« La mariée était en Rose Bertin » de Frédéric Lenormand

Je vous parle aujourd’hui d’un livre choisi chez Babelio, dans le cadre de la dernière opération « Masse critique ».

Il s’agit du troisième tome de la série « Au service secret de Marie-Antoinette » :

Quatrième de couverture :

Un bijou de drôlerie, pour les amateurs de comédies policières !


La reine Marie-Antoinette reçoit la visite de son frère adoré, l’empereur Joseph II. Mais les retrouvailles sont de courte durée. Un code secret permettant d’entrer en contact avec les espions du royaume a été dérobé ! Et le voleur se serait enfui… accoutré d’une robe de mariée ! Une création de Rose Bertin, la modiste de la Reine ! À Versailles, rien ne tourne plus rond.


La grande organisatrice ! Marie-Antoinette a deux préoccupations : 1) son apparence 2) les affaires diplomatiques de la France. L’Histoire a négligé la deuxième. Pourtant la reine a plus d’un tour dans son sac !

Détective amateur n°1 ! Rose Bertin, modiste, a atteint son rêve : avoir sa propre boutique à Paris. Mais, avec ses activités parallèles d’enquêtrice et les provocations de Léonard, elle n’a pas un moment de répit !

Détective amateur n°2 ! Léonard Autier, plus connu pour ses penchants pour la boisson et le jeu que pour ses talents de coiffeur, fait parfois montre de courage. Sa hardiesse sera-t-elle à la hauteur de l’exaspérante Bertin et des volontés de la Reine ?

Ce que j’en pense :

Marie-Antoinette attend l’arrivée de son frère, Joseph II et s’organise pour le recevoir, faisant appel à sa modiste Rose Bertin ainsi qu’à son coiffeur Léonard. Leur mission : lui trouver une tenue et une coiffure « sortie de lit » : comme si elle venait de se réveiller, et n’avait pas attendu son arrivée !

Mais, le code secret permettant de décoder les notes de de Broglie, concernant les données collectées durant ses années de services aux renseignements ont disparu, le prince ayant été exilé dans sa province par Louis XVI qui ne comprend rien aux renseignements et pensent que cela n’a pas lieu d’être, ce qui n’est pas l’avis des autres puissances, notamment le Saint Empire.

Qu’a cela ne tiennent la modiste et le coiffeur sont les agents de renseignements au service de la reine. Donc, ils vont se lancer sur les pistes possibles, et les cadavres, disparitions vont se multiplier.

Officiellement Joseph est venu voir sa sœur, pour lui rappeler le devoir conjugal et la nécessité d’avoir un héritier. En fait, il va visiter les lieux de pouvoir dans Paris, comme un simple touriste (pour espionner c’est intéressant !) et surtout il veut récupérer le fameux code pour déchiffrer certains documents, issus des « caisses » de Louis XV…

Si on rajoute un peu de piment avec la famille de Rose qui débarque de province pour la marier (elle est déjà trop vieille selon sa mère !) et transforme sa boutique de froufrous en un magasin honorable que s’apparente plutôt à une arrière-boutique de pompes funèbres.

L’enquête, qui est en fait la troisième du duo Rose-Léonard, est sympathique, mais manque d’entrain, ça ronronne à tous les étages et je me suis même endormie dans la première partie de l’intrigue (un comble pour un polar !)

En fait, ce qui m’a intéressée, c’est le contexte historique : Marie-Antoinette, telle qu’elle nous est présentée, me plaît beaucoup, car elle est beaucoup moins stupide qu’on voulait nous la présenter à une certaine époque.

Par contre, le portait de Louis XVI est plutôt affligeant, préoccupé par horloges et serrures, la risée de Joseph II, lequel est assez savoureux : tenu éloigné du pouvoir par Marie-Thérèse, il ronge son frein car les femmes (ses sœurs) règnent sur leurs époux respectifs.

Le point positif : l’humour de l’auteur, sa manière de tourner en dérision l’époque, ses jeux de mots assez drôles…

Un grand merci à Babelio et aux éditions de la Martinière qui m’ont permis de découvrir, dans cette opération « masse critique mauvais genre », cette série « Au service secret de Marie-Antoinette » dont c’est le 3e opus. Je ne sais pas si je lirai les précédents, j’aime mieux quand il y a de l’action dans les enquêtes.

Ceci dit, en cette période de confinement j’ai du mal à me concentrer, mes attirances en matière de lectures sont différentes de d’habitude, donc je multiplie les thèmes, j’ai du mal à rédiger mes chroniques… J’en arrive à me demander si je ne vais pas essayer la chick-litt, ou refaire une immersion dans un polar de Thilliez, ou un polar nordique, au moins cela me tiendrait éveillée… blues du confinement ? 

7/10

L’auteur :

Frédéric Lenormand saupoudre depuis toujours ses intrigues historiques d’un humour savoureux. Récompensé par les prestigieux prix Arsène Lupin et Historia, il a également publié, dans la série Au service secret de Marie-Antoinette, L’Enquête du Barry et Pas de répit pour la reine, disponibles aux Éditions de La Martinière.

Extraits :

Son frère Joseph, le maître du Saint Empire, avait annoncé son arrivée à une heure indue, vers les neuf heures.  Pour l’accueillir, Marie-Antoinette avait souhaité que Rose et Léonard lui concoctent une tenue « sortie de lit ». Elle ne voulait pas avoir l’air d’avoir attendu, elle voulait paraître s’éveiller fraîche comme une rose…

Charles de Broglie avait trôné pendant deux décennies à la tête du système de renseignements de Louis XV, une organisation que Louis XVI, dans un sublime élan de clairvoyance, avait abandonnée le jour où il était devenu roi. Ce dernier ne comprenait rien à l’espionnage…

Un coiffeur peut se crêper le chignon avec n’importe qui, il est habitué à couper les cheveux en quatre et il peut vous faire boucler…

Il ne resta bientôt plus qu’un simple frotteur, un de ces valets chargés d’ôter la poussière des meubles. Ces gens-là n’étaient pas dangereux, ils faisaient partie du mobilier. Joseph referma la porte et retourna s’asseoir dans son fauteuil…

Si Marie-Antoinette pouvait avoir la dent dure avec n’importe quel habitant du château, elle était très aimée du petit personnel, qu’elle traitait toujours avec bonté. C’étaient les courtisans qu’elle méprisait et raillait.

Ces dames étaient horrifiées. Avec un monarque comme celui-là, plus besoin de révolutionnaires.

  1. Voulez-vous être empereur d’une république, Sire ?
  2. Pourquoi pas ? Cela pourrait s’appeler une « monarchie républicaine ».

Les dames lui répliquèrent qu’une fois en république, ses sujets n’auraient que faire d’un empereur, et que ses belles réformes s’achèveraient sur un coup de hache.

  1. C’est une question que l’avenir tranchera, dit Joseph. En tout cas, cela ne concerne pas Marie-Antoinette, ni son mari…

Il sembla à Joseph que les Français appelaient « monarchie absolue » ce qui était plutôt une anarchie absolue.

Lu en avril 2020


12 réflexions sur “« La mariée était en Rose Bertin » de Frédéric Lenormand

    1. en fait j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, mais les portraits de Marie-Antoinette, Louis XVI et Joeseph, m’ont bien plu et surtout l’humour! rien que pour cela je ne regrette pas du tout cette lecture.
      J’ai juste du mal à m’enthousisamer ces derniers temps 🙂

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  1. C’est amusant et léger et je n’ai jamais rien lu de cet auteur. Par contre la couverture ne m’attire pas du tout. Tu as donc reçu le livre attribué lors de la dernière masse critique. Moi pas ! Pour une fois que Babelio m’en attribuait un en dehors des Masses critiques exceptionnelles 🙂 🙂 D’ailleurs comme toi j’ai du mal à lire de façon suivi en ce moment. Heureusement j’ai encore plein de critiques prêtes à être publiées car j’ai beaucoup de retard dans mes présentations…alors si je lis moins, cela ne se verra pas sur mon blog. Bon courage, on a repris pour un mois encore !

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    1. en ce moment, c’est rare quand j’arrive à avoir un livre ou alors c’est qu’il ne soulève pas l’enthousiasme…
      La couverture m’a plu, et surtout la 4e de couverture que j’ai tenté de reproduire mais en moins bien…
      je ne me reconnais pas! moi qui pensais dévorer les livres, je suis en panne! je vais tenter de faire une période chick-litt pour passer le cap.
      j’ai terminé « La leçon de ténèbres » de Leonor de Recundo et je suis en panne sèche pour rédiger la critique, un comble 🙂
      je vois que c’est assez général!
      je vais boycotter les infos, que pourtant je sélectionne drastiquement! j’ai écouté le président hier soir sur la 2 et après crise de colère: les journalistes nous traduisaient ses propos! on n’est pas assez intelligent pour comprendre tout seul ce qu’il a dit!? On marche sur la tête 🙂

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  2. Tu as eu de la chance ! Je n’ai pas reçu les livres attribués depuis deux Masse Critique … J’en suis désolée, même si ton envoi ne t’a pas comblée !
    La période est difficile. Pour lire comme nous l’aimons, il faut avoir l’esprit libéré pour entrer dans une histoire… normal que nos goûts en soient modifiés… Bon courage 😉

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    1. j’ai eu de la chance, c’est vrai, car souvent il y a eu trop demandes et réponse négative!
      je n’ai pas été enthousiasmée mais ce n’est pas négatif sinon, je n’aurais pas mis cette note! c’est juste que j’ai du mal à lire en ce moment…
      J’ai beaucoup apprécié l’humour de l’auteur et les portraits de Marie-Antoinette, en particulier Joseph d’ailleurs, c’est l’intrigue que j’ai trouvée trop lente à mon goût 🙂

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    1. je note la série Voltaire! j’aime beaucoup son humour et son côté irrévérencieux: il ne fait pas de cadeau à Louis XVI
      je trouve que l’intrigue manque un peu d’énergie, mais j’ai passé un bon moment 🙂

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    1. c’est une « modiste » un peu d’avant-garde et la reine est friande de ses créations très branchée mode elle aussi!)
      une lecture plaisante en période de confinement car l’auteur a beaucoup d’humour et taille des costards à la reine, son frère et surtout Louis XVI 🙂

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