Je vous parle aujourd’hui d’un auteur, inconnu pour moi jusqu’à il y a quelques jours à peine, avec cette nouvelle écrite en 1892:
Résumé
Ce texte nous raconte ce qui se passe au moment de la mort et dans les heures qui suivent : ce que voit le héros, le comportement des proches, les images qui reviennent et la possibilité d’une réincarnation…
Ce que j’en pense
Ce texte est très beau récit fantastique, mais aussi philosophique, avec une analyse fine, l’auteur explorant toutes les possibilités qui donnent un sens à la vie et à la mort.
Tout d’abord, le héros voit et entend ce qui se passe autour de lui, le comportement, le chagrin, l’organisation des funérailles, l’avis de décès, les prières. Puis, peu à peu, les images du présent sont moins nettes et d’autres souvenirs affleurent, les émotions qu’il a ressenties alors comme une hyperesthésie ou une lucidité particulière.
L’auteur nous décrit ensuite le passage vers un univers qui peut évoquer l’enfer, où ces lieux où les âmes errent dans d’autres religions…
J’ai bien aimé la manière dont Alexeï Apoukhtine décrit les sensations de déjà-vu, la possibilité de vies antérieures, et donc de vies futures, donnant ainsi un sens à la vie comme à la mort, le cycle des existences.
Ce thème me passionne, donc sa théorie m’a beaucoup plu car le texte a été écrit en 1892, donc de telles idées ne courraient pas les rues et il fallait oser.
Ce texte est très bien écrit, plein de sensibilité et de poésie, bien trop court et je sens que je vais continuer à explorer l’univers de cet auteur.
Bref, j’ai adoré…
Les challenges ont du bon, ils permettent de découvrir des trésors… et le premier trimestre de celui-ci donnait une « prime » pour les auteurs russes, je crois bien que je vais continuer à les explorer
Challenge XIXe siècle 2017
L’auteur
Né en 1840, Alexeï Apoukhtine (en russe : Алексей Николаевич Апухтин) est un nouvelliste, un romancier et un poète russe.
Il meurt en 1893 à Saint-Pétersbourg.
Beaucoup de ses textes furent mis en musique par Tchaïkovski, par Sergueï Rachmaninov, etc…
Extraits
On pleure sur moi ; dans un instant, on va me mettre au cercueil ; dans deux jours on m’ensevelira ; mon corps, qui, tant d’années, m’a obéi, n’est plus mien ; sûrement je suis mort ; et cependant je continue à voir, à entendre, à comprendre. La vie persiste peut-être quelque temps dans le cerveau ; mais, en somme, le cerveau lui aussi, fait partie du corps. Ce corps est un logement que j’ai habité bien des années et que j’ai enfin résolu de quitter : portes et fenêtres sont larges ouvertes, tous les meubles ont déjà été emportés, tous ses hôtes l’ont quitté, sauf le maître qui, au moment de sortir, s’arrête et jette un dernier regard sur les chambres où bruissait sa vie et dont le vide et le silence maintenant l’étonnent.
Le pressentiment a son rôle dans la vie de chacun de nous, et il ne déçoit pas. Le poète parle avec une admirable justesse quand il dit : « Les événements futurs jettent une ombre devant eux. »
Ma femme était sans doute très attristée de ma mort ; mais, dans toute manifestation extérieure de douleur, il y a presque toujours une certaine dose d’effet théâtral : l’homme même le plus sincèrement attristé ne peut oublier que les autres le regardent.
Le grand problème qui m’avait tourmenté toute ma vie était résolu : la mort n’existe pas, la vie est infinie.
Si la matière est immortelle, pourquoi faudrait-il que la conscience se dissipât sans traces, et, si elle disparaît, d’où venait-elle et quel est le but de cette apparition éphémère ? Il y avait là des contradictions que je ne pouvais admettre.
On ne peut admettre que la vie soit faite pour la seule souffrance ; elle doit avoir quelque autre but ; mais le connaîtrai-je jamais ?
L’homme ne sait rien des choses essentielles : il ignore pourquoi il naît, pourquoi il vit, pourquoi il meurt ; il oublie ses existences passées et ne pressent pas les futures. Et veut-il sortir des ténèbres, s’efforcer de comprendre, essayer d’améliorer son existence, ses efforts sont vains, ses inventions, même géniales, ne résolvent pas une seule des questions qui le troublent.
Lu en mars 2017
Mais tu dévores les livres en ce moment !
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cette nouvelle a seulement 39 pages…
c’est vrai que je consomme beaucoup en ce moment surtout des nouvelles, c’est l’intérêt de la liseuse (par contre pour les yeux il vaut mieux un livre papier…
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Honnêtement, je ne sens pas de différence pour les yeux avec la liseuse.
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je suis sujette aux migraines ophtalmiques donc je programme la durée des séances de lecture. idem pour tous les écrans.
le problème c’est : augmentation des taux de myopies dans une génération pour les jeunes toujours branchés
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Même sur l’écran de la liseuse qui n’a aucune lumière ?
Effectivement, les migraines ophtalmiques sont handicapantes.
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sans la lumière il y a des reflets sur l’écran donc c’est presque pire. je règle la luminosité au « minimum lisible »
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Ah oui, je comprends mieux. La mienne n’a pas de lumière intégrée et je lis vraiment comme si c’était un livre.
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J’avoue que j’ai du mal à te suivre en ce moment, tu fais de la boulimie de lecture et d’écriture ! Bonne semaine
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boulimie c’est vrai…j’ai plus la forme donc d’office, j’ai plus de motivation. mais je procrastine pas mal…
pour celle-ci, j’ai passé autant de temps à l’écriture qu’à la lecture…
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Le sujet ne me passionnant pas, je passe mon tour pour cette lecture que tu sembles avoir apprécié.
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j’aime bien ce genre de réflexion…
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