« D’une mort lente » de Emelie Schepp

Je vous parle aujourd’hui d’un polar nordique avec :

 

 

 

Résumé de l’éditeur:

 

Le sang sous la glace.

Mis en scène dans leur propre appartement, des corps comme des poupées incomplètes, mutilés avec une précision chirurgicale.

Justement, c’est peut-être la chirurgie qui relie les victimes entre elles. Et, plus précisément, une erreur médicale commise dans le secret d’une salle d’opération, étouffée par les années.
Des nuits blanches attendent la police de Norrköping et la procureure Jana Berzelius. Mais cette dernière a d’autres cauchemars que le tueur au scalpel.

Un homme qui la connaît depuis l’enfance. Un homme qui pourrait révéler à tous que Jana a été élevée et entraînée pour tuer. Cet homme est sa véritable menace. Et il vient juste de s’échapper.

 

 

Ce que j’en pense

 

C’est ma première incursion dans l’univers d’Emelie Schepp qui est particulier. J’ai choisi ce polar parce que j’aime les polars nordiques et aussi pour sa couverture alléchante, sans me rendre compte que c’était le dernier opus d’une trilogie consacrés à l’héroïne, Jana Berzelius, procureur de son état au passé trouble.

On se retrouve devant des crimes particulièrement sauvages : l’une amputée, des deux mains, la deuxième a eu la langue coupée, la troisième amputée des jambes… les trois meurtres étant bien-sûr liés, et imputables à un tueur en série tordu comme il se doit. En même temps, Danilo Pina, un criminel a réussi à s’échapper au nez et à la barbe de la police débordée, avec de moins en moins de moyens…

A côté on a un ambulancier, insomniaque, sous tranquillisants, somnifères et autres substances, qui enchaîne les gardes pouvant faire des erreurs et qui est appelé sur chaque scène de crimes, alors que ceux-ci semblent avoir été commis par une personne maîtrisant les instruments chirurgicaux.

Ce polar est intéressant, on devine qu’on est face à un criminel retors, avec des pistes multiples, des policiers, qui font ce qu’ils peuvent, alors que leur service est réorganisé, et qui ont des problèmes personnels compliquant leurs recherches…

J’ai eu du mal à cerner le personnage principal, à savoir Jana Berzelius, la procureure, qui a vécu des choses difficiles dans sa vie, dans une famille adoptive étrange, où les relations sont froides, distantes et qui a connu autrefois le criminel en cavale, et de ce fait, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Certes, je n’ai pas lu les deux tomes précédents, mais l’auteure donne suffisamment de renseignements pour qu’on s’y retrouve, pour que cela ne soit pas une gêne véritable.

Emelie Schepp décrit très bien,  par ailleurs, les conditions de travail difficiles de la police, qui doit avoir des résultats sans avoir les moyens, où celles comparables du milieu médical, problèmes que l’on retrouve dans beaucoup de pays à l’heure actuelle, alors que la délinquance et la violence sont toujours en pleine forme…

J’ai passé un bon moment, le suspense s’installe peu à peu, mais le démarrage est lent, comme souvent dans les polars nordiques, l’intrigue est intéressante, bien ficelée; je suis néanmoins  restée sur ma faim, car si j’aime les policiers un peu déjantés, perdus dans leurs problèmes personnels, j’ai besoin d’éprouver de la sympathie pour ceux qui mènent l’enquête…

Je remercie NetGalley et les éditions Harper Collins qui m’ont permis de découvrir l’auteure.

#HarperCollinsNoir #NetGalleyFrance

 

 

L’auteur:

 

Lorsqu’en 2013, Emelie Schepp franchit les portes d’une librairie pour proposer Marquée à vie, son premier roman autoédité, elle ne se doute pas du succès éblouissant qui l’attend. Un éditeur traditionnel, 29 traductions, et près d’un million de ventes plus tard, cette Suédoise, née à Motala fait désormais figure de phénomène. Elle a été élue auteur de l’année au festival de Gotland en 2016, 2017 et 2018.

 

Extraits

 

Ils étaient en route vers un nouveau pays, la Suède, avec le rêve d’une vie nouvelle, meilleure.

Elle se souvenait combien son cœur battait à l’ouverture du container. Dehors, trois hommes, des armes à la main. Ils avaient choisi sept enfants. Elle se rappelait encore comme ils l’avaient tirée par le bras, loin de sa maman et de son papa. C’était la dernière fois qu’elle les voyait.

Les hommes avaient pointé leurs armes, droit dans l’espace étroit et étouffant, et elle n’oublierait jamais le fracas des détonations. Mais le pire était sans doute le silence qui s’était installé quand les hommes avaient reculé d’un pas pour observer le résultat.

 

Plusieurs années durant, elle avait rassemblé des informations. Elle avait rempli carnet après carnet, noté et dessiné des souvenirs tirés de ses rêves et cauchemars, et de toutes ces notes avait lentement surgi une image effrayante de son enfance.

Elle avait été formée pour devenir enfant-soldat, une machine à tuer.

 

… on a créé de toutes pièces un chaos dans l’organisation – va savoir pour combien de temps – qui va forcément entraîner des problèmes d’efficacité. Le but était de rapprocher davantage les policiers des citoyens mais, si on n’arrive pas à se débarrasser de l’administration, rien ne va changer, on aura des policiers occupés à faire de la paperasse au lieu d’aller empêcher les crimes.

 

Il savait qu’il avait tort de penser en ces termes, il aurait dû se défaire de ses préjugés, mais, ces derniers temps, il y avait une escalade de violence en ville. En six semaines, pas moins de onze attaques au couteau avaient lieu, et aucun des auteurs n’avait plus de vingt-cinq ans.

 

Il avait le regard de quelqu’un sûr que tout allait se passer comme prévu. Et d’ailleurs, la réussite de sa disparition était une question d’assurance. Inutile d’avoir un faux passeport, ou un faux permis de conduire, une perruque ou un déguisement si on était incapable de parler, de se déplacer et d’agir avec assurance. Les gens voyaient ce qu’on leur faisait voir.

 

 

Lu en avril 2019

11 réflexions sur “« D’une mort lente » de Emelie Schepp

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