Petit détour par la Colombie, aujourd’hui, avec ce livre :
Résumé de l’éditeur :
« Avant la dispute de mes parents, la dispute de ma mère et de ma tante, avant que Gonzalo n’arrive dans la famille, j’avais des certitudes. Les mamans avaient des enfants parce qu’elles le désiraient.«
1983, Cali. Claudia, huit ans, adore sa mère, mais cet amour n’est pas réciproque. Sa mère n’aime pas non plus son mari plus âgé et déjà chauve. Elle qui rêvait d’une vie glamour… Mais un jour, sa belle-sœur lui présente sa nouvelle conquête, et la mère de Claudia en tombe immédiatement amoureuse.
Sous les yeux de l’enfant, elle va entamer une relation cachée, vivre un amour impossible, puis sombrer. Pris de pitié, son mari lui loue une maison haut perchée dans les montagnes pour qu’elle se repose. Mais ce changement de décor pourra-t-il la sauver de son agonie ?
Un roman déchirant dont l’unique narratrice est une petite fille désarmée face à la tristesse de sa mère. Le portrait d’une famille fissurée de l’intérieur, mêlé à un décor foudroyant où les précipices sont omniprésents. Une lecture terriblement marquante.
Lauréat du prix Alfaguara 2021
Ce que j’en pense :
Cap sur Cali, en Colombie, en 1983, où nous faisons la connaissance d’un couple, plutôt mal assorti et de leur fille de huit ans Claudia.
Ils ont presque vingt ans d’écart et leur mariage relevait plus de la raison que de l’amour, en tout cas lui était bien plus amoureux qu’elle. Il est propriétaire d’un supermarché, gagne bien sa vie, alors qu’elle s’ennuie : les heures s’écoulent au rythme de la lecture des magazines people. Claudia qui, entre parenthèses, se rend bien compte qu’elle n’a que peu d’importance pour sa mère, qui lui a dit qu’elle ne voulait pas d’enfant !
Elle trouve un peu de tendresse auprès de sa tante, la sœur de son père qui décide de faire un voyage mystérieux en Europe et les informe au retour qu’elle a épousé Gonzalo, bellâtre tout en muscles, bien plus jeune qu’elle.
Il arrive ce qui devait arriver : Gonzalo et Claudia-mère deviennent amants et finissent par se faire prendre en flagrant délit. Exit Gonzalo, mais où est-il parti, Claudia parfois imagine que son père est responsable de la disparition. La mère sombre dans la dépression…
Cette famille avait tout pour me plaire : la grand-mère paternelle de Claudia est morte en couches, faisant d’emblée du bébé un criminel aux yeux du père qui va les abandonner aux grands-parents, et lorsqu’il les « récupèrent » il va se montre cruel avec le père de Claudia. On est donc dans le registre de l’abandon, et du côté de Claudia-mère, ce n’est guère plus chaleureux…
L’histoire est racontée, au jour le jour, ou presque par la petite fille, âgée de huit ans, avec une inversion des rôles, puisque c’est elle qui veille sur sa mère, essaie de capter un peu d’attention, en vain, dépression ou auto-centrisme, on ne sait plus très bien. Toujours est-il que les morts, les suicides et les abîmes de chacun vont prendre une place importante dans le récit. Le tout sur fond de Grace Kelly, Natalie Wood et d’autres personnes au destin tragique.
Encore une fois, je suis restée sur ma faim, car l’auteure a trop tutoyé la romance avec ce récit qui aurait gagné à plus de profondeur. Seule, la petite fille a réussi à me convaincre, mais les adultes sont vraiment trop défaillants et ne tirent jamais de leçon de ce qui leur arrive. Les déceptions s’enchaînent décidément. La fin est étrange et laisse un goût d’inachevé.
Je voulais découvrir l’écriture de Pilar Quintana dont on a beaucoup parlé du roman précédent « La chienne » que je lirai peut-être un jour pour ne pas avoir de regrets.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Levy qui m’ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteure.
#Nosabîmes #NetGalleyFrance !
6/10
L’auteure :
Pilar Quintana est une romancière reconnue en Colombie. La Chienne (Calmann-Lévy, 2020), son quatrième roman, est devenu un best-seller dans son pays avant d’être vendu aux meilleures maisons littéraires du monde entier. Nos abîmes a connu un succès encore plus grand et a reçu le prestigieux prix Alfaguara 2021 couronnant le meilleur roman de langue hispanique.
Extraits :
Et avec ton père, encore pire. Comme ta grand-mère est morte en couches, je crois qu’il pensait que c’était sa faute. Imagine-toi, avec son propre fils, un pauvre petit bébé qui se retrouve sans sa maman.
Et il a souri. C’était le sourire d’un orphelin. Un vrai. Pas comme ma mère qui, enfant, alors qu’elle ne l’était pas, s’était sentie abandonnée.
Les morts de mon père, ai-je commencé à me dire, vivaient dans ses silences, comme noyés dans une mer d’huile.
J’avais entendu parler du suicide et je pensais savoir ce que c’était, mais ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre. Ce n’était pas quelque chose qui arrivait contre sa volonté. Ce n’était pas un jeu ou une blague qui avait mal tourné. C’est que la personne voulait mourir pour de vrai.
Je me suis sentie toute petite, à nouveau le bébé qui regardait l’escalier de notre appartement derrière la barrière de sécurité, mais sans la barrière. Moi, avec rien de plus que mon corps, devant un vrai ravin…
C’est là que je l’ai vu dans ses yeux. L’abîme en elle, comme celui de Gloria Inès, un gouffre sans fond que rien ne pourrait remplir.
Tous mes morts, ai-je pensé. Si ceux de mon père se trouvaient dans ses silences et ceux de ma mère s’incarnaient dans les plantes de la jungle, alors, les miens étaient dans les feuilles sur le point de tomber.
Bon, ben non alors ! 😉
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déçue mais certains l’ont aimé… La romance et moi cela ne fonctionne pas et en plus ces derniers temps peu de choses fonctionnent… Il faut que je suive mon intuition dans mes choix…
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Dommage pour la déception, mais cela te fait une participation au Mois Latino ! 🙂 Je récupère ton lien..
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merci! je vais faire ma liste pour l’an prochain car cette année c’est dur de me motiver 🙂
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La chienne m’avait beaucoup déçue à cause d’une certaine froideur, de phrases très factuelles, sûrement dûes à la brièveté du récit… donc je ne suis pas très tentée 😉
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j’ai l’impression que « La chienne » ne remporte pas un franc succès alors je vais peut-être en rester là malgré ma curiosité…
il y avait des idées intéressantes dans celui-ci, le fait de laisser la narration à la petite fille notamment mais je suis restée sur ma faim…
Je connais le traumatisme de vivre avec une mère qui meurt en couches à la naissance du bébé et ce que cela entraîne (c’est le cas de mon père) la tentation du suicide… mais je n’ai pas ressenti d’émotion dans ce récit
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Si toi tu n’as pas ressenti d’émotions, vu ce vécu, je pense que peu seront touchés…
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J’ai lu La chienne et j’avoue je ne m’en souvenais plus du tout c’est le nom de l’autrice qui me revenait. J’avais trouvé que les personnages n’étaient pas approfondis d’où peut-être le manque de traces laissées en moi …. Alors celui-ci non 🙂
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c’est exactement ce qui se passe avec celui-ci aussi: on reste dans le descriptif, les clichés même parfois alors qu’il y avait beaucoup de choses à approfondir.. Et je ne parle pas de la fin 🙂
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Je n’avais pas trop voulu me confronter au sujet avec cette petite fille qui assume des responsabilités qui ne devraient pas être pour elle, mais si ça se transforme en romance , alors sans moi 😉
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romance est peut-être exagéré, en tout cas l’auteure ne cherche pas à approfondir et il n’y a pas d’émotion… Seule la fillette est attachante et s’en sort relativement bien ….
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Dommage pour les bémols.
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il y avait beaucoup de matériel pour réaliser un bon récit et on reste en surface, je l’ai terminé par solidarité avec la petite Claudia mais la mère m’a exaspérée au plus haut point 🙂
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Je comprends tout à fait qu’on reste sur sa faim avec ce roman. Mais j’ai adoré la précision de l’auteur et sa façon de raconter cette histoire. Mais c’est vrai que l’émotion n’est pas au rendez-vous.
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j’ai apprécié ses talents de conteur mais je regrette vraiment le manque de profondeur alors son sujet est excellent 🙂
si je trouve « La chienne » je tenterai peut-être pour ne pas avoir de regrets 🙂
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Dommage ! Comme toi, j’étais curieuse de découvrir l’autrice suite à son précédent roman La chienne mais là, mon envie s’est sérieusement estompée.
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j’ai passé un bon moment quand même car la petite fille est attachante, mais pas d’émotion, pas assez de profondeur dans ce récit c’est dommage car l’idée de base était intéressante
ou alors c’est moi qui devient de plus en plus exigeante 🙂
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