« Dans son silence » : Alex Michaelides

Je vous parle aujourd’hui d’un livre sur lequel j’ai flashé sur NetGalley car la couverture est sublime et le résumé de l’éditeur plus que tentant :

 

 

Résumé de l’éditeur :

 

Un remarquable thriller psychanalytique !

 Alicia, jeune peintre britannique en vogue, vit dans une superbe maison près de Londres avec Gabriel, photographe de mode. Quand elle est retrouvée chez elle, hagarde et recouverte de sang devant son mari défiguré par des coups de couteau fatals, la presse s’enflamme. Aussitôt arrêtée, Alicia ne prononce plus jamais le moindre mot, même au tribunal. Elle est jugée mentalement irresponsable et envoyée dans une clinique psychiatrique.

Six ans plus tard, le docteur Theo Faber, ambitieux psychiatre, n’a qu’une obsession : parvenir à faire reparler Alicia. Quand une place se libère dans la clinique où elle est internée, il réussit à s’y faire embaucher, et entame avec elle une série de face-à-face glaçants dans l’espoir de lui extirper un mot. Et alors qu’il commence à perdre espoir, Alicia s’anime soudain. Mais sa réaction est tout sauf ce à quoi il s’attendait…

 

Ce que j’en pense

 

On suit l’histoire d’Alicia, peintre de talent, internée en hôpital psychiatrique pour avoir tué Gabriel, son mari. Elle se mure dans le silence, et tous les thérapeutes butent sur ce blocage.

Un jeune thérapeute, ThéoFaber, passionné par ce crime très médiatisé, a un désir fou de la faire parler, d’accéder à ses émotions et alors qu’il était promis à une belle carrière dans le service où il travaillait, se fait muter dans « Le Grove »,  l’HP où se trouve Alicia dans lequel règne Stéphanie, une directrice véritable harpie qui ne pense qu’en termes d’argent, d’économie, afin de déclarer l’établissement non rentable et le fermer.

Face à Stéphanie, le professeur Diomides a tendance à s’écraser, il n’est pas loin de la retraite alors… seul l’infirmier Iouri et Indira, autre psychiatre tenteront de soutenir Théo.

Théo est passionné par son métier, mais va enfreindre certaines règles, en allant voir des témoins, des voisins, ou membres de la famille ce qui risque de l’entraîner dans une spirale compliquée. Lui-même a eu un père très violent dont il avait peur.

Il va négocier une diminution du traitement d’Alicia qui ne risque pas de s’exprimer, vu qu’elle est sous camisole chimique…

J’ai beaucoup pensé à « Mensonges sur le divan » d’Irvin Yalom en lisant ce roman car il y a des similitudes, mais ici, on tutoie le thriller et la fin est d’autant plus géniale qu’on ne la voit pas venir.

Alex Michaelides a bien découpé son roman, avec des citations de Freud ou d’Alice Miller égarant à plaisir le lecteur dans des pistes où chacun des intervenants peut apparaître comme complice ou manipulateur, tel Christian, « psychiatre rugbyman au nez cassé et à la barbe brune, il était beau dans le genre amoché » que Théo connaissait auparavant et qui ne lui fera pas de cadeau, espérant le voir échouer.

Un bel hommage à la peinture aussi car l’auteur nous entraîne dans les expositions consacrées à Alicia et ses relations étranges avec son agent, sur fond de mythe d’Alceste.

J’ai adoré ce roman, que j’avais choisi pour son thème et sa superbe couverture, ne connaissant pas l’auteur, et cette lecture a été jubilatoire. Il s’agit d’un premier roman donc à suivre….

Merci encore à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy qui m’ont permis de le découvrir.

 

 #DansSonSilence #NetGalleyFrance

 

 

L’auteur

 

Alex Michaelides est un scénariste britannique de trente-neuf ans. Il a aussi étudié la psychanalyse, et a travaillé deux ans dans une clinique psychiatrique pour jeunes. « Dans son silence », son premier roman, est sur le point de devenir un phénomène
dans le monde entier.

 

 

Extraits :

 

D’ordinaire, elle travaillait pendant des semaines, des mois même avant d’entreprendre un nouveau tableau…

… Mais, cette fois, elle modifia radicalement son processus créatif. Elle termina la toile quelques jours à peine après la mort de son mari. Cela suffisait à l’estimer coupable. Retourner à l’atelier si vite après le décès de Gabriel trahissait un extraordinaire manque de sensibilité…

 

Incapable d’accepter son geste, elle avait, comme un moteur qui se noie, hoqueté, puis s’était arrêtée. Je voulais l’aider à redémarrer, aider Alicia à se raconter, à guérir et à se remettre. Je voulais la réparer.

 

Une remarque inoffensive ou un ton désapprobateur déclenchaient sa colère et provoquaient une série d’explosions auxquelles on ne pouvait échapper. La maison tremblait quand il hurlait, et je fuyais dans ma chambre à l’étage…

…. Je ne savais jamais ce que j’avais fait pour susciter sa rage, ni si je la méritais.

 

Il est étrange de découvrir la vitesse à laquelle on s’adapte à l’univers étrange d’un service psychiatrique. On se familiarise avec la folie. Et pas seulement celle avec des autres, avec la sienne aussi. Nous sommes tous fous, je crois, d’une certaine façon.

 

La rage meurtrière, la rage homicide ne naît pas dans l’instant. Elle tire son origine dans la contrée antérieure aux souvenirs, le pays de la petite enfance, dans la maltraitance et les abus subis à un très jeune âge, bombe à retardement qui finit par exploser, souvent sur la mauvaise cible.

 

La notion de contenance a été introduite par le psychanalyste Wilfred Bion pour décrire la capacité de la mère à gérer la douleur du bébé…

… Mais la capacité à nous procurer cette contenance dépend directement de celle de notre mère à nous l’apporter. Or si la propre mère de cette dernière ne lui a jamais apporté de contenance, comment peut-elle transmettre quelque chose qu’elle n’a jamais connu ? Quelqu’un qui n’a jamais appris est assailli par l’anxiété pour le restant de ses jours.

 

Lu en janvier 2019

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