Aujourd’hui, je vous propose un voyage dans le temps, à différents époques de l’Histoire, y compris la nôtre avec ce roman :
Ce que j’en pense :
Dans ce roman, on suit les aventures d’Antoine Marcas, policier, franc-maçon, à la recherche de son aïeul, Tristan, afin d’éclaircir un mystère : l’hôtel de son aïeul a été racheté par un homme d’affaire italien, très riche et pas toujours très honnête avec une clause particulière lorsque ce dernier viendrait à mourir.
Or le patriarche, Gianfranco Varnèse, périt dans le crash de son avion personnel, alors que l’Intelligence artificielle, qui lui apparaît sous la forme du Duce qu’il a autrefois adulé. Il préfère avaler une capsule de cyanure pour « finir en beauté » laissant sa progéniture, sa fille Giulia et ses deux fils assumer la suite.
Comme dans toute famille de ce type, les héritiers se détestent entre eux autant qu’ils ont détesté leur père, responsable de l’accident qui a coûté la vie à leur mère et cloué l’aîné dans un fauteuil. Le testament leur apprend qu’ils ont une énigme à résoudre pour désigner ce lui qui prendra la relève à la tête de l’empire.
D’Empire, il est question bien sûr, car les auteurs nous renvoient à 1805, Napoléon Ier, qui a mis l’Europe à feu et à sang, et piller tous les sites où il a été victorieux, désire divorcer de Joséphine, il a fait enlever le pape, veut mettre la main sur les richesses de l’Église, sous-entendu le trésor caché des Templiers, envoyés au bûcher par Philippe le Bel et Nogaret. En effet, il a besoin d’argent car il veut conquérir, l’Orient, l’Inde…
On navigue ainsi sur plusieurs périodes entre 1805 et nos jours, on retrouve des ministres de triste renommée : Fouché, Talleyrand, Cambacérès, entre autres, mais aussi Joséphine à la Malmaison, les soirées, les complots, de toutes sortes, Royalistes voulant rétablir un roi sur le trône, le rôle très influent de l’Église, et une place importante est accordée à ma Franc-Maçonnerie.
Que l’on soit à Paris soue l’Empire avec Étienne Radet ou de nos jours avec Antoine Marcas, on se retrouve en présence de deux personnes appartenant à la police, toutes deux investies de la même quête : retrouver le trésor des Templiers, objet de tant de fantasmes depuis toujours. Mais ne divulgâchons pas !
On voyage aussi géographiquement parlant : Paris, Nice, Milan Rome, visitant au passage des jardins célèbres, notamment les jardins Bomarzo que j’ai eu immédiatement l’envie d’aller faire un tour… ces jardins constituant, à eux seuls, un personnage important du roman.
C’est ma première incursion dans l’univers des auteurs, j’ai donc pris le train en marche, dans les aventures de Tristan, mais cela ne m’a pas trop gênée, juste donné envie de découvrir ses aventures précédentes, et j’ai beaucoup apprécié ce roman, même si l’Empire n’est pas ma période de prédilection, (déjà, en matière d’Empire je préfère le Second, probablement influencée par Zola) et je préfère l’Histoire plus ancienne, donc « re »flirter un peu avec les Templiers était agréable.
J’ai trouvé quelques longueurs, et contrairement à mes habitudes, cela n’a pas été une lecture addictive, j’ai dû faire des pauses pour digérer certaines informations. Il m’a été plutôt difficile de rédiger une chronique, en révélant le moins de choses possibles pour donner envie de se lancer dans l’aventure. J’aurais tellement aimé parler d’un autre personnage important : le tableau de David…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès qui m’ont permis de découvrir ce roman et ses auteurs.
#Laclefetlacroix #NetGalleyFrance !
8/10
Deux liens intéressants au sujet des jardins de Bomarzo
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardins_de_Bomarzo
https://jevisiterome.fr/jardins-bomarzo/
Extraits :
L’intelligence artificielle, mon ami… j’ai choisi le Duce, si mes renseignements sont exacts, plus jeune, tu militais pour un parti nostalgique de ce dictateur. Mais, j’aurais pu prendre n’importe quel visage. Le Pape, Poutine, Hitler, Ronaldo…
Depuis des siècles, tout l’or que l’Église engrangeait convergeait vers Rome. Lui-même (Radet octobre 1809) avait été ébloui par tant de luxe ostentatoire. Le Christ, qui avait prôné la pauvreté et le partage des richesses, s’était fait rouler par ses successeurs dont la rapacité sans pareille avait saigné à blanc l’Ancien comme le Nouveau Monde.
Après tout, la Sainte Église avait déjà fait tuer deux rois de France, Henri III et Henri IV, un empereur ne pouvait que rehausser le tableau de chasse et prouver à tous qu’on ne l’offensait pas impunément. Voilà pourquoi le ministre de la Police craignait plus que tout ce qui venait d’Italie.
Pour un homme d’Église, Fouché était le diable incarné. Le grand inquisiteur des temps modernes. Celui dont les victimes erraient par centaine, comme des âmes en peine. L’homme qui avait condamné Louis XVI, anéanti Robespierre, tué en Vendée et massacré à Lyon. Il n’y avait pas que les mains de Fouché qui étaient recouvertes de sang, toute sa vie en suintait…
Étienne ( Radet) repassa sous les arcades. Lui aussi avait combattu pour la République et pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Une liberté devenue très surveillée – Fouché y veillait – quant à l’égalité, il suffisait de faire dix pas dans Paris pour voir qu’elle n’existerait jamais. Rousseau s’était trompé, l’homme n’était pas naturellement bon, il était un tyran de naissance.
Radet, songea à ces centaines de loges maçonniques à Paris, en province, à l’armée et dans tout l’empire. La base d’une pyramide gigantesque qui convergeait vers une seule pointe : Cambacérès. Même Fouché, avec ses nuées d’espions, ne pouvait être aussi bien informé. Il suffisait d’un seul correspondant fraternel dans une loge et Cambacérès savait ce que pensait le paysan, comme le noble, le médecin du village comme le sous-préfet. Quand la France chuchotait un matin Cambacérès le savait le lendemain.
Les régimes politiques changent, mais la franc-maçonnerie, elle, s’adapte. Elle peut se draper dans les plus purs principes mais n’a qu’une seule loi : durer. Et pour cela elle est prête à tout.
Grâce à des dons en argent vous pouvez racheter à l’avance votre temps passé au purgatoire. Sixte (IV) a appelé cela les indulgences : un système tarifé où, en échange d’une somme précise, le pape, seul représentant habilité de Dieu sur terre, pouvait diminuer votre attente pour le paradis...
… Depuis 1475, ses successeurs (du pape Sixte) n’ont cessé de perfectionner le système et des centaines de millions de catholiques ont payé pour échapper à l’interminable attente. Payé de leur vivant en achetant des années ou des décennies d’indulgence, mais payé aussi après leur mort en faisant des legs innombrables à l’Église.