« Un long voyage » de Guido Ferrari

Aujourd’hui, parlons spiritualité et des chemins qu’elle emprunte avec ce livre dont la couverture invite à la méditation :

Résumé de l’éditeur :

Un parcours de vie riche d’explorations et de rencontres avec certains des plus grands maîtres spirituels.

Le journaliste et documentariste Guido Ferrari raconte comment lui a été révélé « le grand secret » qui sommeille en chacun de nous : nous abritons une harmonie indestructible, pleine de joie et de beauté.

Riche de ce « voyage à la source », l’auteur revisite les moments clés de sa vie spirituelle, laisse émerger les souvenirs, les rêves et les visions, partageant une gamme d’expériences étonnamment diverses : états de conscience modifiée, réalités multidimensionnelles, méditation avec de grands lamas, exploration de la psychanalyse, du bouddhisme, du chamanisme et de l’ufologie.

Au cours d’une carrière qui ne ressemble à nulle autre, Ferrari rencontre de grandes personnalités qui vont nourrir sa démarche, parmi lesquelles le Dalaï-Lama, Erich Fromm, Eugène Ionesco, Karl Popper, Simon Wiesenthal, Tenzin Wangyal Rinpoché, Elisabeth Kübler-Ross ou Matthieu Ricard.

Cet ouvrage, où l’intime rejoint l’universel, éclairera les hommes et les femmes de toute orientation spirituelle.

Ce que j’en pense :

Ce livre permet de suivre l’itinéraire d’un homme, journaliste et documentariste, dont les rencontres ont bouleversé la vie et l’ont conduit à une réflexion profonde. Au départ, il s’interrogeait sur la mort, et en faisant un reportage des témoins lui ont parlé de leur expérience de mort imminente (EMI alias NDE chez les Anglo-saxons). Cette interrogation sur la mort, la vie après la mort, l’a ensuite amené vers la pratique de la méditation puis la rencontre de grands Maitres du bouddhisme tibétain.

J’ai eu quelques difficultés au départ, car il évoque des expériences fabuleuses, des « visions » pendant la méditation, or, étant pratiquante depuis de longues années, les Maîtres nous ont toujours mis en garde contre ce type d’expériences qu’ils estimaient liées à notre mentale donc à surtout ne pas s’y attacher. Je me suis donc dit : encore un gourou qui se prend pour un être éveillé… Et j’ai mis le livre de côté, mais ma curiosité coutumière m’a poussée à y revenir, en laissant mon esprit critique en veilleuse. Et j’ai bien fait, car dans un deuxième temps l’auteur aborde son chemin via la psychanalyse, plus branchée sur Jung, bien sûr, et ce que celle-ci a pu lui faire découvrir sur lui-même.

Sus le chemin de la psychanalyse, on rencontre au passage, Elisabeth Kübler-Ross, (tout le monde a en tête « la mort est un nouveau soleil » entre autres) ou Erich Fromm qui va emmener l’auteur vers le bouddhisme, ou encore Eugène Ionesco et sa vision pessimiste de la vie, Simon Wiesenthal qui se sentit toujours prisonnier psychiquement de Mauthausen après son retour et se lança dans la traque des criminels pour continuer à exister…

Qui dit Jung sous-entend approche bouddhiste, ce qui permet à Guido Ferrari de nous parler de son investissement dans la pratique de la méditation et des rituels du Bouddhisme tibétain, dont il évoque tous les grands principes et de ses rencontres avec Mathieu Ricard, Dilgo Khyentse Rinpoché et de SS le Dalaï Lama, mais aussi d’autres maîtres, notamment Tenzin Wangyal Rinpoché dont il partage avec nous certains enseignements notamment concernant le Dzogchen…

En ce qui concerne la réincarnation, il raconte le documentaire qu’il a tourné avec le Dr Ian Stevenson et son enquête sur 20 enfants qui se souvienne de leur vie antérieure (que l’on peut retrouver dans son livre « vingt cas suggérant le phénomène de réincarnation »

J’ai nagé comme un poisson dans l’eau dans ces deux premiers partages, par contre, quand Guido Ferrari a abordé le Chamanisme, j’ai rencontré des difficultés car je connais peu de choses dans ce domaine et je suis plus réticente. Il en est de même, quand il évoque, les guérisseurs, les OVNIS…

De surcroit, pour illustrer sa quête spirituelle, l’auteur nous propose de nombreuses photos des personnes qu’il a rencontrées, ce qui en fait un beau livre, qu’il faut prendre le temps de découvrir, et dans lequel on peut se replonger. J’ai apprécié la version électronique mais je vais me le procurer version papier, pour mieux apprécier les photographies et revenir aux extraits qui m’ont le plus marquée. La couverture est une incitation au calme mental et rappelle les photographies que Matthieu Ricard publie sur son site.

Il est difficile de parler d’un tel ouvrage, car chacun y trouvera ce qu’il recherche au fond de lui-même, et si on a l’impression que je me répète, c’est simplement parce que j’ai choisi de respecter l’ordre dans lequel Guido Ferrari a étayé son récit.

Ce livre m’a plu car la démarche de l’auteur est la même que la mienne, dans le même ordre, chamanisme mis à part, et sa manière de parler du Bouddhisme est claire, facile d’accès même pour les non-pratiquants. Donc ce voyage m’a plu. Certaines rencontres m’ont moins intéressée que d’autres mais, comme j’avais fait une pause dans ma pratique, Guido Ferrari m’a redonné envie d’aller sur mon coussin… Tout est toujours question de rencontres, et du meilleur moment pour faire ces rencontres…

Un grand merci à NetGalley et aux Mama éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur

#Unlongvoyage #NetGalleyFrance

8/10

Guido Ferrari est journaliste, réalisateur et explorateur spirituel. Il a réalisé de nombreuses interviews de personnalités, comme le Dalaï-Lama, Eugène Ionesco, Ervin Laszlo, Claude Lévi-Strauss, Tenzin Wangyal Rinpoché et Matthieu Ricard. Ses documentaires traitent de sujets tels que la vie après la mort, la réincarnation, les voyages de la conscience, les guérisseurs spirituels.

Extraits :

Etant donnée la multitude de passages soulignés, je vais tenter de vous proposer les plus marquants, sans tenir compte de mon propre cheminement…

Ce voyage étonnamment difficile n’est pourtant rien d’autre que la découverte de la nature déjà présente en nous. Nous nous apercevons que nos expériences changent, mais pas notre présence consciente ; nous découvrons que celle-ci n’est pas limitée par le temps.

Le mandala est un portail vers d’autres dimensions, de même que le tunnel qui apparaît aux mourants et aux voyageurs, tels que les chamanes, qui explorent les mondes intérieurs…

J’ai toujours considéré les cheminements intérieurs comme des voies de liberté et non comme des moyens d’accès à des vérités révélées, auxquelles il faudrait adhérer de façon dogmatique.

Fromm me décrivit la situation de l’humanité contemporaine et m’indiqua les voies à suivre. Il m’expliqua que l’homme vit selon le principe de l’avoir et non de l’être : non pas selon son cœur mais comme un païen qui adore l’argent de le pouvoir, même s’il va à l’église le dimanche et parle de démocratie et de justice…

Ionesco ressentait une profonde angoisse face à un monde absurde où le sens des choses s’était perdu, à moins qu’elles n’en aient jamais eu.

Simon Wiesenthal croyait que les êtres humains sont bons à la naissance et que c’est la société qui peut en faire des criminels, en les privant de la liberté de penser, en les forçant au conformisme, comme dans le cas des dictatures de droite ou de gauche. Il croyait en notre capacité de vivre libres, et que cela dépendait de nous.

Tout est interdépendant, relié par la cohérence. S’il en est ainsi, chacune de nos actions a un impact sur l’ensemble, et nous en sommes toujours responsables.

La cause fondamentale de la souffrance est une conception erronée de la réalité, qui fait vivre les humains dans l’illusion, au lieu d’être réellement conscients que tout se transforme, que tout apparaît et disparaît. L’attachement aux choses aux personnes et aux situations est la cause de la souffrance. De cette ignorance naissent ainsi l’attraction, la répulsion et l’indifférence – les trois poisons de l’esprit.

La vue Dzogchen, c’est reconnaître que la base de toutes les pensées, émotions, sensations et action est un état de détente ouverte, un état de présence – c’est-à-dire, le fait d’être complètement ici, totalement vivant, une conscience claire qui n’est ni ceci, ni cela – cette conscience est en elle-même libération. Elle signifie ne pas être dans une cage, de pas être emprisonné dans une réflexion à propos de telle ou telle chose, ne pas essayer de lui trouver un sens. Au lieu de cela, simplement accepter tout ce qui advient…

Aujourd’hui, je continue de pense qu’on ne peut pas nier au corps ses plaisirs, quand ils sont source de joie. Le corps fait partie de la vie et donc du chemin spirituel.

Grof le remplaça (le LSD) par une respiration fortement accélérée – la respiration holotropique – accompagnée de musique et de manipulation corporelle…

ETC. ETC.

Lu entre août 2022 et décembre 2023

8 réflexions sur “« Un long voyage » de Guido Ferrari

    1. dans l’ensemble il m’a plu mais j’ai eu du mal au début car les « expériences de méditation » qu’il décrit me laisse dubitative…
      à lire tranquillement ne pas hésiter à faire des pauses, revenir sur certains points.
      Les photos sont superbes 🙂

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  1. Comme tu le démontres très bien, c’est le genre de livres dans lequel chacun trouve ce qu’il est prêt à découvrir. Donc il faut le relire plusieurs fois et l’avoir à la maison. Merci pour la découverte, je n’en avais pas entendu parler

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    1. il faut se laisser porter, garder présente ses propres réflexions, sa logique : je suis très cartésienne je l’avoue et je demande toujours à voir (et à comprendre surtout)
      sinon, tout ce qu’il dit écrit sur le bouddhisme me va, le chamanisme me laisse sur ma faim
      les extraits de conférence des maîtres m’ont plu, mais j’aime bien la transmission directe 🙂

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    1. abstraction faite de ses « expériences méditatives »du 1er chapitre, son propos m’a plu…
      J’ai beau être intéressée par l’autohypnose (et l’avoir testée, je suis très réactive d’où la prudence) je redoute un peu 🙂 « Descartes a toujours des émules » me disait mon algologue autrefois!
      les textes de Maîtres, et les photos sont vraiment superbes et donnent envie de rencontrer ces personnes 🙂

      Aimé par 1 personne

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