« Rêver » de Franck Thilliez

Petit détour par le polar, et pas n’importe lequel, aujourd’hui avec :

 

Rêver de Franck Thilliez

 

Quatrième de couverture

 

Psychologue réputée pour son expertise dans les affaires criminelles, Abigaël souffre d’une narcolepsie sévère qui lui fait confondre le rêve avec la réalité. De nombreux mystères planent autour de la jeune femme, notamment concernant l’accident qui a coûté la vie à son père et à sa fille, et dont elle est miraculeusement sortie indemne.

L’affaire de disparition d’enfants sur laquelle elle travaille brouille ses derniers repères et fait bientôt basculer sa vie dans un cauchemar éveillé…

Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

 

Ce que j’en pense

 

Abigaël n’a décidément pas de chance : elle sort miraculeusement indemne d’un accident de la circulation où son père et sa fille ont perdu la vie, alors qu’ils partaient tous les trois pour un week-end de détente…

Sur le plan professionnel, elle est psychologue, spécialisée dans la criminologie, et planche sur une affaire de disparition pour le moins inquiétante : quatre enfants disparaissent mystérieusement, selon un certain rythme, le tueur que l’équipe surnomme Freddy, s’amusant à multiplier les pistes…

Elle doit surmonter le choc, gérer les affaires courantes : vente de la maison familiale avec les souvenirs, alors que des clients potentiels très bizarres viennent visiter la maison. En, plus elle est atteinte de narcolepsie ce qui est un lourd handicap dans la vie de tous les jours : comment faire quand on s’endort brutalement au beau milieu d’une conversation ou d’une enquête ?

Franck Thilliez nous entraîne dans une de ces enquêtes dont il a le secret, mêlant l’enquête sur la disparition des enfants et les investigations d’Abigaël sur cet accident pour le moins bizarre, le tout sur parfum de narcolepsie, rêve éveillé ou pas, prémonitoire ou non, narcoplexie, mais aussi les effets secondaires du médicament prescrit pour améliorer le sommeil, mais qui détruit méthodiquement la mémoire…

J’ai beaucoup aimé la manière de raconter le récit avec des allers et retours dans le temps, le récit n’est jamais chronologique, ce qui rappelle l’alternance veille sommeil, on se laisse porter et égarer par l’auteur qui distille des éléments qu’on a parfois tendance à oublier en cours de route. Ce roman a eu bien-sûr des effets secondaires : il a encore majoré mon insomnie chronique, car je n’arrivais plus à le poser ! et, comme souvent avec Franck Thilliez, je l’ai lu en apnée, il faut juste s’accrocher pendant les cinquante premières pages (au pif) car il faut bien entrer dans le récit.

J’ai adoré ce polar, aussi bien les thèmes abordés que les protagonistes, ou les histoires personnelles qui sont intriquées et comme l’auteur distille les indices au compte-gouttes préférant nous submerger d’informations, on en vient à suspecter tout le monde.

J’ai découvert l’auteur avec « Puzzle » que j’ai adoré, et ensuite, après avoir enchaîné plusieurs de ses romans, j’ai été déçue par « Angor » et abandonné. Je suis retombée dans la marmite de potion magique pendant ma convalescence, cet hiver, car position allongée oblige, j’ai enchaîné les pavés ( « le syndrome E », « Gatacca », etc.) et l’intérêt (addiction?) est revenu… Je risque donc de reparler de Franck Thilliez dans quelques temps…

 

Extraits

 

Mener une enquête était un éternel recommencement, une plongée sans cesse renouvelée au cœur d’une fractale : plus on descendait dans le détail, plus ce détail s’enrichissait de nouvelles pistes à explorer, jusqu’à tomber sur un autre détail, et ainsi de suite. Et les assassins les plus retors se repliaient au fond de la fractale, attendant qu’on vienne les en déloger.

 

Pour finir, dans un coin, étaient empilés les cadres contenant les étranges photos de ses cauchemars. Frédéric les trouvait « singulières » et avait préféré ne pas les accrocher. Non pas qu’une foule s’empressât ici – il recevait peu – mais cet appartement restait le seul endroit où il pouvait se préserver de la crasse extérieure. Il disait souvent que, si on laissait les affaires en cours rester chez soi, on en venait à dormir avec son flingue.

 

Elle vit son rêve à plein régime. Différentes zones de son cerveau communiquent entre elles, il y a des échanges intenses qui, chez vous comme chez moi, n’existent pas. Tout se passe comme si elle était éveillée. Elle rêve mais, en ce qui la concerne, c’est la réalité, et de façon beaucoup plus forte que n’importe lequel d’entre nous. Dans les rêves, trop instables, on ne peut jamais lire ou écrire, les décors changent sans cesse. Mais, Abigaël, elle, m’a déjà dit qu’elle y parvenait.

 

Abigaël savait qu’un hasard n’était pas « Dieu qui se promenait incognito » comme disait Einstein, mais qu’il était provoqué par des processus souvent indépendants qui, tout à coup, concordaient, et dans le temps et dans l’espace. Cette nuit-là, le hasard résultait en l’occurrence du croisement de deux trajectoires dissociées : leur voyage vers l’Est de la France d’un côté, et la présence de Freddy et de son éventuel complice de l’autre.

Lu en août 2019

10 réflexions sur “« Rêver » de Franck Thilliez

  1. Il faut vraiment que je découvre cet auteur. J’avais essayé de lire un de ses romans que je n’avais pas terminé pour différentes raisons (d’ailleurs je ne me souviens plus du titre !!) et depuis je n’ai pas franchi le pas à nouveau…A voir donc en testant un des titres que tu proposes…Merci

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    1. je l’ai bien aimé, en fait depuis que j’ai recommencé à lire ses polars, tous m’ont plu sauf un que j’ai trouvé trop violent « La chambre des morts » alors que la première partie de l’histoire « La mémoire fantôme » m’avait bien plu…

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