Une couverture originale, des commentaires sympathiques émanant de personnalités différentes du monde audio-visuel, la promesse d’un page-turner, alors comment résister ?
Résumé de l’éditeur
Un homme de 51 ans souffre d’une amnésie extraordinaire : il a oublié les 16 dernières années de sa vie !
Éric Sadge se réveille un jour dans un lit d’hôpital, après un léger accident de voiture dont il ne se souvient pas. Un médecin lui annonce qu’il n’a pas trente-cinq ans comme il semble le penser, mais cinquante et un ans, et que nous sommes en 2017, pas du tout en 2001… Éric Sadge apprend alors qu’il souffre d’une amnésie qui lui a fait oublier les seize dernières années de sa vie. Il va découvrir avec stupeur que son fils est devenu un jeune homme de vingt-trois ans, que pendant ces seize années qui se sont effacées de sa mémoire il a quitté sa femme pour une autre, que son père est mort en lui laissant un drôle de secret, et que sa carrière a pris un tour spectaculaire… Outre tous les changements les plus récents de notre époque qui l’étonnent et le laissent désemparé, Éric Sadge va s’apercevoir qu’il n’est pas l’homme qu’il croyait être : derrière le personnage bien sous tous rapports se cache peut-être un meurtrier…
« Un regard émouvant et drôle sur le temps qui passe ou qui nous surpasse. Thierry Bizot producteur de télévision a aussi la plume d’un écrivain sensible aux choses du monde. » Nikos Aliagas
Ce que j’en pense
Animateur d’une célèbre émission à la télé « culture, vous avez dit culture » Eric Sadge, alors qu’il emmène son fils à une compétition de judo, est victime d’un accident et se retrouve à l’hôpital. Rien de cassé, sauf une amnésie inexpliquée : il se croit toujours en 2001 alors que nous sommes en 2017…
Il doit donc reprendre le contrôle de sa vie, mais ceci donne lieu à des quiproquos : Catherine, son épouse lui rend visite à sa demande, mais il apprend qu’ils ont divorcé et qu’il est remarié avec une jeunette, son fils Nicolas a maintenant 23 ans et c’est un étranger…
Ce roman raconte de manière drôle la recherche des souvenirs perdus, le temps a passé et ces dix-sept années n’ont pas forcément évolué de belle manière sur le plan de la famille, de la société, du travail…
Nicolas, le gentil petit garçon est devenu un adulescent qui le déconcerte, voire l’horripile, toujours le téléphone portable scotché à l’oreille, blasé. Il se demande même « comment il a pu le rater à ce point ». Il se sent toujours amoureux de Catherine, sa première épouse, alors rentre à la maison avec une nymphette, c’est stimulant sur le plan érotique, mais cela ne va pas très loin. Sa famille est plutôt partie en vrille : son frère aimé-détesté s’est suicidé, est-il responsable ? Son père autoritaire est décédé, sa mère perd la tête…
Côté travail, l’émission qu’il animait a disparu mais il s’aperçoit qu’il est devenu un animateur vedette à la place de son mentor de quoi aiguiser pas mal de jalousie…
Le monde a continué à tourner, il découvre les images du 11 septembre, le World Trade Center effondré, l’humanité va mal…
L’auteur évoque l’amnésie, et tout ce qui l’entoure : le trou béant dans les souvenirs, ceux qu’on reconstruit en regardant les photos de familles, et la recherche de l’identité : est-on le même individu dix-sept ans plus tard, a-t-on trahi ses idéaux ? qui est-on vraiment et que devient-on ? peut-on garder un esprit jeune alors que le corps a vieilli ? Tout une réflexion, un questionnement intéressant en tout cas.
Thierry Bizot nous offre aussi, en toile de fond, une réflexion intéressante sur l’évolution du monde durant presque deux décennies, avec tous ces travers, le téléphone portable, les réseaux sociaux, où les « amis virtuels » se comptent par milliers et qui véhiculent la haine de l’autre, l’immédiateté de l’information, qu’il s’agisse de vérités ou de fake news.
On n’est pas dans le fameux « C’était mieux avant », l’auteur explore sur un mode léger l’évolution de l’être humain qui s’éloigne de ses valeurs, et qui pourrait prendre conscience de ce qui est vraiment important s’il voulait bien réfléchir un peu…
Ce roman est bien écrit et j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire ; ce n’est certes pas le phénomène de l’été mais il joue parfaitement son rôle : distraire le lecteur, le faire sourire, dans une période teintée de sinistrose.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Seuil qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur. Je me suis aperçu, au passage, que ce n’était pas le premier roman de Thierry Bizot.
#UnPetitCoupDeJeuneTvThrillerPsychologique
Extraits
Il pensait être un homme solide et stable, sur qui a femme pouvait compter, et voilà que cette image, sur laquelle il s’était construit, vient de voler en éclats. Alors donc, comme tous les mâles inquiets à propos de leur virilité, il est tombé dans le panneau… Il imagine bien la poussée de testostérone qui a dû s’emparer de lui, à la cinquantaine pour qu’il éprouve le besoin irrépressible de se jeter dans les bras d’une femelle plus fraiche que la sienne.
Il fait désormais partie de ces hommes banals, aussi prévisibles que des taureaux de corrida, immanquablement excités par un bout d’étoffe affriolant qui bouge bien, au point de courir fièrement à leur perte.
Il avait éprouvé un malaise en faisant cette troublante constatation : dorénavant on ne savait plus où on allait. Sous les décombres du World Trade Center résidaient les vestiges du XXe siècle. C’était inouï de penser que deux guerres mondiales avaient pu être ensevelies avec une facilité aussi déconcertante.
Il remarque que Nicolas, tout comme Éloi, ne peut s’empêcher de tripoter son téléphone portable à chaque instant. Cet objet tyrannique ne cesse de se rappeler à lui et de le réclamer, comme un chien qui quémande avec insistance un morceau de pain sous la table.
Les migrants parviennent-ils un jour à oublier d’où ils viennent, cet endroit sacré où leur mère les attend ? Peuvent-ils jamais s’affranchir des odeurs, des idées de leur pays natal, ainsi que des interdits paternels ?
Chacun a un don inné pour la délation, un goût pour l’insulte et un dévorant besoin d’être entendu. Tout cela ne laisse pas présager une visite agréable de ces égouts numériques.
Tout cela lui confirme une intuition : depuis le 11 septembre, le monde, tout en se renouvelant par soubresauts successifs, ne cesse de se dégrader, à la manière du corps humain. Chaque année celui-ci vieillit imperceptiblement, s’affaiblit, devient plus lent, moins productif, perclus de douleurs…
En vérité, nous sommes comme des enfants écervelés et insouciants qui prennent chaque journée comme elle vient en jetant aux orties la précédente, sans un regret. Nous sautons de liane en liane, de jour en jour, d’année en année, sans nous soucier de la trace que nous laissons derrière nous. Aussi bien, ces seize dernières années méritaient d’être oubliées.
C’était l’époque excitante où la télévision était reine. Personne ne contestait sa suprématie. Les animateurs faisaient la une des journaux, les nouvelles émissions étaient des évènements nationaux. Aujourd’hui il a l’impression de se promener dans un champ de ruines… La télé a perdu de son lustre, personne ne croit plus à rien, ne se réjouit de rien. La société est devenue cynique, moins gaie, moins naïve, moins charmante…
Lu en juillet 2019
C’est un livre qui fait du bien alors, plaisant, sans prise de tête mais qui nous fait réfléchir…Merci pour cette présentation
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j’ai bien aimé l’approche et le cheminement du héros et en plus c’est plein d’humour tout en évoquant des périodes difficiles de la vie…
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Tu as donc passé un agréable moment de lecture.
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Je confirme, c’est très plaisant à lire 🙂
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Coucou, je suis de retour !
Vu ce que tu en dis, je le lirais bien ce livre, tiens.
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il est sympa! pas de la « grande littérature » certes mais j’ai passé un bon moment et il faut le lire à plusieurs degrés, la réflexion est beaucoup plus intéressante qu’on ne le pense au départ 🙂
contente de te retrouver avec plein de suggestions de lectures?
beaucoup de retard dans mes critiques alors que paradoxalement je lis moins car crevée… 😦
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Euh… j’ai juste lu le premier Agatha Raisin… On a passé notre temps à visiter et le soir, on rentrait complètement fourbus avec des kilomètres dans les pattes. Mais il me reste encore un peu de temps avant la rentrée donc entre deux préparations de cours…
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Coucou Eve,
Rien à voir avec ton article…. Tu avais émis le souhait de nous accompagner, Aifelle et moi, pour la LC d’Anna Hope prévue pour aujourd’hui (Le chagrin des vivants). Est-ce un oubli ? Ou bien peut-être n’as-tu pas encore eu le temps d’écrire ton billet ?
Bonne soirée,
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j’ai eu des soucis: mon mari a été hospitalisé et en plus gros bug sur mon ordinateur avec une mise à jour de Windows 10 GRRRRRRRRRRRRrr dont gros retard dans mes lectures et mes critiques 😦
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Pas de souci, nous aurons d’autres occasions ! J’espère que ton mari va bien.
Bonne soirée,
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pas brillant, il a fait une sorte de burn-out et a perdu les pédales… Canicule, stress… Ce n’est pas simple…
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C’est vrai que ça fait du bien de temps en temps, surtout en été, de lire des choses qui détendent. Excellente soirée à toi 😊
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j’avais besoin d’une lecture sympathique sans prise de tête et finalement il faut prendre ce roman sous plusieurs degrés… Réflexion plus riche que prévue 🙂
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Rien que ta première phrase ; reprendre le contrôle de sa vie… me fait envie. Je me pose toujours des questions sur l’amnésie : est-ce un arrangement interne ? Une possibilité d’oublier certains moments peu glorieux d’une vie ? Je note ce titre, merci Eve. Courage pour ces moments difficiles.
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celui-ci est plein d’humour, le héros se découvre en fait sous un autre jour….
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