« Dette de sang » de Kevin Wignall

Petit détour par le polar avec ce livre que j’ai lu en alternance avec un essai de Lydie Salvayre dont j’ai parlé hier :

 

 

 

Quatrième de couverture

 

Assise à une terrasse de café ensoleillée d’une petite ville de Toscane, en compagnie de son petit ami, Ella Hatto profite du calme estival et de la beauté des lieux. Son plaisir sera de courte durée, et l’inconnu qui l’observe de loin le sait très bien. Entraînée brusquement dans une spirale infernale qui vient d’emporter ses parents et son frère, Ella doit tirer un trait sur ses projets et ses rêves d’une vie normale. Si elle veut survivre, il lui faudra se montrer forte et impitoyable face à cet ennemi invisible. Avec l’aide de Lucas, un tueur à gages au passé trouble, pourra-t-elle assouvir sa soif de vengeance ?

 

Ce que j’en pense

 

Ce roman démarre sur les chapeaux de roues avec l’assassinat de Ben et de ses parents, exécutés froidement… ça sent le règlement de compte à plein nez !

Au même moment, Ella la fille du couple est en vacances en Italie avec son copain Chris et sont à la terrasse d’un café lorsqu’un homme qui semblait les surveiller discrètement se lève brusquement et abat deux hommes tout aussi froidement…

Il s’agit de Lucas que le père d’Ella a engagé comme garde du corps pour la jeune fille. Qui a commandité ? C’est ce qu’Ella veut savoir et obtenir justice.

La première partie est pleine de suspense, on est captivé par l’histoire. Puis, l’histoire dérive un peu : on voit Chris prendre le large, avec une certaine lâcheté mais qui pourrait le blâmer, affronter une telle situation à un âge où l’on a envie de profiter de la vie. Ella va vivre chez son oncle et glisse dans la dépression, la sidération plutôt mais comment réagir quand on vient de perdre sa famille, d’échapper à la mort en se rendant compte qu’il y avait pas mal de secrets louches dans cette famille.

Peu à peu, Ella va dériver, obnubilée par sa vengeance, reprendre contact avec Lucas, chercher à comprendre et s’enfoncer dans la spirale de la violence.

Lucas est un personnage intéressant : tueur à gage, il a beaucoup de sang sur les mains, mais depuis quelques années aspire à changer de vie, car il comprend qu’il est passé à côté de l’essentiel, son histoire d’amour a volé en éclats et sa compagne l’a tenu à l’écart de sa fille. Ce travail de garde du corps est le dernier avant de tenter de les retrouver.

Kevin Wignall nous propose ici un duo haut en couleurs, une relation forte qui s’installe entre Ella et Lucas, une intrigue pleine de surprises.

Ce polar oblige le lecteur à se demander ce qu’il ferait s’il était confronté au même drame, doutant de tout le monde. Résilience ou basculement dans le règlement de compte ? Comment une jeune fille apparemment équilibrée peut-elle basculer ainsi?

Ce polar est inégal, alternant le suspense et le ronron des cheminements des héros, mais c’est une lecture intéressante malgré les stéréotypes.

J’ai un faible pour le tueur à gages, féru de lecture qui tombe sous le charme des romans de Jane Austen : « Orgueil et préjugés » dans une main, le flingue dans l’autre alors qu’il veut se « ranger des affaires » …

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Amazon Publishing France qui m’ont permis de découvrir cet auteur.

#DetteDeSang #NetGalleyFrance

 

 

L’auteur

 

Kevin Wignall est un écrivain anglais né à Bruxelles en 1967. Fils de militaire, il a passé de nombreuses années dans différents pays d’Europe, avant d’étudier la politique et les relations internationales à l’université de Lancaster. Il devient écrivain à plein temps après la publication de son premier livre, People Die (2001).

Parmi ses autres romans, on citera « L’Homme sans passé » paru aux éditions AmazonCrossing en 2017, ou encore son dernier roman, encore inédit en français, To Die in Vienna (2018). « Dette de sang » a été porté à l’écran par Jonathan Mostow. Il est sorti dans les salles en 2017.

 

 

Extraits

 

Elle regarda l’arme… Elle avait la désagréable impression que, posée sur cette table de chevet, se trouvait une réalité dont on l’avait protégée, une réalité dont son père l’avait volontairement tenue à l’écart, afin qu’elle ne déteigne pas sur son enfance ou son adolescence.

 

Elle n’avait nulle part o aller, rien vers quoi revenir, une vérité qui aurait pu susciter chez elle un nouveau bouleversement intérieur, mais la douleur éprouvée était comme émoussée maintenant, amenuisée par l’épuisement émotionnel qui l’avait gagnée à travers chaque terminaison nerveuse de son corps…

 

Sa fille pouvait être une de ses personnes. Elle pouvait passer à côté de lui, le frôler dans une gare ou un aéroport, sans qu’il n’en sache rien, sans que ni l’un ni l’autre ne sache jamais que leurs chemins venaient de se croiser, pour se perdre aussi vite de nouveau.

 

Tout le monde voulait qu’elle soit heureuse ; c’était leur grand mensonge, prétendre que le but en toutes circonstances, c’était le bonheur. Avale ces pilules, sois heureuse, oublie que le ciel a disparu du monde cet été. Mais, elle se sentait comme un pays en guerre ; on avait envahi son territoire, massacré ses citoyens et elle luttait pour sa survie. Comment expliquer cela à Chris ?

 

Il la vit accuser le coup, mais elle était dangereuse maintenant, et imprévisible. On pouvait le lire dans son regard ; la douleur du deuil avait cédé la place à une détermination aveugle. Ce basculement, il l’avait vu s’opérer trop souvent au cours de sa carrière, et il ne voulait pas être là pour voir le résultat chez elle. Il devait partir maintenant, pendant qu’il avait encore des raisons de le faire…

 

Lu en juin 2019

7 réflexions sur “« Dette de sang » de Kevin Wignall

  1. Ping : #PartageTaVeille | 13/06/2019 – Les miscellanées d'Usva

  2. Un bon polar même inégal cela devient une bonne lecture de vacances. Tu sais que je note tous les auteurs que je ne connais pas que tu présentes, donc un jour si je le croise je l’emprunterai. En ce moment je lis moins, je balade avant que ce soit interdit en Provence dans les massifs, le jardin même petit m’occupe pas mal et comme les jours grandissent, les soirées sur la terrasse s’éternisent. J’ai de la chance ! Bon weekend

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    1. il est rude mais cela change un peu les idées!!! et j’avais besoin d’une pause neurones.
      on ne profite pas trop du jardin en ce moment car la météo est capricieuse, idem pour les balades…
      Grosse asthénie, alors je m’autorise à buller un peu 🙂

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    1. j’ai fait pas mal de découverte ces derniers temps…
      C’est un des avantages de la retraite le temps… même si en ce moment je ralentis un peu j’ai tellement biberonné à la lecture pendant la convalescence que je suis moins motivée:-)

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