« Canicule » de Jane Harper

C’est un commentaire enthousiaste de Lydia qui a éveillé ma curiosité pour ce livre:

Canicule de Jane Harper

 

 

Quatrième de couverture:

Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l’Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Sa poussière. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés.
Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l’arme contre soi-même ? C’est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d’enfance, n’a aucune raison d’en douter. S’il n’y avait pas ces quelques mots arrivés par la poste :
« Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles… »
Revenir à Kiewarra est la dernière chose dont Aaron a envie. Trop vives sont encore les blessures de son départ précipité des années auparavant. Trop dangereux le secret qu’il a gardé pendant tout ce temps. Mais Aaron a une dette, et quelqu’un a décidé que le moment est venu de la payer…
Ce que j’en pense:
J’ai beaucoup aimé ce polar que j’ai dévoré, canicule oblige: trente sept degrés chez moi, c’est quand même plus supportable que la sécheresse en Australie…
Décrivant de manière hyper réaliste le quotidien de ces fermiers accablés par la chaleur, qui voit leur bétail mourir, Jane Harper sait admirablement bien brouiller les pistes, alternant les morts actuels: Luke, sa femme et son fils avec une mort ancienne, celle d’Ellie, l’amie d’enfance d’Aaron et Luke.
S’agit-il du meurtre commis sur sa femme par Luke, sur fond de désespoir, qui finit par se suicider ensuite ou y a t-il eu un crime commis par une tierce personne? Étant donné le passé tumultueux de Luke toutes les spéculations sont permises…
J’aime bien ce style d’enquête alliant un meurtre en cours et un « cold case » et  Jane Harper excelle à entretenir le suspense, faussant les pistes, sur fond de drame des fermiers, étranglés financièrement, certains voulant maintenir les autres sous leur emprise, sur fond d’alcoolisme…
Extraits:
Falk songea à cette photo. Luke, Gretchen, lui. Et Ellie Deacon, avec ses cheveux châtain foncé et ses yeux noirs. Inséparables tous les quatre, comme on peut l’être quand on est adolescent, que l’on croit que les amis sont des âmes sœurs et que ces liens seront éternels.
C’est ça le drame avec les problèmes d’argent, c’est contagieux. Les fermiers n’ont pas de fric à dépenser dans les magasins, les commerces font faillite et, du coup, il y a encore moins de gens qui ont de l’argent à dépenser dans les magasins. Apparemment, ils sont tombés comme des dominos.
Sa propre naïveté le terrassa tel un accès de folie. Comment avait-il pu s’imaginer que l’eau fraiche coulait encore près de ces fermes quand une bonne partie de leur bétail gisait mort dans les champs? Comment avait-il pu se contenter de hocher bêtement la tête en entendant le mot sécheresse répété à l’infini, sans que jamais ne lui vienne à l’esprit l’idée que la rivière était à sec?
Certes, il avait pour habitude de tenir les gens à distance, de se faire des connaissances plutôt que des amis. Mais cela valait beaucoup mieux que de voir à nouveau l’un d’eux flotter à la surface d’une rivière, boursouflé, les membres brisés, à un jet de pierres de sa propre maison.
La mort modifie rarement les sentiments qu’on éprouve pour quelqu’un. Et quand c’est le cas, la plupart du temps, elle ne fait que les renforcer.
Lu en juillet 2017

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