Petit détour par le thriller, aujourd’hui, et une auteure que j’aime beaucoup, pour tenter de me réconcilier avec mon blog avec ce roman :

Résumé de l’éditeur :
Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation en écumant bars et boîtes de nuit. Au cours d’une soirée, elle suit une ombre mystérieuse jusqu’à sa voiture…
Quand elle se réveille dans une maison abandonnée, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière.
L’enquête confiée à la Crim’ n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.
Qui est cet homme en noir, qui hante les souvenirs confus d’une des captives ? Pourra-t-on exhumer de sa mémoire les fragments qui mèneront au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales, et un épilogue aussi glaçant que retors !
Ce que j’en pense :
Deux jeunes femmes sont enlevées et séquestrées dans une maison abandonnée, attachées, nourries le strict minimum. Delphine est étudiante, née dans une famille bourgeoise dont elle s’est échappée très vite, ne supportant plus son éducation rigide, lorsqu’elle rencontre Maëlis sur les bancs de la fac mais leur relation prend fin brutalement. Pourquoi les a-t-on enlevées que cherche le ravisseur ?
Maëlis seule réussit à s’échapper, mais sous l’influence des mauvais traitements elle est victime d’une amnésie post-traumatique. L’enquête s’avère compliquée faisant appel à différents « spécialistes » : profiler, psycho-traumatologue, entre autres, sans oublier un médecin légiste génial, sous la houlette du capitaine Mandier.
On découvre, au fil des pages, la vie et les fragilités de chacun des protagonistes, ce qui les rend attachants et proches de nous (la stérilité du couple Mandier, et la réflexion sur les spermatozoïdes fainéants ne peuvent que nous toucher.
Ce roman est une surprise qui m’a un peu déstabilisée au départ, de la part d’une auteure que j’aime beaucoup car on sort de la traditionnelle enquête pour aborder essentiellement l’aspect psychologique, décrivant avec précision les caractéristiques du travail de chacun avec moults détails, qui peuvent désarçonner au départ, mais très vite, on se laisse porter par l’enquête, la plume de l’auteure, à tel point qu’on ne sait plus qui manipule l’autre, le lecteur compris.
On pense avoir trouvé le coupable mais, Chrystel Duchamp sait tellement bien nous entraîner dans des recoins insoupçonnés que le dénouement éblouissant montre à quel point elle est capable de nous manipuler et jusqu’où elle peut aller et nous surprendre.
Une scène qui m’a beaucoup plu : Gabriel devant sa table d’autopsie chantant à tue-tête « Ra-ra, Rasputin, lover of the Russian Queen » tout en maniant son scalpel presque avec volupté…
Lecture addictive donc, en ce qui me concerne, une addiction sans conséquence par rapport à certaines tristement d’actualité.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions L’Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure que j’aime décidément beaucoup : « Une autrice qui compte dans le polar ! », comme le dit si bien Gérard Collard
#Lîledessouvenirs #NetGalleyFrance !
8,5/10
Cofondatrice du collectif les Louves du Polar, Chrystel Duchamp est l’autrice, aux éditions de l’Archipel, de « L’Art du meurtre » (2020), « Un excellent polar addictif et original » (Le Parisien), « Le Sang des Belasko » (2021), un huis clos familial oppressant, et « Délivre-nous du mal » (2022), un suspense sombre et engagé.
Extraits :
Elle (Delphine) avait grandi dans le luxe matériel, mais dans une pauvreté affective et sociale extrême. Ma messe du dimanche constituait l’unique sortie hebdomadaire, l’occasion d’enfiler une robe bleu marine à col blanc et des souliers vernis qu’elle détestait.
Quand le catholicisme utilisait la métaphore de la poussière pour illustrer notre issue, il s’interdisait de préciser qu’elle était précédée d’une étape moins glorieuse : la décomposition de la chair, son odeur, sa couleur et son armée d’asticots…
L’être humain, influencé malgré lui par divers facteurs, fournissait des données à exploiter avec prudence. Les indices matériels, à l’inverse, quand ils étaient détectés et correctement analysés, constituaient des sources d’information objectives et fiables.
Romain préférait la métaphore de la « boule de neige ». D’abord petite, abritant en son centre la victime, elle prenait naissance au sommet d’une montagne avant de s’élancer le long d’un versant enneigé. Au cours de sa descente, elle grossissait, collectant preuves, témoignages et prélèvements jusqu’à former une énorme boule blanche. Quand l’enquête se concluait par une réussite ; l’amas de neige arrivait intact en bas de la montagne. Quand l’enquête se soldait par un échec, la boule explosait et l’avalanche détruisait tout sur son passage…
Pour les policiers, un cadavre était une victime à qui il fallait rendre justice ; pour les légistes, c’était une caverne d’Ali Baba de laquelle un maximum de trésors devaient être exhumés.
Le cerveau de l’être humain – quand il est malmené – partage dans un élan de générosité sa douleur avec les muscles, les organes et le système nerveux. Soldats de retour du front, victimes d’agression physique ou sexuelle, individus pris au piège de catastrophes naturelles, les TSPT touchaient toutes les strates de la société sans distinction. Les durs comme les faibles…
Fasciné par l’ascension des imposteurs, Erwann avait lu articles et essais les concernant. Il voulait comprendre comment un individu lambda, sans bagages scientifiques ni légitimité à s’exprimer sur un sujet, pouvait rassembler une foule de fidèles. Les réseaux sociaux étaient, en majeure partie, responsables de la popularité de ces savants de pacotille, qui disposaient d’un moyen de communication puissant, leur assurant de toucher des milliers – voire des millions – de personnes.
Je ne lis pas encore ta chronique car c’est le prochain livre que je dois lire.
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il est différent des précédents mais tout aussi passionnant et addictif 🙂
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C’est mon tout premier !
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Je ne connais pas cet auteur .
Merci Eve et bonne réconciliation avec ton blog😉
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j’ai commencé avec « L’art du meurtre » qui m’a vraiment plu, depuis je lis tout 🙂
c’est un peu dur en ce moment, je lis mais je n’arrive plus à faire mes chroniques au fur et à mesure 🙂
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Je ne la connais que de nom et donc il me reste à la lire. Je m’inquiétais en effet de voir que tu n’avais pas publié ces derniers jours. Tu nous manques tu vois…
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je la suis depuis le début et j’aime beaucoup ce qu’elle fait, elle se renouvelle tout le temps …
J’ai du mal, motivation en berne je lis toujours autant mais j’accumule le retard dans mes chroniques 🙂
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J’ai beaucoup aimé celui-ci, et j’adore l’autrice depuis sa première parution. Mon billet bientôt.
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c’est pareil pour moi, j’ai beaucoup aimé son premier livre et depuis je la suis fidèlement et elle se renouvelle chaque fois 🙂
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Je ne connais pas l’autrice (ma BM non plus hélas!) mais c’est très très tentant !! Un excellent polar est toujours bon à prendre.
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c’est dommage car elle a un univers bien à elle et elle sait se renouveler 🙂
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J’avais bien aimé L’art du meurtre, il faudrait que je découvre ses autres romans!
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jusqu’à présent, je les ai tous bien aimés, comme elle change de thème de contexte chaque fois c’est toujours un plaisir de la retrouver.
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J’ai adoré son précédent donc je compte bien découvrir celui-ci.
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J’ai beaucoup aimé Délivre-nous du mal, j’ai hâte de lire celui-là. Le fait que l’aspect psychologique soit important m’intrigue beaucoup.
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