« Un mariage en été » de Beatriz Williams

Comme je l’avais prévu, j’ai du mal à rédiger ma chronique sur le dernier livre de Metin Arditi : « L’homme qui peignait les âmes » (j’ai tellement de notes, de citations qu’il faut épurer !).  Je vais donc vous parler aujourd’hui d’un livre qui ne me posera pas de problèmes au niveau de la réflexion avec :

Résumé de l’éditeur :

Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre se joue une passionnante histoire d’amour, de trahison, de quête de pouvoir et de rédemption.

Miranda Schuyler n’est qu’une adolescente lorsqu’elle découvre Winthrop Island, durant l’été 1951, à l’occasion du mariage de sa mère et du richissime Hugh Fisher. Plongée dans une vie légère et glamour faite de pool parties et de sorties au Country Club, Miranda est également fascinée par la communauté de pêcheurs portugais installée sur l’île depuis des générations, et notamment par Joseph Vargas, le fils du gardien du phare.

Mais les rapprochements entre les deux clans sont mal vus. Et alors que Miranda tisse des liens de plus en plus forts avec Joseph, un drame éclate qui va bouleverser le destin de chacun…

Dix-huit ans plus tard, c’est une Miranda accablée qui revient à Winthrop. Mais loin de lui apporter la paix qu’elle espérait, son retour va raviver des plaies laissées béantes. Quels lourds secrets planent sur cette île coupée du monde ? Miranda parviendra-t-elle à briser l’omerta ?

Ce que j’en pense :

Miranda Shuyler débarque pour la première fois sur Winthrop Island en juin 1951 pour assister au mariage de sa mère avec « le richissime » Hugh Fisher. Elle est accueillie par Isobel.

Il s’agit du deuxième mariage de sa mère, dont le premier mari, le père donc de Miranda, est mort sur le front, pendant la guerre, et c’est la même chose pour Hugh qui a divorcé d’Abigail, la mère d’Isobel. Mariage en grande pompe, départ pour le voyage de noces sur un yacht bien-sûr.

Mais, un drame va se produire et Miranda va quitter l’île pour n’y revenir que dix-huit ans plus tard. On a hâte de connaître le pourquoi du comment…

De sa fenêtre, Miranda aperçoit un pécheur en train de se noyer, et un jeune homme se porter à son secours. Il s’agit de Joseph Vargas. Les autres personnages, ne sont que des satellites pour corser un peu l’histoire, il faut bien qu’il y ait grands mariages, adultères, troussage de jupons sur les domestiques sinon …

Le découpage est intéressant, l’auteure raconte l’histoire sur les trois mois d’été, juin, juillet et août et pendant trois années essentielles :1930, 1951 et 1969 ; chaque partie consacrée à Bianca et Miranda autour desquelles tournent les autres personnages.

C’était une idée intéressante, du moins en théorie, car le statut des femmes a certes évolué entre les années trente et l’année où l’homme a marché sur la lune.

Hélas, on est dans les stéréotypes : les nantis d’un côté, qui viennent sur l’île uniquement l’été, qui ne font rien de leurs journées, à part picoler, et les insulaires, en général pauvres, qui vivent de la pèche. Bien-sûr, les rejetons mâles des premiers troussent les filles des seconds, mais ne se marient qu’entre gens de bonne famille…

J’ai trouvé dès le premier tiers du roman quel était le secret (les secrets ?) liant Bianca, Miranda, Isobel (insupportable cette femme, je dirai même plus horripilante) et le beau Joseph. Je suis allée au bout, uniquement pour savoir si j’avais raison, en comptant les pages qui restaient.

J’ai choisi ce roman, car j’avais besoin, encore un peu, de lectures faciles mais là, c’est le summum, on a même droit au milieu des stars, starlettes de cinéma avec des comportements à la Weinstein, et imaginer ces bourgeois oisifs tenter de regarder l’alunissage (qu’ils s’obstinent à qualifier atterrissage !) à la télévision, coupes de champagne à la main, c’est drôle mais affligeant. Ils avalent le champagne, comme le commun des mortels boit de l’eau, à n’importe quelle heure de la journée, et vomissent tout aussi allègrement.

Ils sont désabusés car leurs parents ont été des héros ou ont construit un empire et qu’il ne leur reste rien pour faire quelque chose de leur vie…

Heureusement, il y a quelques bouffées d’air pur dans ce roman, des citations de Shakespeare, notamment « La tempête » … sinon, je ne parlerai pas de l’écriture les extraits que je vous propose ci-dessous sont éloquents. On va dire que c’est une erreur de casting et passer illico presto à la lecture suivante!

En fait, la rédaction de cette critique est assez jouissive, j’ai retrouvé ma tendance à l’ironie et à la dérision (et aussi l’autodérision !). Les quelques neurones qui avaient survécu aux confinements covidiens ont dû se reconnecter et je pense même que d’autres se sont réveillés, car je retrouve mes centres d’intérêt habituels. OUF !  

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteure.

#BeatrizWilliams #NetGalleyFrance

5/10

L’auteure :

Beatriz Williams est née en 1972 à Washington. Après une carrière dans le conseil financier, elle s’est tournée vers l’écriture de romans historiques, publiés sous le nom de Juliana Gray. Après L’Été du cyclone vient la série des sœurs Schuyler : La Vie secrète de Violet Grant, Les Lumières de Cape Cod et Une maison sur l’océan et Un mariage en été, son cinquième roman publié aux éditions Belfond.

Extraits :

Ah, les parfums de l’enfance ! Même quand cette enfance a été courte et amère et s’est terminée en catastrophe, un horrible désastre, on se rappelle encore de ces petits bonheurs avec une langueur douloureuse.

Plus âgé que moi. Peut-être pas tant que ça, mais quand même. Pas un garçon, mais un adulte, un homme qui travaillait pour gagner sa croûte, alors que je n’étais encore qu’une enfant, je venais juste de finir ma scolarité. Dix-huit ans au mois de février. Dix-huit ans, mais huit ans dans ma tête, aussi naïve et inexpérimentée qu’un chaton.

A l’époque, maman était quelqu’un d’enfantin, et je le dis comme un compliment. Bien sûr, elle était intelligente, mais elle avait cette innocence si particulière, comme un petit agneau, et, avec la mort de mon père, cette innocence était probablement trahie pour la première fois.

C’est tellement chouette d’avoir de l’argent. Je ne sais pas comment je ferais sans. Je serais obligée de travailler ou un truc comme ça, sûrement a-t-elle dit en bâillant. Sauf que je suis comme papa, je ne sais rien faire, à part faire de la figuration et la conversation.

Ça semble peut-être ennuyeux à mourir pour vous et moi, je sais, mais au moins il faisait quelque chose, non ? Il gagnait sa vie au lieu de dépenser la fortune familiale en restant oisif.

Nous avons échangé les politesses d’usage. Livy et sa mère étaient très gentilles, très jolies, comme deux belles boules de glace vanille ; la jeune fille portait une robe semblable à une meringue au citron. Je me souviens avoir pensé qu’elles semblaient totalement inoffensives, dénuées de crocs et de serres.

Épouser les fils de bonne famille qu’on n’aime pas vraiment, avoir des enfants que l’on ne veut pas vraiment. Je te le dis, je ne le supporte plus. Je vais exploser…

Quand tu as tout raconté, Miranda, quand tu as parlé à la presse, ça, c’était le véritable crime. Tu sais, assassiner quelqu’un c’est une chose mais en parler aux journalistes ?

Lu en juillet 2021

18 réflexions sur “« Un mariage en été » de Beatriz Williams

    1. il ne vaut pas le coup de créer un engorgement dans nos PAL qui sont déjà saturées (du moins la mienne!)
      le sommeil va mieux avec le bracelet, et peu à peu la fatigue diminue (lentement mais le tout c’est que le processus soit inversé) j’ai plein d’envies dans la tête mais le corps n’arrive pas àsuivre 🙂
      belle journée 🙂

      Aimé par 1 personne

    1. pour le sommeil l’amélioration continue donc c’est génial… La fatigue diminue un peu, côté douleurs petite amélioration je vais tester en diminuant le tramadol (très très progressivement sinon rebond et après le cycle pourrait se remettre en marche (mauvaise marche!)
      j’ai quelques lectures en cours qui me plaisent beaucoup 🙂

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    1. il fut un temps où je me serais culpabilisée mais là j’assume totalement …
      ce roman a trouvé son public sur Babelio par exemple!) mais l’alcoolisme mondain et le désœuvrement comme ici c’est rédhibitoire pour moi 🙂 pour me changer les idées je préfère un bon polar, je le sais en plus mais parfois…

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    1. J’ai nettement préféré « Un été à Nantucket » il y a une vraie histoire et des évènements autour…
      le résumé était alléchant mais il contient presque tout… Après elle brode 🙂
      Ici rien ce milieu me laisse une fois de plus perplexe 🙂

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