« Les parias » : Arnaldur Indridason

Aujourd’hui, je vous emmène en Islande avec le dernier opus d’un de mes auteurs de polars préférés :

Une veuve trouve un vieux pistolet dans les affaires de son mari et l’apporte à la police. Une vérification montre qu’il a été utilisé pour un meurtre non résolu depuis de nombreuses années. Konrad, un détective à la retraite, s’y intéresse car son père a eu une arme similaire… 

Konrad nous apparaît ici dans toute son ambiguïté morale, aux prises avec les démons de son enfance auprès de ce père malhonnête, dangereux et assassiné par un inconnu. La soif de vengeance le domine, mais il résout les crimes restés sans réponses claires dans le passé. Il regrette un certain nombre de ses actes et essaye de s’amender. Ce faisant, il nous révèle la dureté de la société islandaise à l’égard de tous les déviants.

Un roman noir pur et dur, de beaux personnages pour lesquels le lecteur éprouve de l’empathie, de vrais méchants, aussi. Un de ces romans addictifs dont Indridason a le secret et qui restent dans le cœur des lecteurs bien à l’abri des tempêtes hivernales.

Lorsqu’une veuve trouve un vieux pistolet caché dans les affaires de son mari qui vient de décédé, elle décide de l’apporter à la police ce qui va faire remonter à la surface de vieilles affaires criminelles non élucidées, et notre ami Konrad, détective à la retraite va se lancer à la quête de la vérité, car cette arme l’inquiète, il est sûr de l’avoir vue entre les mains de son père…

En effet, son père a été assassiné à coups de couteau et il s’agissait d’une personne dépourvue de morale et violent avec Konrad qui était très en colère juste avant ce meurtre jamais élucidé, car il venait d’apprendre que son cher père avait été incestueux avec sa sœur. Konrad a longtemps redouté que le crime soit dû à sa mère (ou peut-être à lui-même, car il garde peu de souvenirs de cette soirée)

Dans ce roman noir, vraiment très noir, l’auteur explore, au fil des enquêtes non résolues (cold case sonne mieux alors que je préfère utiliser des mots français à l’instar des Canadiens), différents thèmes sordides, mettant en lumière la société islandaise en fonction des époques : les enfants abusés par des pervers pédophiles dans une structure d’accueil, la chasse aux homosexuels, la violence intrafamiliale, les malversations de certains policiers, les aveux extorqués, etc.

On peut ainsi approfondir l’enfance, l’adolescence de Konrad, la manière dont il a pu exercer son métier et l’opiniâtreté qu’il met à tenter d’élucider les anciennes enquêtes en dépit des injonctions de son ancienne équipe, les erreurs qu’il a pu faire et la manière dont il les analyse et tente de les réparer. J’ai eu l’impression en refermant le livre qu’il n’y aurait peut-être pas d’autre enquêtes de Konrad…

Ce roman m’a permis de retrouver la plume de Arnaldur Indridason que j’aime beaucoup, et j’avoue que j’ai dû m’accrocher un peu, parfois, tant la noirceur était omniprésente. Il faut dire que j’ai moins d’atomes crochus avec Konrad qu’avec l’inspecteur Erlendur, ceci explique peut-être cela.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Metailié qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur

#LesParias #NetGalleyFrance !

8/10

Le jour de ses neuf ans, le père de Konrad lui avait une fois encore reproché ses questions idiotes. L’enfant avait eu le temps de comprendre bien des choses pendant sa courte vie. Certaines étaient plutôt simples à assimiler, d’autres lui avaient été inculquées par l’expérience.

La journée ne s’était accompagnée d’aucune réjouissance. Son père n’avait rien fait pour la célébrer. C’était un jour comme les autres. Seppi avait oublié l’anniversaire de son fils. A croire qu’il n’en avait jamais connu la date…

12 réflexions sur “« Les parias » : Arnaldur Indridason

    1. en fait moi non plus je n’ai pas lu la série Konrad, je pensais en avoir lu un et en fait non ils sont dans la rubrique à lire de ma PAL c’est la série de Sveinson que j’avais entamée… Décidément en ce moment je yoyotte un peu 🙂

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    1. en général, je ne suis jamais déçue avec Indridason, au pire c’est un peu moins bien mais jamais mauvais. j’ai acheté toute la série Erlendur en poche car de temps en temps j’y reviens!!!!
      La société islandaise et ses travers sont bien étudiés ici 🙂

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  1. Violette

    C’est un auteur que j’ai découvert il y a longtemps en même temps que Mankell, et clairement, Mankell a gagné la partie. Maintenant que j’ai lu tous ses polars, je vais peut-être revenir vers Indridason…

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