« La Saignée » de Cédric Sire

Je vous parle aujourd’hui d’un livre palpitant, le premier d’un auteur dont j’ai beaucoup entendu parler sur les blogs ou sur Babelio, qui tombe entre mes mains :

Résumé de l’éditeur :

Une plongée dans un monde où chacun doit affronter ses démons.  « Est-ce que tu aimes ? » clame le site sous la photo d’un cadavre mutilé.

Sur le Dark Web, il existe des espaces interdits au commun des mortels où les voyeurs de la pire espèce assouvissent leurs pulsions. 

 
Estel Rochand a été écartée de la police à la suite d’une terrible bavure qui a causé la mort d’une innocente. Sa vie est en miettes, son couple à la dérive. Désormais garde du corps de seconde zone, cette ancienne championne de boxe se fraie un chemin dans l’existence comme elle l’a toujours fait : à coups de poing. Prise dans un engrenage infernal, Estel a de plus en plus de mal à contrôler ses accès de violence.

Quentin Falconnier, policier spécialisé en cybercriminalité, enquête sur un site du Dark Web, qui propose des vidéos de torture et de mise à mort en direct. Qui peut bien se cacher derrière cette « red room » appelée La Saignée, diffusant des meurtres à la perversité absolue ? Le jeune homme se lance corps et âme dans cette nouvelle croisade : découvrir l’identité du coupable derrière le masque du bourreau, et l’arrêter. Coûte que coûte.

Un terrible compte à rebours a commencé.

Ce que j’en pense :

Alors qu’il enquête sur un trafiquant d’armes à Marseille, Quentin Falconnier, spécialisé en cybercriminalité, tombe en explorant l’ordinateur de ce dernier, sur un site qui propose des vidéos de mises à mort d’une violence inouïe dans une pièce tout de rouge recouverte : la red room alias « La saignée ». Mais, le détenu décède de mort violente à la prison, alors que Quentin voulait explorer le site dont il a été mystérieusement « éjecté » car identifié comme flic.

Pendant ce temps, à Paris, Estel Rochand, qui avait été suspendue à la suite d’une « bavure policière » s’est reconvertie dans la garde rapprochée de personnes peu recommandables intéressées uniquement par ses dons de championne de boxe.

Démissionnant de son premier job, elle se trouve embauchée par un écrivain douteux Dardeau qui écrit des romans malsains, vaguement inspirés de Cinquante nuances de Grey et va tomber dans un piège redoutable.

Une autre affaire de photographie de torture dans la région parisienne arrive dans le bureau de la police et Quentin va être autorisé à se rendre sur place…

Avec ce roman, on assiste à « bienvenue dans le Dark Web » et ses dérives, notamment ce dont sont capables « les petits génies de l’informatique » quand ils veulent explorer les univers obscurs, les dérives… Jusqu’où peuvent aller aussi les cyber-criminalistes pour entrer dans l’univers des gens pour les traquer : bonjour la transparence, la protection des données… Cela ne rassure absolument pas le lecteur. Mon antivirus et mon VPN sont-ils au top ?

Ce thriller est très intéressant et le suspense, savamment entretenu, fait que, une fois commencé et la première vidéo digérée, on le lit de manière addictive. Les personnages, même les plus odieux, le sont tellement justement qu’on s’accroche pour voir jusqu’où peut aller l’horreur. J’ai dévoré ces 550 pages !

L’écrivain pervers narcissique, manipulateur de haut vol, est très bien étudié. On le voit se dévoiler, peu à peu, tout en se disant qu’on aimerait se tromper. La manière dont il réussit à convaincre ses fans, littéralement sous le charme qui ne pensent qu’à entrer dans son lit et à l’inverse son attitude méprisante vis-à-vis des féministes sont conformes à tout bon manuel de psychiatrie.

Mais, vous l’aurez compris, il y a un mais : la violence. Entre les scènes de coups échangés par les protagonistes, les vidéos d’horreur, c’est souvent à la limite du supportable ; Mais chose étrange, elles ne hantent pas la mémoire et quand le livre est refermé, on ne retient que l’intrigue très solide et palpitante, ce qui fait donc seulement un petit bémol. Il fallait bien que je râle un peu !

C’est ma première incursion dans l’univers de Cédric Sire et si j’ai apprécié le côté haletant de l’intrigue, où l’on en arrive à soupçonner tout le monde, où certains gentils s’avèrent être toxiques. Cette lecture m’a souvent fait penser à un auteur que j’aime bien : Franck Thilliez, car leurs univers se ressemblent.

Un grand merci à NetGalley ainsi qu’aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont je tenterai très probablement le best-seller Vindicta, quand ma PAL sera un peu plus légère…

#LaSaignée #NetGalleyFrance

8/10

L’auteur :

Cédric Sire, lauréat du prix Masterton et du prestigieux prix Polar du Festival de Cognac, fait partie du cercle fermé des maîtres du thriller et se révèle l’une des nouvelles voix du polar français. Ses romans aux frontières du suspense et du frisson sont traduits en plusieurs langues et remportent un grand succès critique et public, comme en témoigne le formidable accueil réservé à son précédent thriller, Vindicta (2019).


Avec La Saignée, il confirme son style addictif, violent et redoutablement efficace, plébiscité par les lecteurs.

Extraits :

La loi de la nature s’appliquait à la jungle urbaine de la même manière qu’au sein de la forêt sauvage. Les charognards restaient entre charognards. Et les délinquants restaient entre délinquants. Ils vivaient entre eux. En meute.

Dardeau était un auteur à succès. Beau gosse, habitué des plateaux télé. Et aussi des scandales qui faisaient le buzz.

L’histoire qu’Estel avait lue surfait sans honte sur la popularité de Cinquante nuances de Grey. En y repensant, elle ne savait pas ce qu’elle y avait trouvé de pire : le style affreux, ou l’intrigue malsaine au possible. Tout ce qui se vendait le mieux apparemment…

Pour le reste de son groupe, prendre des initiatives était au mieux perçu comme une bizarrerie, un embarras le plus souvent. Il fallait toujours attendre que la hiérarchie leur ordonne de lancer les procédures. Toujours rester à sa place. Tout particulièrement elle. Personne n’osait le lui dire en face, mais le fait qu’elle soit une femme faisait d’elle une hystérique aux yeux de ses supérieurs, et ce en dépit de toutes les affaires résolues grâce à elle.

Vous savez, les tragédies, ce sont comme des dominos. Quand elles commencent à tomber elles s’enchaînent. Il y a une logique que nous ne voyons pas tout de suite, mais tout est lié. Chaque acte que nous faisons renverse une nouvelle pièce…

Lu en octobre 2021

16 réflexions sur “« La Saignée » de Cédric Sire

    1. au début, je me suis demandée si j’allais continuer mais l’auteur a une manière bien à lui de capter l’attention et de rendre la lecture vraiment addictive.
      Honnêtement, ce qui va me « traumatiser » le plus c’est le dark web, ce que les gens vont y chercher et comment les cyber-criminologues peuvent avoir accès à nos ordinateurs alors qu’on pense s’être protégés, alors même qu’on n’a rien à cacher 🙂 un comble!!!
      si tu aime Thilliez,il devrait te plaire 🙂

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    1. j’ai oublié rapidement ces scènes en fait, seule l’intrigue est restée dans ma mémoire…
      J’ai envie de lire « Vindicta » mais dans quelques temps… J’ai encore quelques polars plus soft à lire(j’alterne avec les romans forts) pour souffler un peu 🙂

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