« Les filles qui mentent » de Eva Björg AEgisdottir

Intermède polar et voyage en Islande, on s’évade comme on peut, avec le roman dont je vous parle aujourd’hui :

Résumé de l’éditeur :

Une jeune mère désespérée se tient immobile dans une maternité, incapable de regarder son propre enfant qui vient de naître. C’est le début d’une relation étrange et brisée entre la mère et l’enfant, qui mènera à une tragédie redoutable.

Quinze ans plus tard, en effet, le corps d’une femme est retrouvé gisant dans un champ de lave… Cela fait sept mois que cette mère célibataire avait disparu, ne laissant qu’un simple mot d’excuses sur la table de la cuisine. Que s’est-il passé durant tout ce temps ? Le nouveau quotidien de sa fille Hekla, désormais choyée par sa famille d’accueil, ne cache-t-il pas une réalité plus sombre ? Au fur et à mesure que la liste des suspects s’allonge pour le meurtre, de nouvelles lumières sont jetées sur le passé de la mère,­ et sur l’enfance d’une fille qui n’a jamais été comme les autres… Elma, inspectrice de police dans la petite ville d’Akranes, est chargée d’enquêter.

Cruauté adolescente, préjugés de petite ville, mensonges d’enfants qui souffrent pour les péchés de leurs parents. Les filles qui mentent est un thriller psychologique saisissant à l’enquête policière sophistiquée, qui porte Eva Björg Ægisdottir au rang des nouveaux grands noms du roman policier contemporain.

Ce que j’en pense :

Je ne reviendrai pas sur l’intrigue : le corps d’une femme disparue quelques mois auparavant est retrouvée dans un champ de lave. Il s’agissait donc d’un assassinat. L’enquête est confiée à Elma, inspectrice et à son collègue Saever, sous la houlette du chef Hördur…

Il s’agit donc de Marianna Törstdottir et curieusement cela n’a pas l’air d’affecter outre mesure sa fille Hekla, mais les relations entre la mère et la fille n’ont jamais été au beau fixe : l’association drogue alcool et autres, l’ayant conduite à laisser plusieurs fois sa fille seule sans soin à la maison : 3 jours lorsqu’elle n’avait que 4ans et plus tard plus d’une semaine. Tout ceci s’étant terminé par un placement en famille d’accueil. Famille qui désire l’adopter et dans laquelle Hekla se sent aimée…

Le récit alterne entre passé et présent ce que j’apprécie en général, quoi que dans ce roman, il m’a fallu du temps pour identifier la narratrice, j’étais partie sur une fausse piste.

Il s’agit du deuxième opus de l’auteure, mais ce n’était pas gênant pour la lecture, dans les relations entre les policiers, leurs échanges, quelque chose m’échappaient mais cela n’a pas posé de problème, à part l’envie d’en savoir plus…

L’auteure nous emmène dans le parcours de ces femmes, les grossesses non désirées, l’instinct maternel qui ne fonctionne pas, les relations plus ou moins toxiques, la manière dont on compense l’absence de tendresse par des cadeaux ou de l’argent facile parfois…

J’ai apprécié ces mensonges qui se répètent au fil des années, entraînant des drames, l’aplomb de ces femmes qui finissent toujours par retomber sur leurs pieds et le dénouement que je n’avais pas vu venir m’a épatée. Quand à l’écriture, notamment la syntaxe, je préfère m’abstenir.

J’ai aimé retrouver l’Islande, les champs de lave, les paysages, la nature, les noms imprononçables qui font déjà rêver et la lenteur de ses polars mais, même si j’ai passé un bon moment, je ne suis pas sûre que ce livre me laisse un souvenir impérissable d’où la note mitigée (je ne vais pas me faire des amis vue sa côte de popularité sur Babelio par exemple, mais tant pis j’assume)…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions La Martinière qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LesFillesquimentent #NetGalleyFrance !

7/10

L’auteure :

Née à Akranes en 1988, Eva Björg Ægisdóttir vit à Reykjavík avec son mari et ses trois enfants. Elma, son premier roman, a été numéro 1 des ventes en Islande. Il a été récompensé du Blackbird Award, un prix créé par Yrsa Sigurðardóttir et Ragnar Jónasson pour promouvoir les nouvelles révélations du polar islandais.

Extraits :

Enfant, Elma adorait aller se promener sur la plage elle-aussi. Elle emportait un petit récipient pour accueillir les coquillages et passait des heures à observer tout ce que la mer avait à offrir. Ces sons, ces odeurs avaient toujours un effet apaisant. Comme si les problèmes du monde se tenaient à distance de l’océan.

Il (Hördur) devrait en toucher un mot à ses enfants. Leur demander d’épargner leur mère les semaines où elle avait une séance de rayons. Il lui faudrait juste prendre garde à ce que sa femme n’en entende pas parler, sinon il risquait de se faire remonter les bretelles.

Il ne savait pas quoi dire ni faire, en face d’eux. Il se sentait stupide quand il prenait une petite voix comme la plupart des gens le faisaient…

Les sage-femmes me disaient que ce serait plus facile avec le temps, et j’imagine qu’elles avaient raison. Certaines choses le sont, à présent que j’ai un emploi. On se réveille, je l’habille et je l’emmène chez sa nounou. Pendant huit heures, je ne pense à rien d’autre qu’à moi et à mon travail que j’adore.

Je n’ai pas envie de la consoler. Pas envie de la voir ni de l’entendre. A cet instant, je voudrais qu’elle soit le problème de quelqu’un d’autre. J’ai honte de penser une chose pareille, je ne le dirai jamais à voix haute, mais c’est ainsi, je n’arrive pas à aller la voir…

La culpabilité m’assaille fréquemment lorsque je la regarde, car c’est ma faute si elle est pas comme ça. Toutes ces années où je l’ai privée de la tendresse dont elle avait besoin ont dû avoir un impact. Parfois, je me demande ce que serait ma vie si je n’étais pas tombée enceinte…

Lu en avril 2022

8 réflexions sur “« Les filles qui mentent » de Eva Björg AEgisdottir

    1. c’est ma soupape de sécurité que j’appelle opération « neurones au repos » mais cela n’a pas trop fonctionné cette fois 🙂 il va falloir que je trouve un autre genre littéraire
      je ne lisais jamais de polars autrefois mais en vieillissant 🙂

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