« Nuit » de Bernard Minier

Encore un polar! le temps s’y prête entre la canicule la coupe du monde de foot et tutti quanti…

 

Nuit de Bernard Minier

 

 

Quatrième de couverture

 

Nuit de tempête en mer du Nord. Secoué pas des vents violents, l’hélicoptère dépose Kirsten Nigaard sur la plate-forme pétrolière. L’inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d’une technicienne de la base off-shore. Un homme manque à l’appel. En fouillant sa cabine, Kirsten découvre une série de photos. Quelques jours plus tard, elle est dans le bureau de Martin Servaz.

L’absent s’appelle Julian Hirtmann, le tueur retors et insaisissable que le policier poursuit depuis des années. Étrangement, sur plusieurs clichés, Martin Servaz apparaît.

Kirsten lui tend alors une autre photo. Celle d’un enfant. Au dos, juste un prénom : Gustav

Pour Kirsten et Martin, c’est le début d’un voyage terrifiant. Avec, au bout de la nuit, le plus redoutable des ennemis.

 

Ce que j’en pense

 

J’ai choisi ce roman par hasard, sans me rendre compte que c’était le troisième volet d’une trilogie. En fait, cela ne m’a pas trop gênée car l’auteur revient sur les éléments passés, ce qui permet de ne pas se perdre dans les évènements ou les personnages.

J’ai beaucoup apprécié ce serial-killer, psychopathe dans les grandes largeurs, qui a plusieurs meurtres sur le dos, disparaît quand il veut, mettant le policier sur les dents, semant des indices, fausses pistes. On ne sait plus lesquels sont les bons et les méchants parfois, mais l’histoire est tellement bien écrite que je l’ai consommée sans modération, le nez dans le guidon.

Les personnages sont tous aussi hauts en couleurs les uns que les autres, et parmi eux beaucoup de cinglés, pervers, de conduites sexuelles tordues, et les policiers ne sont pas en reste, tel ce flic du GIGN, (qui se nomme Rimbaud, ce qui ne manque pas de sel !) qui n’a qu’un seul objectif dans la vie : bouffer du flic pour que sa carrière avance plus vite.

L’auteur nous livre, au passage, un récit sympathique de l’expérience de mort imminente (EMI ou NDE pour les Anglo-saxons) que Martin traverse lors de son coma, après avoir reçu une balle tirée dans des conditions rocambolesque par un violeur récidiviste qu’il poursuivait. Au passage on a même droit à la trajectoire au ralenti de la balle en question, tel un arrêt sur image…. Notre policier est-il toujours le même après être revenu dans le monde des vivants ?

J’ai apprécié l’écriture de Bernard Minier, ce qui n’est pas toujours le cas avec les auteurs de polars. D’où le nombre d’extraits…

C’était exactement le genre de roman qu’il me fallait, en émergeant des soins dans les thermes, et avec la canicule…

Inutile de préciser que je me suis procurée les deux premiers tomes…

 

Extraits

 

Ici, la sauvagerie des temps anciens avait toujours été présente. A chaque signe de civilisation correspond un signe de barbarie, chaque lumière combat une nuit, chaque porte qui s’ouvre sur un foyer éclairé cache une porte ouvrant sur les ténèbres. P 24

 

… Il a les yeux mi-clos, il n’est pas censé voir : « coma stade II », a dit quelqu’un à un moment donné. Il n’est pas censé entendre non plus. Il est peut-être en train de rêver, qui sait ? Mais peut-on imaginer des mots comme « hémostase » – des mots qu’on n’a jamais entendus auparavant et qui, pourtant, ont un sens précis ? Il lui faudra éclaircir cette question, le moment venu. P 87

 

Toulouse était une ville qui sécrétait la délinquance comme une glande libère une hormone. Si l’université était le cerveau, l’hôtel de ville le cœur et les avenues des artères, la police, elle, était le foie, les poumons, les reins… Comme eux, elle assurait l’équilibre de l’organisme par filtration des éléments impurs, élimination éventuelle des substances toxiques, stockage provisoire de certaines impuretés. Les déchets irrécupérables finissaient en taule ou ressortaient dans la rue – autrement dit dans les intestins de la ville. Bien entendu, comme tout organe, il lui arrivait de dysfonctionner. P 127

 

Quand on a un enfant, on cesse de raisonner comme avant. Quand on a un enfant, le monde redevient dangereux, n’est-ce pas ? Avoir un enfant, c’est comprendre que nous sommes fragiles, un enfant vous rend vulnérable. P 447

 

Lu en juin- juillet 2018

13 réflexions sur “« Nuit » de Bernard Minier

  1. keisha

    Hum oui je délaisse un peu les polars ces derniers temps. J’en ai beaucoup lu et je fatigue un peu des serial killers (mais s’il n’y a pas trop de trash, ça va) Jamais lu cet auteur (et Giebel non plus, pourtant je sais qu’on me le conseille)

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    1. je ne suis pas une grande consommatrice de polar, mais quand je suis fatiguée ou en vacances, c’est le genre qui m’aide le plus à mettre « mes neurones en vacances »
      j’ai essayé la chick-litt mais ça ne me convient pas du tout 🙂

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