justement, c’est peut-être la chirurgie qui relie les victimes entre elles. Et, plus précisément, une erreur médicale commise dans le secret d’une salle d’opération, étouffée par les années.
Des nuits blanches attendent la police de Norrköping et la procureure Jana Berzelius. Mais cette dernière a d’autres cauchemars que le tueur au scalpel.

Un homme qui la connaît depuis l’enfance. Un homme qui pourrait révéler à tous que Jana a été élevée et entraînée pour tuer. Cet homme est sa véritable menace. Et il vient juste de s’échapper.

 

 

Ce que j’en pense

 

C’est ma première incursion dans l’univers d’Emelie Schepp qui est particulier. J’ai choisi ce polar parce que j’aime les polars nordiques et aussi pour sa couverture alléchante, sans me rendre compte que c’était le dernier opus d’une trilogie consacrés à l’héroïne, Jana Berzelius, procureur de son état au passé trouble.

On se retrouve devant des crimes particulièrement sauvages : l’une amputée, des deux mains, la deuxième a eu la langue coupée, la troisième amputée des jambes… les trois meurtres étant bien-sûr liés, et imputables à un tueur en série tordu comme il se doit. En même temps, Danilo Pina, un criminel a réussi à s’échapper au nez et à la barbe de la police débordée, avec de moins en moins de moyens…

A côté on a un ambulancier, insomniaque, sous tranquillisants, somnifères et autres substances, qui enchaîne les gardes pouvant faire des erreurs et qui est appelé sur chaque scène de crimes, alors que ceux-ci semblent avoir été commis par une personne maîtrisant les instruments chirurgicaux.

Ce polar est intéressant, on devine qu’on est face à un criminel retors, avec des pistes multiples, des policiers, qui font ce qu’ils peuvent, alors que leur service est réorganisé, et qui ont des problèmes personnels compliquant leurs recherches…

J’ai eu du mal à cerner le personnage principal, à savoir Jana Berzelius, la procureure, qui a vécu des choses difficiles dans sa vie, dans une famille adoptive étrange, où les relations sont froides, distantes et qui a connu autrefois le criminel en cavale, et de ce fait, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Certes, je n’ai pas lu les deux tomes précédents, mais l’auteure donne suffisamment de renseignements pour qu’on s’y retrouve, pour que cela ne soit pas une gêne véritable.

Emelie Schepp décrit très bien,  par ailleurs, les conditions de travail difficiles de la police, qui doit avoir des résultats sans avoir les moyens, où celles comparables du milieu médical, problèmes que l’on retrouve dans beaucoup de pays à l’heure actuelle, alors que la délinquance et la violence sont toujours en pleine forme…

J’ai passé un bon moment, le suspense s’installe peu à peu, mais le démarrage est lent, comme souvent dans les polars nordiques, l’intrigue est intéressante, bien ficelée; je suis néanmoins  restée sur ma faim, car si j’aime les policiers un peu déjantés, perdus dans leurs problèmes personnels, j’ai besoin d’éprouver de la sympathie pour ceux qui mènent l’enquête…

Je remercie NetGalley et les éditions Harper Collins qui m’ont permis de découvrir l’auteure.

#HarperCollinsNoir #NetGalleyFrance

 

 

L’auteur:

 

Lorsqu’en 2013, Emelie Schepp franchit les portes d’une librairie pour proposer Marquée à vie, son premier roman autoédité, elle ne se doute pas du succès éblouissant qui l’attend. Un éditeur traditionnel, 29 traductions, et près d’un million de ventes plus tard, cette Suédoise, née à Motala fait désormais figure de phénomène. Elle a été élue auteur de l’année au festival de Gotland en 2016, 2017 et 2018.

 

Extraits

 

Ils étaient en route vers un nouveau pays, la Suède, avec le rêve d’une vie nouvelle, meilleure.

Elle se souvenait combien son cœur battait à l’ouverture du container. Dehors, trois hommes, des armes à la main. Ils avaient choisi sept enfants. Elle se rappelait encore comme ils l’avaient tirée par le bras, loin de sa maman et de son papa. C’était la dernière fois qu’elle les voyait.

Les hommes avaient pointé leurs armes, droit dans l’espace étroit et étouffant, et elle n’oublierait jamais le fracas des détonations. Mais le pire était sans doute le silence qui s’était installé quand les hommes avaient reculé d’un pas pour observer le résultat.

 

Plusieurs années durant, elle avait rassemblé des informations. Elle avait rempli carnet après carnet, noté et dessiné des souvenirs tirés de ses rêves et cauchemars, et de toutes ces notes avait lentement surgi une image effrayante de son enfance.

Elle avait été formée pour devenir enfant-soldat, une machine à tuer.

 

… on a créé de toutes pièces un chaos dans l’organisation – va savoir pour combien de temps – qui va forcément entraîner des problèmes d’efficacité. Le but était de rapprocher davantage les policiers des citoyens mais, si on n’arrive pas à se débarrasser de l’administration, rien ne va changer, on aura des policiers occupés à faire de la paperasse au lieu d’aller empêcher les crimes.

 

Il savait qu’il avait tort de penser en ces termes, il aurait dû se défaire de ses préjugés, mais, ces derniers temps, il y avait une escalade de violence en ville. En six semaines, pas moins de onze attaques au couteau avaient lieu, et aucun des auteurs n’avait plus de vingt-cinq ans.

 

Il avait le regard de quelqu’un sûr que tout allait se passer comme prévu. Et d’ailleurs, la réussite de sa disparition était une question d’assurance. Inutile d’avoir un faux passeport, ou un faux permis de conduire, une perruque ou un déguisement si on était incapable de parler, de se déplacer et d’agir avec assurance. Les gens voyaient ce qu’on leur faisait voir.

 

 

Lu en avril 2019

« Cyanure » de Camilla Läckberg

Je n’avais plu rien à lire, en attendant de récupérer les livres que j’avais réservés à la bibliothèque, alors, pour meubler les quelques heures qui restaient,  j’ai choisi le plus petit, un qui traînait sur mes étagères depuis des lustres:

Cyanure de Camilla Läckberg

 

Quatrième de couverture:

Quelques jours avant Noël, Martin Molin, le collègue de Patrick Hedström, accompagne sa petite amie Lisette à une réunion de famille sur une île au large de Fjällbacka. Mais, au cours du premier repas, le grand-père, un richissime magnat de l’industrie, leur annonce une terrible nouvelle avant de s’effondrer terrassé. Dans son verre, Martin décèle une odeur faible mais distincte d’amande amère. Une odeur de meurtre. Une tempête de neige fait rage, l’île est isolée du monde et Martin décide de mener l’enquête. Commence alors un patient interrogatoire que va soudain troubler un nouveau coup de théâtre…

Offrant une pause à son héroïne Erica Falck, Camilla Läckberg livre un polar familial délicieusement empoisonné.

Ce que j’en pense:

Nullissime! Soit, l’auteure devait avoir besoin de se reposer entre deux polars consacrés à Erica (que je supporte plus et que j’ai abandonnée depuis) mais là, elle se moque de ses lecteurs.

Une famille bourgeoise qui relève de la psychiatrie, une histoire capillotractée, un inspecteur dépassé… il y a plus de suspense dans la quatrième de couverture que dans le récit. Certes, j’avais quelques heures à tuer, mais j’ai bien failli y laisser ma peau!

Quand je pense au nombre d’arbres sacrifiés pour éditer des romans, cela me…  fend le cœur, pour ne pas tomber dans la vulgarité.

Je viens de récupérer « La tresse » de Lætitia Colombani, « Dans une coque de noix » de Ian McEwan et « Écoute la pluie » de Michèle Lesbre, je vais pouvoir me rattraper…

 

Extrait: 

Ça sentait de nouveau la neige. Noël était dans moins d’une semaine et le mois de décembre avait déjà apporté son lot de froid et de flocons. Pendant plusieurs semaines, une glace épaisse avait recouvert la mer, mais le redoux de ces derniers jours l’avait rendu fragile et traîtresse…..

 

Lu en août 2017