« Le confident » : Hélène Grémillon

 

Je vous parle aujourd’hui d’un livre qui a traîné dans mon sac cet été, après avoir traîné dans ma bibliothèque, un de ces romans qu’on achète parce qu’ils ont eu du succès, Voire des prix…

 

le confident de Hélène Grémillon

 

Quatrième de couverture   

 

Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d’abord à une erreur mais les lettres continuent d’arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend qu’elle n’est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme.

Dans ce premier roman sur fond de Seconde Guerre mondiale, Hélène Grémillon mêle de main de maître récit historique et suspense psychologique.

« Le confident » a obtenu cinq prix littéraires et été traduit en vingt-sept langues.

 

Ce que j’en pense   

 

J’ai commencé ce roman qui traînait depuis des lustres dans ma PAL, car j’avais besoin d’un livre, pas très lourd, afin de pouvoir le lire en salle d’attente…

Le procédé est intéressant, l’héroïne présumée vient de perdre sa mère et reçoit, parmi les lettres de condoléances, une grosse enveloppe contenant un texte racontant l’histoire de deux jeunes gens : Annie et Louis qui se sont connus enfants et ont tout découvert la vie ensemble. Elle aimait peindre, et un jour, une femme lui a proposé de venir peindre chez elle. Il s’agit d’Élisabeth, mariée à Paul, un couple aisé dont le drame est la stérilité. Enfin le drame d’Élisabeth !

Ainsi commence une relation glauque entre Annie et cette femme stérile et un marché s’installe : elle portera un enfant à sa place, couchant donc avec le mari, dans des conditions bien spécifiées à l’avance : la durée de l’acte sexuel optimale, le jour particulier…

Je n’ai pas aimé Élisabeth, cette femme manipulatrice, prête à tout pour avoir un enfant à tout prix. Elle organise tout de manière implacable pour que la grossesse arrive à son terme et « empocher » le bébé… il y a des héros de roman horribles qu’on adore détester tel l’abbé Faujas dans « La conquête de Plassans », mais cette femme, j’ai eu envie de l’étrangler tout au long de la lecture. C’est un nazi en jupons ! perverse à un point inimaginable!

Hélène Grémillon alterne donc les récits, entre notre époque et la deuxième guerre mondiale, et elle oppose deux histoires d’amour, celle du couple M et celle, d’un tout autre registre, qui unit Annie et Louis. Ce sont ces moments de pureté qui atténuent l’horreur et permettent au lecteur de respirer.

L’héroïne que l’auteure nous décrit pour l’époque actuelle, Camille, n’est guère sympathique, non plus… De surcroît, on devine très vite le lien entre elle et les autres protagonistes.

Ce roman se passe pendant la deuxième guerre mondiale, la partie la plus intéressante du livre en fait, car on voit le comportement des gens face aux nazis et autres eux.

Je sais bien ce que la stérilité peut déclencher comme douleur chez une femme car je l’ai vécue, mais jamais jusqu’à être monstrueuse… Il faut trouver un autre sens à sa vie, sinon on tuerait toutes les femmes enceintes que l’on croise…

Je l’ai terminé par pure curiosité, pour voir jusqu’où pouvait aller cette infâme machination, et il me reste un dégoût infini… Je ne comprends pas pourquoi ce roman a reçu autant de prix. J’ai préféré « La garçonnière » de l’auteure, moins glauque, du moins dans mes souvenirs qui sont en fait très limités…

Je vais l’oublier très vite…

 

Extraits   

 

Autour, il se passait plein de choses dont je me fichais éperdument. En Allemagne, Hitler devenait chancelier du Reich et le parti nazi, parti unique. Brecht et Einstein s’enfuyaient pendant que Dachau se construisait. Naïve prétention de l’enfance de se croire à l’abri de l’Histoire. P 21   

 

La vie, c’est dépendre des caprices de son corps. P 25   

 

Hitler inaugurait la coccinelle et rejetait la suprême clause militaire du traité de Versailles, mais comme il ne pouvait pas être partout à la fois, les jeux olympiques de Berlin couronnèrent un Noir américain. P 32   

 

Ce ne sont pas les autres qui nous infligent les pires déceptions, mais le choc entre la réalité et les emballements de notre imagination. P 35     

 

L’amour est un principe mystérieux, le désamour plus encore, on arrive à savoir pourquoi on aime, jamais vraiment pourquoi on n’aime plus.  P 44    

 

Perdre sa mère à quelques jours de le devenir est un terrible exil. P 92   

 

Cela faisait des mois que je ne prêtais plus du tout attention à celle que je disais maintenant aimer plus que mon âme. On ne peut reprocher à la vie de vous reprendre ce que vous ne regardiez plus. P 114   

 

A la différence de la foi, la superstition c’est pour ceux qui ont besoin de croire mais qui ne peuvent pas donner, comme moi, enfermée à cette époque dans un égoïsme du malheur. P 185   

 

Lu en juillet 2018

17 réflexions sur “« Le confident » : Hélène Grémillon

  1. Ah tiens, je me suis souvenue de ce roman en lisant ton billet. Souvenir de lecture : roman coup de poing assez addictif, mais je l’ai vite oublié aussi (quoique la mémoire m’est revenue grâce à toi). On en a beaucoup parlé à l’époque parce que son auteur est la compagne de Julien Clerc et que ce dernier a profité de sa notoriété pour pousser la demoiselle…

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.