« Une bonne action » de David Baldacci

Aujourd’hui, je vous emmène aux USA, fin des années quarante, avec ce polar qui explore les débuts de l’histoire d’Aloysius Archer que j’ai découvert, via le T2 « Le parieur » il y a quelques mois :

Aloysius Archer vient de sortir d’une incarcération pour un délit qu’il n’a pas commis mais les circonstances étant contre lui… il est en « libération conditionnelle », et pour cela on l’envoie dans la petite ville de Poca City, où au terme d’un voyage en car de sept heures, l’attend son agent de probation Ernestine Crabtree. Elle lui conseille de trouver un travail, pour mieux se réinsérer. Archer loge à l’hôtel avec interdiction de consommer de l’alcool, ou de porter une quelconque arme.

Lors de sa première soirée de liberté il fait la connaissance dans un bar d’un homme d’affaires, Hank Pittleman, accompagné d’une jeune femme Jackie. Celui-ci le charge de récupérer une dette, moyennant cent dollars, auprès d’un autre personnage étrange de la ville Lucas Turtle qui n’est autre que le père de Jackie. La dette revêt la forme d’une Cadillac…

Mais, Turtle n’est pas disposé à rendre la belle automobile sans contrepartie, cette dernière étant le retour de Jackie à son domicile. Mais, Hank est retrouvé, assassiné dans sa chambre, à deux pas de celle d’Archer sur lequel vont se porter tous les soupçons bien sûr. Mais, un policier, Irwin Shaw doute de sa culpabilité.

En effet, tout comme Archer, ce dernier est un vétéran de la seconde guerre mondiale, où ils se sont illustrés tous les deux, chacun dans leur domaine.

David Baldacci, nous fait découvrir les bas-fonds de la petite ville, les profits amassés de façon plus ou moins légale, sur fond de jeux (Las Vegas n’est pas loin), extorsion, détournements, chantages, malversations en tous genres. A travers l’histoire d’Archer, on découvre au passage les difficultés de réinsertion après un passage en prison, le comportement pas toujours professionnel des policiers locaux : Archer est forcément coupable d’emblée….

Une personne est intéressante dans ce roman : Ernestine, une femme chargée de la probation est forcément regardée d’un mauvais œil, tant par les policiers que par les anciens détenus, avec des remarques désobligeantes, des lettres de menaces. L’auteur nous parle aussi de son histoire personnelle : son père policier a été condamné à mort pour avoir tué trois hommes et au fur et en tournant les pages, on en apprend davantage sur elle : son histoire familiale, personnelle son amour pour la littérature, notamment Virginia Woolf dont « Une chambre à soi » l’accompagne dans son quotidien et l’inspire.

Le couple Archer – Irving Shaw est intéressant à suivre aussi, Archer comme loser magnifique, sensible aux charmes de femmes, ce qui ne lui réussit pas trop, Shaw le bon policier, adepte de la corroboration pour établir les preuves…

L’auteur nous livre également un portrait de ces années de l’immédiat après-guerre, les héros qui reviennent souvent cabossés, le statu des femmes dont le rôle se limite à tenir la maison, s’occuper des enfants, et servir le mari.

J’ai découvert Archer avec le deuxième tome « Le Parieur » qui m’a beaucoup plu, alors la lecture de celui-ci s’imposait… je mettrai un petit bémol : la lenteur du démarrage, je commençais à croire qu’il ne passerait rien jusqu’à la découverte du corps de Hank, et ensuite, la manière dont Archer était accablé m’énervait un peu. Mais, l’enquête s’avère ensuite pleine de rebondissements et je me suis laissée entraîner avec plaisir. https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/04/23/le-parieur-de-david-baldacci/

J’ai découvert David Baldacci très récemment, souvent par le deuxième opus d’une série, comme ce fut aussi le cas avec « Une minute avant minuit » et son univers me plaît. Je me suis aperçue, au passage, qu’on lui devait également « Les pleins pouvoirs » superbement adapté au cinéma par le maître Clint Eastwood

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Tallent qui m’ont permis de retrouver Archer, le héros de ce roman et de découvrir un peu plus l’univers de son auteur.

#Unebonneaction #NetGalleyFrance !

8/10

C’était une belle journée pour sortir de prison. Alors qu’il respirait l’air du dehors pour la première fois depuis bien longtemps, Aloysius Archer fut accueilli par le souffle mécanique et l’odeur graisseuse des portes de l’autocar qui s’ouvraient. Il portait un costume droit marron à revers en pointe de la marque Victory, usé jusqu’à la corde, qu’il avait acheté sur le catalogue Sears et Roebuck avant de partir à la guerre…

Son visage était aussi flasque que le reste de son corps, en plus d’être cramé et plissé de rides, ce qu’une femme aurait pu, ou non, trouver attirant. Le principal aphrodisiaque auprès des femmes, voire le seul, que ce genre d’homme possédait était bien l’épaisseur de son portefeuille et la solidité de son compte en banque, et non celle de ses pectoraux…

Après la Première Guerre Mondiale, les soldats de retour du front souffraient de ce qu’on appelait l’obusite. Ils étaient en état de choc. Le cerveau humain n’est pas adapté à la guerre. Elle te change. Tu n’étais pas un tueur avant d’aller à la guerre, si ?

Le désir qu’il avait éprouvé pour elle (Ernestine) s’éteignait, non pas parce qu’il ne la trouvait pas attirante, au contraire. Archer n’était en réalité pas certain de mériter quelqu’un d’aussi intelligent. Car elle l’était assurément. Elle l’intriguait, éteignant ainsi quelque peu son attirance physique.

4 réflexions sur “« Une bonne action » de David Baldacci

  1. J’avais lu il y a quelques années (en 2010 exactement) un bouquin de Baldacci qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. C’était « Des cadavres trop bavards ». Il faudrait que je retente, depuis, il a dû s’améliorer.

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